Karol Józef Wojtyła (
Wadowice, près de
Cracovie, en
Pologne,
18 mai 1920 -
Vatican,
2 avril 2005) a été
Pape sous le nom de
Jean-Paul II (en
Latin Ioannes Paulus II, en
Italien Giovanni Paolo II) du
16 octobre 1978 à sa mort, soit durant 26 ans et 173 jours.
Biographie
Jeunesse
Karol Józef Wojtyła naît à
Wadowice, petite ville de
Galicie, deuxième fils d’Emilia, née Kaczorowska (
1884 -
1929), et de Karol Wojtyła (
1879 -
1941), officier en retraite. Le couple aura également une fille, Olga, morte en
1914 dès la naissance. Très tôt, il perd sa mère (
1929) puis son frère aîné, Edmund (
1906-
1932), médecin.
Il suit des études de lettres à l’université Jagellonne de Cracovie, où il se spécialise en Philologie polonaise. L’occupation allemande entraîne la fermeture de l’université. Le futur Pape doit travailler comme ouvrier, d’abord dans une carrière de pierre, puis dans une usine chimique. Parallèlement, il maintient ses activités littéraires, participant à la création d’une troupe de théâtre clandestine, le « Théâtre rhapsodique ».
En 1941, à la mort de son père qui était le dernier membre de sa famille, Karol Wojtyła décide de devenir prêtre et en octobre 1942, il est accepté au Séminaire clandestin que l’archevêque a organisé malgré l’interdiction allemande de former de nouveaux prêtres. En octobre 1944, menacé par l’insurrection de Varsovie, il trouve refuge au Palais épiscopal où le cardinal Adam Sapieha cache les séminaristes. Il ne retrouve sa liberté de mouvement que le 17 janvier 1945, suite à la libération de Cracovie.
Il est ordonné prêtre le 1er octobre 1946. Le cardinal Sapieha l’envoie aussitôt compléter sa formation à l’Angelicum de Rome, université alors dirigée par les dominicains. Il y restera deux ans, pour préparer sa thèse de Doctorat en Théologie sur « La foi dans la pensée de saint Jean de La Croix ». Il fait également des séjours en France et en Belgique. Il rencontre le théologien Henri de Lubac, l’abbé Joseph Cardjin, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienne, et observe l’expérience des prêtres-ouvriers.
Prêtre, évêque et archevêque
Il revient ensuite en Pologne où il travaille à la paroisse Saint-Florian de
Cracovie. Il obtient également un doctorat de
Philosophie. Sa thèse porte sur le philosophe
Max Scheler. En
1953, il assume la chaire de théologie morale et d’éthique sociale de la Faculté de théologie de Cracovie. À sa suppression, en
1954, il est nommé professeur d’éthique à l’Université catholique de
Lublin. Il fonde dans cette ville un Institut de morale dont il conserve la direction jusqu’en
1978.
Le 28 septembre 1958, le pape Pie XII le nomme évêque auxiliaire de Cracovie. À 38 ans, Karol Wojtyła est le plus jeune évêque de Pologne. C’est à cette époque qu’il choisit sa devise « Totus tuus » (« tout à toi »), illustration de sa dévotion à la Vierge Marie. Il continue à se consacrer à la littérature, donnant même en 1960 une pièce de théâtre, La Boutique de l’orfèvre, dont le sous-titre est : « méditation sur le sacrement de mariage qui, de temps en temps, se transforme en drame. » Il collabore aux revues Znak et Tygodnik Powszechny, signant ses poèmes du pseudonyme « Andrzej Jawień ».
Il participe aux travaux préparatoires de Vatican II, notamment sur les schémas des futures constitutions dogmatiques Gaudium et spes et Lumen gentium. Il devient ainsi la figure de proue de l’épiscopat polonais. Paul VI le nomme archevêque de Cracovie le 13 janvier 1964, puis cardinal en 1967. En 1976 il prêche des Exercices spirituels au pape Paul VI et à la curie romaine. Il joue un rôle important dans le groupe qui conseille Paul VI au sujet de la contraception juste avant l'encyclique "Humanae Vitae".
Élection
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Selon les journalistes le Conclave serait divisé entre deux favoris : Giuseppe Siri, archevêque de Gênes, et Giovanni Benelli, archevêque de Florence et proche de Jean-Paul Ier. Karol Wojtyla est élu le 16 octobre 1978 Pape de l’Église catholique romaine, au huitième tour de scrutin. On sait que Mgr König, archevêque de Vienne, était très proche de lui, et paraît avoir été un de ses grands électeurs. Fait atypique : il était vêtu en curé au plus fort de l'élection.
