Joseph Stilwell (9 mars
1883-12 octobre
1946) était un
Général de l’
armée des États-Unis connu pour ses services en Chine, particulièrement en tant que chef d'état-major de
Tchang Kaï-chek. Il parlait couramment le chinois et le japonais et avait la réputation d'être acariâtre et peu diplomate, ce qui lui valut le surnom de "Vinegar Joe" (Joe le vinaigre). Même s’il a rarement commandé de troupes, il a gravi les échelons dans les salons et les états-majors jusqu’au rang de général à quatre étoiles.
Biographie
Joseph Stilwell est né en
1883 à Palatka en
Floride et est sorti de l’Académie militaire de West Point en
1904. Durant la Première Guerre mondiale, il a été un officier de renseignent du deuxième bureau attaché au IV
e Corps d’armée et a reçu la " Distinguished Service Medal". Entre les deux Guerres, il a fait deux missions en
Chine où il a appris le chinois. Il est devenu attaché militaire auprès de l’Ambassade des États-Unis à
Nankin de
1935 à
1939, capitale de la
République de Chine alors en guerre avec le Japon.
Il a essayé de convaincre le "Generalissimo" Tchang Kaï-chek de confier le commandement militaire de son armée à un général américain. Il haïssait Tchang Kaï-chek qui le lui rendait bien. Ils n'arrivaient à travailler ensemble que grâce à la diplomatie de l’épouse de Tchang, Soong Mei-ling, de la richissime famille des Soong. Parmi les sujets litigieux était la répartition de l’aide militaire américaine pour la lutte anti-japonaise. Stilwell voulait une répartition égale entre les communistes de Mao Zedong et les nationalistes de Tchang Kaï-chek , mais Tchang croyait que les armes américaines remises aux communistes serviraient à le combattre, plutôt qu’à lutter contre les Japonais. De plus, Stilwell voulait des actions plus agressives des forces nationalistes, alors que Tchang se réservait pour la lutte anti-communiste inévitable après la Guerre du Pacifique. Dans ce contexte où la guerre civile chinoise se superposait à la menace japonaise, Tchang considérait les communistes comme une menace plus grande que les Japonais. Stilwell, par contre, souhaitait un front uni et demandait à Tchang de laisser de côté ses craintes pendant que les communistes se battaient seuls contre les Japonais et se retenaient d’attaquer les nationalistes jusqu’à la défaite de l'ennemi. Mais Tchang Kaï-chek ne voulut pas se laisser convaincre et malgré tous ses efforts, Stilwell a surtout été le "porte-monnaie" de l’aide américaine à la Chine nationaliste.
Outre son rôle de chef d’état major de Tchang, Stilwell a eu un rôle administratif dans les forces américaines dans le théâtre d’opérations CBI (Chine, Birmanie, Inde). Il a souvent bafoué la chaîne de commandement militaire en s’adressant directement au commandement opérationnel, alors que cette communication était supposée passer par Lord Louis Moutbatten, le commandant suprême des forces alliées dans le Sud-Est asiatique. Stilwell, dans cette tourmente, a eu différents rôles réclamant sa présence à plusieurs endroits à la fois.
La personnalité de Stilwell était aussi pour quelque chose dans ses disputes avec le général Giffard, qui fut tantôt son supérieur hiérarchique et tantôt son subordonné. Il en était de même avec Claire Lee Chennault, qui était son subordonné hiérarchique en tant que commandant de l'aviation. Leurs disputes concernaient la guerre aérienne, qui donnait le même résultat que la guerre terrestre, mais au moindre coût. À son tour, Chennault s’adressait directement à Tchang Kaï-chek et à Franklin Delano Roosevelt, qui lui accordait sa confiance plutôt qu’à Stilwell.
En octobre 1944, à la suite des conflits personnels avec Tchang Kaï-chek, Stilwell a été rappelé aux États-Unis par Roosevelt, et son poste a été supprimé suivant le démantèlement du CBI. À l'origine de cette décision, outre son caractère acariâtre, il y a la constatation que la concentration des rôles était source de conflits et de confusion.
Stilwell était unanimement détesté de ses soldats, malgré la brillante retraite de Birmanie qu’il a commandée. Il fut réaffecté au commandement de la Xe armée à la fin de la Bataille d'Okinawa, quand son commandant fut tué au combat. En 1946, il prit le commandement de la VIe armée chargée de la défense de la côte Ouest. Il mourut peu après à San Francisco.
Voir aussi
Histoire de la République de Chine | Guerre sino-japonaise |
Claire Lee Chennault |
Tchang Kaï-chekLiens externes