Journal d’Hirondelle est un roman de la romancière belge Amélie Nothomb, paru en 2006. Il fit partie de la première sélection pour le Prix Goncourt 2006.
Résumé
Un jeune coursier, à l'identité inconnue, vient de subir un chagrin d'amour. Il ne ressent plus rien, et perd le plaisir des
sens, des émotions et du
sexe. Cherchant un moyen de retrouver ses
sentiments perdus, il change d'identité, se renomme Urbain et devient tueur à gages. Il réussit alors à retrouver ce qu'il a perdu. Mais il se rend bien vite compte qu'il est allé trop loin. Changeant encore d'identité, il tente de devenir Innocent. Mais peut-on changer de vie si facilement?
Commentaire
Ce roman est unique dans la carrière d'Amélie Nothomb pour être le premier publié dans lequel un homme assure la narration, ce qui donne (pour le lecteur habitué à ses prestations litteraires) un effet très étrange : exit Blanche d‘
Antéchrista, la sceptique de
Péplum, l'infirmière de
Mercure, cette fois l'auteure se livre a un exercice de style anodin mais pourtant significatif : un homme narre son récit. On sent donc qu'
Amélie Nothomb prend une distance volontaire et douloureuse avec son personnage qui d'ailleurs exprime très rarement sa masculinité. C'est aussi le premier personnage de Nothomb dont on ignore le prénom exact (alors que dans
Acide sulfurique, le prénom de Pannonique tenait lieu de point d'intrigue).
Certains fans de Nothomb pourront reprocher le très grand nombre de descriptions très mélodramatiques. Une fois encore cela rompt avec le reste de l'oeuvre : L'auteure des perles de roman-dialogue comme Hygiène de l'assassin ou Péplum semble vouloir... s'assassiner elle même, assassiner son propre style, ce qui a fait sa gloire. Pourtant les dialogues rares de cet opus sont drôles, du moins contiennent l'humour qu'on est habitué à percevoir dans les oeuvres de l'écrivaine. Ce roman résonne donc comme une sorte de grande exploration sentimentale, un roman intimiste et émouvant comme seule Amélie Nothomb sait en écrire.
Autre théorie : Ce roman semble être une rétrospective de son oeuvre. C'est un assassin, et il est beaucoup question de se laver les mains ou d'hygiène, ce qui rapporterait à son premier roman. Il était question de notion du crime dans Péplum. On y parle du beau comme dans Attentat. Le mot Combustible est employé et il est question de la destruction d'une oeuvre manuscrite. L'assassin tombe amoureux de sa dernière victime, il aurait donc saboté son amour (Le Sabotage amoureux). Une des chansons de la chanteuse Robert pour qui Amélie a écrit des chansons s'appelle « Rendez-moi les oiseaux », or il est beaucoup question d'oiseaux dans cet opus. (Robert des noms propres). En tout cas cela montre au moins que l'auteur maîtrise toujours autant son écriture.
Tout le charme de cette oeuvre transparaît également dans le mystère qui y réside : Pourquoi voulaient-ils le journal d'Hirondelle ? Ce mystère qui reste entier, n'en rend le roman que plus beau. Amélie Nothomb signe là, sans conteste aucun son plus intriguant mais pas moins interessant opus.
Notes et références