La surprise est alors très grande : il est le premier Pape slave de l'histoire et le premier non-italien depuis Adrien VI en 1522. Le cardinal protodiacre peine d'ailleurs à prononcer son nom lors de l'Habemus papam et en oublie même de donner le nom choisi par le nouveau pape ; la foule croit d'abord avoir affaire à un cardinal africain et nombre de commentateurs sont pris de court lors de l'annonce, ignorant tout du nouveau pape. Le service de presse du Vatican n'ayant lui-même pas prévu de fiche biographique. Jean-Paul II se démarque dans la succession des papes par sa nationalité, son âge et sa condition d’ancien athlète. Surtout, il vient d’un pays communiste, d’au-delà du Rideau de fer. Dans sa première déclaration, ce détenteur de l'infaillibilité suggère avec humour à la foule de le corriger s'il fait des erreurs... en Italien. Le pape est polyglotte.
Après avoir, semble-t-il renoncé à prendre le même nom que le saint patron de la Pologne, il choisit Jean-Paul II, en continuité avec ses trois prédécesseurs immédiats. Il inaugure son pontificat le 22 du même mois.
Son pontificat sera le troisième plus long (9 664 jours) de l’histoire bi-millénaire de la papauté. Sur ses 263 prédécesseurs, seul Pie IX (1846-1878) a régné plus longtemps que lui (31 ans 7 mois et 17 jours), mais saint Pierre, le premier des évêques de Rome, aurait régné encore plus longtemps (34 ans ou 37 ans dont 25 à Rome). Durant son règne, il aura connu trois présidents français, cinq présidents des États-Unis d'Amérique, et sept chefs d’état d’Union soviétique puis de Russie.
Pontificat
Pastorale
Article connexe : .Durant son pontificat, Jean-Paul II effectue 104 voyages représentant 576 jours en dehors du Vatican, 143 voyages en Italie, 740 visites à Rome ainsi qu'à Castel Gandolfo. Il a rendu visite à 317 des 333 paroisses de Rome. La distance parcourue lors de ses voyages apostoliques est de 1 163 835 km soit 28 fois le tour de la terre ou presque trois fois la distance terre - lune.
Il a visité 129 nations (la plupart d'entre elles accueillaient un Pape pour la première fois) et 614 villes. Le pays le plus visité est sa Pologne natale (8 fois), la France (8 fois), suivi par les États-unis (7 fois), le Mexique et l'Espagne (5 fois), le Brésil, le Portugal et la Suisse (4 fois), l'Autriche, l'Allemagne, la république Tchèque, le Guatemala, la République Dominicaine, le Canada, la Côte d'Ivoire, le Kenya (3 fois).
Durant son plus long voyage, le 32e, qui a eu lieu en novembre-décembre 1986, Jean-Paul II a parcouru le Bangladesh, les Seychelles, Singapour, les iles Fidji, la Nouvelle-Zélande, l'Australie.
Alors que certains de ses voyages (comme aux États-Unis ou à Jérusalem) le mènent sur les traces de Paul VI, beaucoup d’autres pays n’avaient jamais été visités par un Pape. Il devient le premier Pape à se rendre au Royaume-Uni où il rencontre Élisabeth II, chef de l’Église anglicane. Lui et l’archevêque anglican de Cantorbéry s’embrassent devant les médias dans la cathédrale de Cantorbéry. Durant ses voyages, il montre une dévotion particulière envers la Vierge Marie, visitant de nombreux lieux lui étant consacrés, dont Lourdes (France) par deux fois, Fátima (Portugal), Guadalupe (Mexique). Ses visites ont la particularité d’accueillir de gigantesques foules, les Journées mondiales de la jeunesse, dépassant souvent le nombre du million.
Jean-Paul II s'est également opposé à des idéologies et politique tels que le Communisme, Marxisme, Socialisme, Féminisme, Impérialisme, Relativisme, Matérialisme, Fascisme (y compris le Nazisme), Racisme, Ultra-libéralisme et le Capitalisme. De plusieurs façons, il a combattu l'Oppression, le Laïcisme et la Pauvreté. Il s'est fermement opposé aux mouvements de la théologie de la libération.
