Jean-René Huguenin est un écrivain
Français du XX
e siècle né le 1
er mars
1936 à
Paris et décédé accidentellement le 22 septembre
1962.
Il débuta en littérature, dès l'âge de vingt ans, par des articles à la revue La Table ronde et au journal Arts. Conjointement, il préparait une licence de philosophie et le diplôme de l’Institut de Sciences Politiques, qu’il obtint en 57. Il se destinait à l’ENA mais se consacra essentiellement à son oeuvre littéraire dès 1958. Il fonda la revue Tel Quel avec des amis dont Philippe Sollers et Jean-Edern Hallier mais la quitta très rapidement.
Il multiplia les collaborations avec divers organes de presses après le succès critique exceptionnel de son premier et unique roman, La Côte sauvage, paru en 1960, salué notamment par François Mauriac et Louis Aragon.
Il fut une comète, fulgurante et étrange, dans le paysage littéraire de l’époque. Indépendant, prompt à juger, il eut ses entrées dans tous les cercles sans être d’aucune chapelle. Passionné, il s’éleva contre la médiocrité et la sécheresse de son temps. Il se voulait généreux, il se défendait de craindre la mort tout en entretenant avec elle et la souffrance des rapports complaisants, il dit sa foi en la jeunesse et apparaît alors comme le chantre d’un nouveau romantisme... Il mesurait chaque chose à l’aune de ses ordres et désordres intimes ; ses grands contemporains en littérature, Sartre, Robbe-Grillet, Bataille, Mauriac, et même Roger Nimier avec qui il partageait sans doute beaucoup, jusqu’à une mort semblable la même année, n’ont pas d’autres importances pour lui que celle qu’il voulut bien leur accorder. Le langage même ne semble pas avoir pris pour lui valeur d’absolu. Son journal, sa correspondance, ses articles témoignent de cette personnalité. Appliqué à cet aspect de sa production, on retiendra cet avis de Mauriac qui affirme "les thèmes que Jean-René orchestre avec parfois trop de complaisance et qui reviennent sans fin, nous les accueillons, maintenant qu’il n’est plus là. (...) Dans la lumière de sa mort, ces pages ont pris un aspect différent.". C’est l’oeuvre d’un jeune homme "qui avait pris d’avance la mesure de sa dépouille".
Il trouva la mort au volant de sa voiture entre Paris et Chartres, le 22 septembre 1962. Il avait 26 ans.
Citation
«
Il était venu me voir, peu de temps avant sa mort. J'avais projeté de l'entraîner dans mes promenades à Bagatelle. Ce jeune vivant faisait déjà pour moi figure de revenant : il était le frère de ceux que j'avais aimés à vingt ans, pareil à eux, pareil à moi. Il les a rejoints » (
François Mauriac à propos de Jean-René Huguenin).
OEuvres