Jean-Pierre Melville
Jean-Pierre Melville, de son vrai nom Jean-Pierre Grumbach, était un Réalisateur français, né le 20 octobre 1917 à Paris au sein d'une famille juive alsacienne, il meurt le 2 août 1973 à Paris. Il choisit son pseudonyme en hommage à l'écrivain américain Herman Melville. Ses films (dominés par la solitude, l'échec et la mort) sont pour un grand nombre devenus des classiques incontournables du cinéma Français : Le Silence de la mer, Léon Morin, prêtre et L'Armée des ombres (Trilogie de la France sous l’Occupation) et ses films d’hommes : Le Doulos, Le Deuxième Souffle, Le Samouraï et Le Cercle rouge. BiographieEn 1923, à l’age de six ans, ses parents lui offrent une Pathé Baby. Il commence à réaliser ses premiers films en filmant ses proches. En 1933, à l’age de quinze ans, il décide de devenir cinéaste après avoir assisté à la projection du film épique de Frank Lloyd : Cavalcade. Durant la guerre, il part rejoindre la France Libre à Londres en 1942, c'est à ce moment qu'il prend le pseudonyme de "Melville" en hommage à l'écrivain de Moby Dick. Après la Guerre, qu'il revendique avoir faite dans la résistance puis en participant au débarquement en Provence, il demande une carte d'assistant metteur en scène qui lui est refusée. Il devient son propre producteur et tourne un Court métrage. Plus tard, il économise, achète de la pellicule et réalise dans des conditions très précaires son premier film : Le Silence de la mer. Sans le savoir encore, et quelques 15 ans avant, il utilise des méthodes de tournage qui seront les prémices de la Nouvelle Vague. Longtemps perçu comme un intellectuel, à cause notamment de son adaptation très littéraire du Silence de la mer de Vercors, au point de sembler à Jean Cocteau le metteur en images tout désigné de ses Enfants terribles, il récusait ce terme, se percevant davantage comme un auteur. En 1955, il crée ses propres studios, les Studios Jenner, dans le XIIIe arrondissement de Paris, rue Jenner, réinventant l'usage d'un entrepôt au-dessus duquel il vivra de 1953 à 1967, descendant même nuitamment préparer les plans du lendemain. Il y produit ses films jusqu'au 29 juin 1967 lorsqu'un incendie détruit les studios pendant le tournage du Samouraï. Obsessionnel, il persistera à rester dans ses studios où il montera L'Armée des ombres. A la fois jovial et frigorifique, Jean Pierre Melville avait le génie de la dispute. Il s’est fâché avec un très grand nombre de ses collaborateurs. Anecdote célèbre : Lino Ventura ne lui adressa plus la parole durant tout le tournage de L'Armée des ombres. Melville avait déclaré à la presse que Ventura avait eu de très grandes difficultés à monter dans le wagon au début du film Le Deuxième Souffle. En fait, le cinéaste avait caché à son acteur qu’il avait donné pour ordre d’augmenter la vitesse du train… Pendant plusieurs années, il siégea au comité de censure et, puritain convaincu, pourchassa toutes manifestations de la Pornographie au cinéma. Mégalomane notoire (il portait un Stetson et des lunettes noires...), grand mythomane, affabulateur aux tendances maniaco-dépressives, il fit construire une cabane en bois sur le plateau de son dernier film, Un flic en 1971. Il n'en sortait que pour diriger ses acteurs et contrôler ses lumières. Jean-Pierre Melville demanda aussi à Florence Moncorgé-Gabin, scripte sur le film, de porter une perruque car il n’aimait pas la couleur d’origine de ses cheveux… Selon José Giovanni, il aimait à se réjouir de l’échec de ses autres confrères cinéastes. L'échec cuisant de son dernier film, Un flic, le toucha considérablement. Il meurt, peu de temps après, des suites d'une attaque cérébrale survenue dans le Restaurant de l'hotel PLM St Jacques (Paris XIVe). Jean-Pierre Melville repose au cimetière de Pantin. Héritage- En 2007, Alain Corneau réalise un remake du Deuxième Souffle avec Daniel Auteuil et Michel Blanc. La critique, dans son ensemble, n'est pas favorable au film.
- C’est Jean Pierre Melville qui donna à Alain Delon, pour la première fois, le rôle d’un inspecteur de Police dans Un flic en 1972. Delon allait reprendre jusqu’à plus soif ce type de rôle tant dans des films (Flic Story, Pour la peau d'un flic, Ne réveillez pas un flic qui dort) que dans des téléfilms (Fabio Montale et Frank Riva).
- L’affiche du film Le Silencieux de Claude Pinoteau en 1972 semble être celle faisant la promotion de L’armée des Ombres tourné en 1969. Les deux films étaient interprété par Lino Ventura.
- Le Samouraï reste le film le plus célèbre de Jean Pierre Melville. La publicité récupère régulièrement les motifs, les scènes et l’esthétique de ce film.
FilmographieRéalisateurActeurBibliographie - Alain Delon, Roberto Chiesi, Grenese, 2003.
- Amour, érotisme et cinéma, Losfeld, 1967
- Le cinéma selon Melville : entretiens avec Rui Nogueira, Rui Nogueira; postface par Philippe Labro. Paris : Ed. de l'Etoile/ Cahiers du cinéma, 1996. Petite bibliothèque des Cahiers.
- Conversation avec Claude Sautet, Michel Boujut, Institut Louis Lumière, Actes Sud 1994
- Dictionnaire du cinéma, Les réalisateurs, Jean Tulard, Bouquins mai 2001.
- L'entretien avec Jean-Pierre Melville, François Barat. Paris : Séguier, 1999. Carré Ciné.
- Entretiens autour du cinématographe, Encyclopédie du cinéma, 1950
- Jean-Pierre Melville, Gabriel Vialle, in Anthologie du cinéma, Avant-Scène, 1974.
- Jean-Pierre Melville / mit Beiträgen von Peter Buchka, München : C. Hanser, 1982.
- Jean-Pierre Melville : de l'OEuvre à l'homme / Denitza Bantcheva. Librairie Bleue, 1996. Coll. Essais.
- Jean-Pierre Melville, Jacques Zimmer, Chantal de Béchade. Paris : Edilig, 1983.
- Jean-Pierre Melville, Jean Wagner. Paris : Seghers, 1964. Cinéma d'aujourd'hui.
- Nouvelle Vague, Jean Douchet, Cinémathèque française, Hazan.
- La Nouvelle Vague une école artistique, Michel Marie, Nathan Université, cinéma 128.
- Quitte à avoir un père, autant qu’il s’appelle Gabin, Florence Moncorgé, 2003.
- The Ronin, Joan McLeod: source très contestable du Samouraï.
- Bertrand Tavernier, Jean Claude Raspiengas, Flammarion 2001
- Trente ans de cinéma américain, Tavernier et Coursodon, 2e édition.
Voir également
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