Jean-Paul II confirma les traditions catholiques en s'opposant à l'Avortement, la Contraception, le Clonage humain, l'Euthanasie, et la fécondation in vitro. Il a également confirmé les traditions catholiques sur le Mariage en s'opposant au Divorce, au Mariage homosexuel et l'ordination des femmes
Il a redonné une impulsion au culte des saints, en célébrant 1 345 béatifications et 483 canonisations dont 402 martyrs et 30 Français.
En octobre 1986, il décide de constituer une commission de cardinaux et d’évêques pour préparer un projet de catéchisme universel romain et en confie la présidence au cardinal Ratzinger. Le cardinal autrichien Christoph Schönborn sera l’un des principaux rédacteurs et le Catéchisme de l’Église catholique est approuvé officiellement par le pape le 25 juin 1992.
Il a présidé 1 160 audiences générales hebdomadaires en présence de plus de 18 512 300 pèlerins provenant du monde entier et plus de 1 500 audiences privées.
Plus de 160 millions de personnes sont venues à Rome pour le voir.
Administration et diplomatie
Il a plus que doublé le nombre des nonciatures (ambassades du Saint Siège) de 85 en 1978 (à son élection) à 174.
Il a convoqué 9 consistoires ordinaires pour créer 232 cardinaux, Il a également convoqué 6 réunions plénières du collège des cardinaux. Il a nommé plus de 3 500 des 4 200 évêques actuels, Il a réuni 15 synodes des évêques : 6 assemblées générales ordinaires (sur la famille en 1980, la réconciliation en 1983, les laïcs en 1987, la formation des prêtres en 1990, la vie consacrée en 1994 et en 2001 sur le ministère épiscopal), 1 assemblée générale extraordinaire (sur le concile Vatican II en 1985), 7 assemblées spéciales (sur l'Europe en 1991 et en 1999, l'Afrique en 1994, le Liban en 1995, l'Amérique en 1997, l'Asie et l'Océanie en 1998) et un Synode particulier (pour les Pays-Bas en 1980).
Il a consacré environ 10 000 audiences aux évêques venus à Rome en visite ad limina apostolorum, c’est-à-dire "aux seuils apostoliques".
Il a participé à plus de 1475 entretiens avec des personnalités politiques, comprenant les 38 visites officielles : 738 audiences avec des chefs d'État et 246 avec des chefs de gouvernement, 190 ministres des affaires étrangères, 642 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. (au 16 octobre 2004). Ces chiffres ne comprennent pas les diverses rencontres qui ont lieu en clôture de cérémonies liturgiques, tant au Vatican que de par le monde.
En février 1984, il fonda : l’institut Jean-Paul II pour le Sahel et en février 1992 : la Fondation "Populorum Progressio" pour les pauvres d’Amérique latine. Il a également fondé les Académies Pontificales pour la Vie et les Sciences Sociales.
De plus, il a institué la journée du malade (célébrée chaque année le 11 février) et les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), la journée mondiale pour la Paix, la journée mondiale pour les migrants et les réfugiés, la journée mondiale pour les communications ainsi que six autres journées mondiales.
Il a été le premier Pape à tenir des conférences de presse dans des avions et une dans la salle de presse du Saint-Siège (24/01/1994), à descendre dans un hôtel et non à la nonciature du pays visité (Hôtel Irshad à Bakou, Azerbaïdjan en mai 2000), à dire la Messe dans un Avion ainsi que dans un hangar d’aviation (décembre 2002 à l’Aéroport Léonard de Vinci à Rome), à appeler pour un jour du pardon (jubilée de l'an 2000), à dire la messe pour la communauté catholique située la plus au Nord (à 350 km du pôle Nord à Tromsø en Norvège en 1989).
Il a fait construire deux immenses basiliques près de Cracovie : la basilique de Nowa-Huta (en tant qu’Evêque de Cracovie) et celle dédiée à la Miséricorde Divine. Il a été reçu 11 fois “docteur honoris causa ”.
Action spirituelle
Il a ajouté 5 nouveaux mystères au rosaire en octobre 2002 : les mystères lumineux : le baptême au Jourdain, les noces de Cana, l’annonce du Royaume de Dieu, la Transfiguration, l’institution de l’Eucharistie.
Dialogue interreligieux
Le pontificat de Jean-Paul II s’est caractérisé par une intensification des échanges avec les autres
religions. Au cours de ses voyages, il a rencontré bon nombre de leurs dignitaires et a prié dans plusieurs de leurs lieux saints. À deux reprises, il a invité les responsables de toutes les religions à une prière commune pour la paix à
Assise :
27 octobre 1986 et
22 janvier 2002.
