Joseph Marie Auguste Caillaux, né au
Mans (Sarthe) le
30 mars 1863 et mort à
Mamers (Sarthe) le
21 novembre 1944, est un homme politique
français, de tendance socialiste dans ses premières années.
Biographie
Ancien élève du lycée du Mans, puis du
Lycée Condorcet, il est licencié en droit de la faculté de Paris. Il commence sa carrière comme inspecteur des Finances, de 1888 à 1898 et donne des cours à l'Ecole libre des sciences politiques. Elu en
1898 député de la Sarthe (mandat qu'il conservera jusqu'en
1919), figure du parti radical, qu'il préside en 1912, il évolue par la suite vers le centre.
Il a exercé diverses responsabilités ministérielles :
- du 22 juin 1898 à 1902: ministre des Finances (gouvernement Pierre Waldeck-Rousseau) ;
- du 25 octobre 1906 au 20 juillet 1909 : ministre des Finances (gouvernement Georges Clemenceau (1)), poste dans lequel il s'est illustré, en 1907, par le projet d'établissement d'un Impôt sur le revenu, lequel servit de base à la réforme de la fiscalité directe mise en place de 1914 à 1917. Durant cette période, il tenta de faire adopter son projet d'impôt progressif sur le revenu, consistant à remplacer les quatre impôts créés pendant la période révolutionnaire par un impôt unique, mais il se heurta à l'hostilité du Sénat, qui rejeta son texte en 1907. Ses idées servirent cependant de base à la réforme des contributions directes qui fut réalisée entre 1914 et 1917.
Il a exercé les fonctions de président du Conseil :
succédant à
Ernest Monis (gouvernement Monis), et étant à son tour remplacé par
Raymond Poincaré (1er gouvernement) ;
- du 27 juin 1911 au 11 janvier 1912 : ministre de l'Intérieur (fonction cumulée avec la présidence du Conseil)il se montra partisan d'un compromis avec l'Allemagne lors du Coup d'Agadir, négociant, avec son ministre des colonies Albert Lebrun, la liberté de manoeuvre de la France au Maroc contre l'abandon à l'Allemagne de quelques territoires africains. A la chute de son cabinet, en partie provoquée par l'hostilité des nationalistes, il fut élu président du Parti radical ;
Poursuivi à partir de décembre 1917 à la demande de Georges Clemenceau, pour de supposées intelligences avec l'ennemi comme pour certaines de ses relations sulfureuses, il devra attendre 1920, partageant son temps entre la Prison de la Santé et l'assignation à résidence, pour comparaître devant la Haute Cour de justice. Celle-ci le condamna à trois ans de prison pour « aide involontaire » apportée à l'ennemi par ses paroles, ses relations et sa virulente opposition politique. Il sera toutefois amnistié le 1er janvier 1925, après un vote favorable de la Chambre des députés, après proposition du gouvernement Herriot et reprendra aussitôt sa carrière politique.
Il fut en effet élu sénateur de juillet 1925 à 1940, et présida jusqu'en Juillet 1940 la Commission des Finances du Sénat, où il se fera craindre par un certain autoritarisme. Il retrouve également en juillet 1925 son siège de conseiller général du Canton de Mamers et en septembre suivant la présidence du Conseil général de la Sarthe jusqu'en 1940.
Il fut à nouveau nommé ministre des Finances dans le gouvernement Fernand Bouisson, mais sa présence dans le cabinet entraîna une opposition telle qu'elle entraîna le renversement du gouvernement le jour même de sa présentation devant la Chambre des députés (4 juin 1935).
Le 10 juillet 1940, il fait partie des parlementaires qui votent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, puis se retire dans sa propriété de Mamers, refusant de poursuivre ses activités politiques. Il passe ses dernières années à compléter et achever ses mémoires publiés en 1942-1943, non sans peine, l'occupant et Vichy retardant l'autorisation d'édition.
Bibliographie
- Jean-Claude Allain, Joseph Caillaux, Tome 1 : Le défi victorieux, 1863-1914, Tome 2 : L’oracle, 1914-1944, Paris, Imprimerie nationale, 1981, 537 p. et 589 p.
- Jean-Denis Bredin, Joseph Caillaux, Paris, Gallimard, coll. Folio Histoire, 2001.
Liens externes
Chronologies
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