Judaïsme
Jean-Paul II écrit et donne un grand nombre de textes et de discours sur le sujet des relations entre l’Église et les Juifs, rendant hommage aux victimes de la Shoah. Son premier voyage, qui est aussi le premier d’un Pape en ce lieu, est à Auschwitz. Il a grandi dans un contexte de culture juive florissante, son intérêt pour elle datant de son enfance. Il est le premier pape à visiter une Synagogue, à la Grande synagogue de Rome en avril 1986. Il déclare ainsi que les juifs sont " nos frères bien-aimés et, d'une certaine manière, (...) nos frères aînés".
En 1993, Jean-Paul II décide de reconnaître l'Etat d'Israël, établissant pour la première fois des liens diplomatiques avec l'Etat hébreu. Lors d'un colloque en 1997, Jean-Paul II affirme qu'un "examen lucide du passé (...) peut démontrer clairement que l'Antisémitisme est sans justification aucune et est absolument répréhensible."
En mars 2000, Jean-Paul II se rend au Mémorial de Yad Vashem, où il retrouve une rescapée qu'il avait secourue, et demande pardon à Dieu pour les actes antisémites commis par les chrétiens, dans un billet glissé dans une fente du Mur des Lamentations.
Islam
Jean Paul II devint le deuxième pape à avoir visité la Turquie en se rendant dans ce pays en novembre 1979.
Le pape effectue une visite en 1985 à Casablanca au Maroc. Il effectua un discours devant 80 000 musulmans. Plusieurs réactions négatives dans les pays arabes suivirent cette rencontre ; l'Iran et l'ayatollah Khomeini ne reconnurent plus le titre de Commandeur des croyants au roi Hassan II. Le Pape a effectué une visite d’une journée à Tunis le 14 avril 1996.
En mai 2001, Jean-Paul II est le premier pape à se rendre dans une Mosquée. Désireux de se recueillir sur le lieu où se convertit saint Paul, il entre et prie auprès des reliques de Saint Jean Baptiste à la mosquée des Omeyyades à Damas (Syrie).
Bouddhisme
Jean-Paul II a rencontré le 14e Dalaï Lama, Tenzin Gyatso au Vatican en 1980, 1982, 1986, 1988 et 1990. Plus récemment, le 27 janvier 2003, après une audience avec le pape, ce dernier a déclaré lors de sa rencontre avec le président du Sénat italien Marcello Pera : « J'ai dit au pape mon admiration pour ce qu'il a fait pour la paix et l'harmonie religieuse dans le monde ».
En 1989, Taï Sitou Rinpoché, un des 4 régents de l’Ordre Karma – Kagyupa et abbé du monastère de Palpung au Tibet oriental, le Kham, faisait en Italie un pèlerinage pour une paix active. À la tête d’une dizaine de lamas, il fut reçu plusieurs jours à Camaldoli, visita Assise et fut accueilli à Rome par Jean-Paul II.
Dialogue oecuménique
Sur le sujet de la primauté du pape, il a proposé aux Chrétiens des autres confessions de « chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres » lors de l’encyclique
Ut unum sint (
1995).
En 1999, Jean-Paul II visite la Roumanie avec les personnalités locales de l’Église orthodoxe. Il est d’ailleurs le premier pape à visiter un pays à majorité orthodoxe depuis le Schisme de 1054.
Politique
Son soutien aux dissidents de l’ex-bloc soviétique, en particulier au syndicat
Solidarność de
Lech Wałęsa ainsi que le symbole de son élection, ont joué un rôle important dans l’effondrement des régimes communistes en
Europe de l’Est à la fin des
Années 1980.
À l’occasion de son voyage au Chili, Augusto Pinochet demanda au pape : « Pourquoi l’Église parle-t-elle sans cesse de démocratie ? Toutes les méthodes de gouvernement se valent.» Jean Paul II répondit : « Non, le peuple a le droit de jouir de ses libertés fondamentales, même s’il commet des erreurs dans l’exercice de celles-ci.» (Entrevue du cardinal Angelo Sodano, 13 décembre 1996 cité dans Weigel, Georges, Jean Paul II, témoin de l’espérance, éd. J.-C. Lattès, 1999 p. 652.).
Questions scientifiques
Morale
À plusieurs reprises, il a rappelé l’enseignement de l’Église concernant l’exigence de fidélité conjugale et la recommandation d’éviter les
méthodes artificielles de contraception. Il a par ailleurs maintenu la condamnation biblique de l’
Homosexualité ainsi que l’interdiction de la communion pour les divorcés remariés.
En Avril 2002, il a convoqué onze cardinaux, tous venus des États-Unis. À cette occasion, il a déclaré : « les gens ont besoin de savoir qu’il n’y a pas de place dans la prêtrise et dans la vie religieuse pour ceux qui feraient du mal aux jeunes.» Il a ajouté être « profondément peiné » et a tenu à exprimer sa « solidarité aux victimes des violences sexuelles et à leurs familles, où qu’elles soient.» Voir article connexe Prêtre pédophile.
Il n'a jamais prononcé le mot ni parlé de Préservatif, mais a par contre insisté de nombreuses fois sur l'efficacité absolue de l'abstinence et de la fidélité contre les maladies sexuellement transmissibles.
Il s’est fait le défenseur inlassable du droit à la vie, rappelant l’opposition de l’Église à l’Avortement, l’Euthanasie et à toute forme d’Eugénisme. Il a également appelé à une plus ferme condamnation de la Peine de mort.
Organisation de l’Église
Il a oeuvré pour l’ordination d'hommes mariés dans certains cas très précis (par ex. pasteurs protestants mariés qui se convertissent au catholicisme), ainsi qu'à la promotion du diaconat.
Il a également voulu associer les femmes au fonctionnement de l’Église « à tous les niveaux, y compris dans les processus d’élaboration des décisions » (exhortation apostolique Vita consecrata, 1996). Il écrit une lettre aux femmes du 29 juin 1995. Il nomme le 9 mars 2004 Mme Mary Ann Glendon (professeur de droit à Harvard, et ancienne tête de la délégation pontificale à la conférence de Pékin sur la Femme en 1995) présidente de l’Académie pontificale des sciences sociales. Auparavant, il avait déjà nommé : Soeur Sara Butler, M.S.B.T., professeur de théologie à l’Université «St. Mary of the Lake» de Mundelein (Chicago), et Madame Barbara Hallensleben, de l’université de Fribourg, en Suisse à la Commission théologique internationale (Source Zenit N°ZF040307).
L’attentat de mai 1981
Article détaillé : . Le
13 mai 1981, Jean-Paul II est victime d’un attentat. Dix sept mois après que
Mehmet Ali Ağca lui a tiré dessus sur la
Place Saint-Pierre à Rome, devant une foule de 20 000 fidèles, le pape s’est rendu dans sa cellule pour lui accorder son pardon. Jean-Paul II attribue sa miraculeuse survie à l’intervention de la Vierge de Fátima et ne renonce pas aux déplacements et à l’action diplomatique. Il circule désormais parmi la foule dans une voiture blindée surnommée «
Papamobile ». Il est le premier Pape à visiter la cellule d'un prisonnier, celle d'Ali Agca.
Plusieurs thèses ont été formulées sur un possible commanditaire. Selon certaines sources, cet attentat pourrait être l’oeuvre du GRU, les services de renseignements de l’armée soviétique. C’est Mehmet même qui aurait informé le souverain pontife de ce fait et Jean-Paul II emporta le secret dans sa tombe. D'autres sources laisseraient entendre qu'il s'agirait d'une action menée par la Mafia turque commanditée par la mafia italienne.
Problèmes de santé et décès
Il a subi six interventions chirurgicales. Lors de l'hospitalisation qui a suivi l'attentat de 1981, il a été transfusé avec du sang contaminé par un Cytomégalovirus, ce qui l’affaiblira énormément par la suite. Jean-Paul II a souffert de la Maladie de Parkinson depuis le milieu des Années 1990 et jusqu'à sa mort.
Le pape Jean-Paul II s’est éteint au Vatican le 2 avril 2005 à 21 h 37, heure locale, à l’âge de 84 ans et après un pontificat de 9 673 jours, le 3e plus long de l’histoire de l’Église. D’après le certificat du décès publié le 3 avril par le Vatican, sa mort est due à un Choc septique et une insuffisance cardiaque. Il fut enterré au Vatican le 8 avril. Le cardinal Ratzinger lui succéda le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI.
Article détaillé : .
Funérailles
Trois aéroports - Fiumicino, Ciampino, et l’aéroport militaire de Pratica di Mare - ont accueilli quelque 110 avions d’États et une soixantaine d’avions civils pour l’arrivée de ces délégations qui comprenaient jusqu’à une cinquantaine de membres ; étaient notamment présents lors des funérailles George W. Bush, président des États-Unis, Jacques Chirac, président de la République française, le roi d'Espagne Juan Carlos et le roi des Belges Albert II. Parmi les dignitaires religieux, entre autres, Mgr Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry et président du Conseil mondial des évêques anglicans, et *Bartholomée Ier, patriarche orthodoxe de Constantinople, s'étaient rendus à Rome.
Plus de 3 millions de personnes sont arrivées à Rome du 2 au 8 avril 2005. Celles qui sont allées, en la basilique vaticane, saluer la dépouille du pape, défilaient au rythme de 21 000 à l'heure, soit 350 personnes à la minute. L'attente allait de 13 à 24 h, avec une queue maximale de cinq kilomètres.
Le jour des funérailles, 500 000 fidèles se trouvaient Place Saint-Pierre et Via della Conciliazione, 600 000 dans les sites urbains dotés d'écrans géants installés par la municipalité. La salle de presse du Saint-Siège et le Conseil pontifical pour les Communications sociales ont délivré plus de 6 000 accréditations (journalistes, photographes, reporters de radio-télévision) pour la couverture de l'événement. 137 chaînes TV de 81 pays ont signalé au Conseil pontifical avoir diffusé la Messe de funérailles.
La Messe de funérailles a été concélébrée par 157 Cardinaux, en présence de 700 archevêques et évêques, 3 000 prélats et prêtres. La communion a été distribuée par 300 prêtres. De nombreux pays ont décrété une ou plusieurs journées de deuil à la suite du décès de Jean-Paul II : certains à majorité catholique comme le Brésil, l'Italie, les Philippines, la Pologne, d'autres où les chrétiens eux-mêmes sont minoritaires, comme l'Inde, le Tchad, l'Albanie, etc. Dans d'autres pays, dont la France et la Suisse, les drapeaux ont été mis en berne sur les bâtiments publics.
Article détaillé : .
Béatification
Lors de ses funérailles présidées par le cardinal, doyen du collège cardinalice, Joseph Ratzinger, le 8 avril 2005, la foule avait scandé en italien « Santo subito » « saint tout de suite », appuyant la demande par des calicots écrits en grandes lettres rouges.
Le 13 mai 2005, seulement 41 jours après sa mort, le jour du 24e anniversaire de l’attentat accompli contre lui place Saint-Pierre, le 13 mai 1981, le pape Benoît XVI, élu le 19 avril, lui accorde la dispense des cinq ans d’attente avant l’ouverture de cette phase, à la suite de l’instance présentée par le cardinal vicaire du pape pour Rome, Camillo Ruini.
Jean-Paul II avait lui-même ramené de trente ans (code de droit canonique de 1917) à cinq ans après la mort du candidat le délai requis pour l’ouverture d’une cause. Mais il avait lui-même transgressé cette règle en autorisant en 1999 le procès diocésain deux ans seulement après la mort de Mère Teresa. Antoine de Padoue a été canonisé un an après sa mort, mais depuis que Sixte Quint a instauré, en 1588, la procédure moderne de canonisation, jamais aucune cause n’a été ouverte aussi vite.
Le postulateur de la cause en béatification de Jean-Paul II est Monseigneur Slawomir Oder. Les documents rassemblés, s’élèvent actuellement à plus de 600. Un premier miracle, en cours d'investigation à l'évêché d'Aix-en-Provence, aurait été attribué à son intercession (guérison d'une religieuse, Soeur Marie Simon-Pierre, atteinte de la Maladie de Parkinson). Article détaillé : .
Divers
- Le père Stanisław Dziwisz fut le secrétaire personnel de Jean-Paul II pendant tout son pontificat. Le pape le nomma en 1998 évêque et préfet adjoint de la maison pontificale, puis en Septembre 2003 archevêque titulaire de San Leone en Calabre (diocèse qui n’existe plus). Après la mort du pape, Mgr Dziwisz est nommé archevêque de Cracovie par Benoît XVI, puis créé cardinal.
- Le père Jacques-Désiré Laval fut la première béatification de Jean-Paul II qui plaça son pontificat sous la protection de cet humble missionnaire.
- Selon un article de Février 2002 du New York Post, Jean-Paul II a procédé personnellement à trois exorcismes pendant son pontificat. Le premier exorcisme qu’il a conduit a eu lieu en 1982 sur une femme qui se convulsait sur le sol. Le deuxième a eu lieu en septembre 2000 quand il a pratiqué le rite sur une femme de 19 ans qui était devenue furieuse sur la place Saint-Pierre. Un an plus tard, en septembre 2001, il a exorcisé une femme de 20 ans.
- Jean-Paul II avait été créé cardinal par le Pape Paul VI en 1967. À sa mort, il était donc le prélat le plus ancien ayant reçu la dignité cardinalice, aucun autre cardinal n’ayant alors autant d’ancienneté.
- Par exception, le quotidien Le Monde écrit Jean Paul II, sans trait d’union. Il peut s’agir d’un latinisme, car le Latin ne connaît pas le trait d’union, pas même lorsqu’il est employé par l’Église catholique d’aujourd’hui en tant que langue officielle.
- L'orfèvre français Goudji créé et réalise son rational et le marteau pour l'ouverture de la porte Sainte le 31 décembre 1999. A l'occasion de la béatification de Padre Pio, Goudji créé et réalise, à la demande de Jean-Paul II, le reliquaire de Padre Pio qui restera dans les appartements du Saint Père jusqu'à sa mort.
- Avant son enterrement la crypte du Vatican recevait 1 000 visites par jour. Depuis, le chiffre approche des 2 000.
- La place du parvis de Notre Dame de Paris s'appelle désormais aussi "Place Jean Paul II". Le maire de Paris, Bertrand Delanoe a repris l'idée suggérée par Claude Goasguen (UMP), député du XVIe arrondissement.
OEuvres
Jean-Paul II a prononcé 20 351 discours pendant son seul pontificat dont 3 438 hors d'Italie. Ses écrits et textes de discours représentent, par écrit, plus de 80 000 pages (soit environ 40 fois le volume de la Bible catholique).
Les seuls écrits officiels de Jean-Paul II représentent 55 volumes d'actes du Saint-Siège auxquels il faut ajouter ses écrits personnels publiés et sans doute des milliers de lettres et documents privés divers.
Encycliques
Jean-Paul II a écrit 14 encycliques :
- Ecclesia de Eucharistia, 17 avril 2003, sur l'Eucharistie dans son rapport à l'Eglise
- Fides et Ratio, 14 septembre 1998, sur les relations entre la foi et raison.
- Ut Unum Sint, 25 mai 1995, sur l'engagement oecuménique
- Evangelium vitæ, 25 mars 1995, sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine.
- Veritatis Splendor, 6 août 1993, sur l'enseignement moral de l'Église (publié en France)
- Centesimus Annus, 1er mai 1991, mise à jour de Rerum Novarum, sur les connaissances et l'organisation sociale
- Redemptoris Missio, 7 décembre 1990, sur la valeur permanente du précepte missionnaire
- Sollicitudo Rei Socialis, 19 février 1988, sur la question sociale, à l'occasion des 20 ans de Populorum progressio
- Redemptoris Mater, 25 mars 1987, sur la place de la Vierge Marie dans la foi
- Dominum et Vivificantem, 30 mai 1986, sur l'Esprit Saint dans la vie de l'Eglise et du monde
- Slavorum Apostoli, 2 juillet 1985 , sur Saints Cyrille et Méthode
- Laborem Exercens, 14 septembre 1981 , sur le travail humain
- Dives in Misericordia, 2 février 1980, Sur la Miséricorde divine
- Redemptor Hominis, 4 mars 1979, sur la dignité humaine
Autres écrits
Jean-Paul II a écrit :
- 14 exhortations apostoliques,
- 11 constitutions apostoliques,
- 28 motu proprio,
- 42 lettres apostoliques,
dont :
Novo millennio ineunte, au début du nouveau millénaire. Présentation par M
gr Jacques Perrier. Bayard éditions/Centurion/Cerf/MAME.
2001. ISBN 2-227-91151-4.
Livres
Sous le nom de Karol Wojtyla
- Frère de notre Dieu et Écrits sur le théâtre, éditions Cana/Jean Offredo et éditions du Cerf, 1983, 157 p, ISBN 2-204-01967-4 (Cerf) ISBN 2-86335-037-4 (Cana)
- La Boutique de l’orfèvre, éditions Cana/éditions du Cerf, 1983, 157 p, ISBN 2-204-01455-9
Sous le nom de Jean-Paul II
- À l’image de Dieu Homme et Femme : une lecture de Genèse 1-3, les éditions du Cerf, 1981, ISBN 2-204-01577-6
- Jeunes mes amis : le pape Jean-Paul II parle à la jeunesse du monde, éditions Lito, 1982, ISBN 0-340-27966-4
- Mémoire et identité : Conversations au passage entre deux millénaires, François Donzy (traduction), Flammarion, 2005, coll. « Divers sciences », 217 pages, ISBN 2082105024.
- Message pour demain, Presses du Châtelet, 2005, 60 pages, ISBN 2845921209.
- Entrez dans l’Espérance, avec Vittorio Messori, Pocket, 2003, 331 pages, ISBN 2-266-14091-4.
- Homme et femme il les créa : une spiritualité du corps, Cerf, 2004, Documents d’Église, 694 pages, ISBN 2204075892.
- Jean-Paul II parle aux enfants, illustrations de Giulia Orecchia, Flammarion, 2004, Albums jeunesse, 84 pages, ISBN 208162639X.
- À vous les jeunes. Paroles d’un père spirituel, en coll. avec soeur Joëlle-Marie Micaud (commentaires), Saint-Augustin, 2004, 108 pages, ISBN 2880113431.
- Le rosaire de la Vierge Marie, Salvator, 2002, 52 pages, ISBN 2706703342.
- Triptyque romain. Méditations, 2003, la version italienne de Grazyna Miller publiés par l’Edition de Vatican, 49 pages, ISBN 8820974517.
- Levez-vous ! Allons !, François Donzy (traduction), Pierre-Marie Varennes (Traduction), Pocket, 2005, 182 pages, ISBN 2266149245.
- Testament spirituel, Salvator, 2005, ISBN 2706704047.
- Ma vocation : don et mystère (à l’occasion du 50e anniversaire de mon ordination sacerdotale), Bayard éditions/Cerf/Fleurus-Mame/Tequi, 1996, ISBN 2-7403-0425-0
- Mes prières pour chaque jour de l’année, Plon/Mame, édition 1996 : 604 p, ISBN 2-259-01412-7
OEuvres sur Jean-Paul II
Bibliographie
- Robert Serrou, Jean-Paul II au service du monde, Hachette-Gamma, 1980 ;
- Raphaël Aubert, La Tentation de l'Est. Religion, pouvoir et nationalismes, Labor et Fides, 1990.
- André Frossard, « N’ayez pas peur » : Dialogue avec Jean-Paul II, Robert Laffont, 1982.
- Jan Grootaers, De Vatican II à Jean-Paul II. Le grand tournant de l’Église catholique, Centurion, 1981.
- Yves-Marie Hilaire (s.dir), Histoire de la papauté. 2 000 ans de missions et de tribulations, Tallandier, 1993.
- George Weigel : Jean-Paul II, témoin de l'espérance, JC Lattès, 1999.
- Bernard Lecomte, La Vérité l'emportera toujours sur le mensonge, JC Lattès, 1991.
- Bernard Lecomte, Le Pape qui fit chuter Lénine, CLD, 2007.
- Bernard Lecomte, Jean-Paul II, coll. Biographies, Gallimard, 2003.
- Bernard Lecomte, Jean-Paul II, Folio, 2006.
- Philippe Levillain, article « Jean-Paul II », Dictionnaire de la papauté, Fayard, 1994.
- Mgr Yves Marchasson, Les Papes du XXe siècle, Desclée, 1990.
- Marco Politi et Carl Bernstein, Sa Sainteté : Jean-Paul II et l'histoire cachée de notre époque, Plon, 1996.
- Henri Tincq, Jean Paul II : L’homme, Le Saint-Père, le stratège, J’ai Lu, 2005.
Films
- 2005 : Daniel Costelle, Isabelle Clarke, Jean-Paul II, L'empreinte d'un géant, éd. Nouveau Monde (DVD).
- 2005 : Karol, l'homme qui devint Pape (Karol, un uomo diventato Papa) par Giacomo Battiato tiré d'un livre de Gian Franco Svidercoschi
- 2006 : Karol, Pape resté humain (Karol, un Papa rimasto uomo) par Giacomo Battiato
Documentaires
- Jean-Paul II - Sa vie, son pontificat produit par le Centre de Télévision du Vatican ; 2006.
Théâtre
- N’ayez pas peur de Robert Hossein et Alain Decaux au Palais des Sports de Paris du 21 septembre 2007 au 2 décembre 2007.
Galerie de photographies
Voir aussi
Liens internes
- Prononciation de Karol Józef Wojtyła
- Pape
- Eglise catholique
Liens externes
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Autres sites
Sources
Notes et références
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