Un
Jowo est une statue représentant le jeune
Bouddha. Il en existe deux au Tibet, Jowo Mikyoe Dorjé et Jowo Sakyamuni, apportées au
Tibet au
VIIe siècle par les épouses népalaise et chinoise du roi
Songsten Gampo. Elles y sont depuis vénérées comme des trésors religieux sacrés. Le Jowo Mikyoe Dorje est une représentation du Bouddha âgé de 8 ans, contenue dans la dot de la princesse népalaise
Bhrikuti Devi. Le Jowo Sakyamuni, statue du Bouddha âgé de 12 ans qui aurait été réalisée de son vivant, fut apportée par la princesse chinoise
Wencheng. Ces deux statues étaient abritées par les Temples du
Jokhang et du
Ramoché, les premiers construit à
Lhassa au VII
e siècle par le Roi
Songtsen Gampo, centres de
Pèlerinage bouddhiste jusqu'à aujourd'hui. Initialement au
Ramoché, le Jowo Sakyamuni se trouve actuellement au
Jokhang. Il est resté en excellent état, mais le Jowo Mikyoe Dorje a été coupé en deux durant la révolution culturelle, et la partie supérieure transportée en charrette en Chine. En 1983, Ribur Rinpoché (
1923-
2006) a pu la rapporter de Pékin avec l'aide du 10
e Panchen Lama, Lobsang Trinley Lhündrub Chökyi Gyaltsen (
1938–
1989). ce dernier a expliqué aux Chinois la valeur sacrée des Jowos pour les Tibétains et fait valoir que leur réponse à la demande de Ribur Rimpoché serait un test pour juger de la sincérité de la nouvelle politique religieuse chinoise. Restaurée en
1985, la statue se trouve aujourd'hui au Temple de Ramoché.
Emprisonné en 1959 à Lhassa par les Chinois, Ribur Rimpoché a subi pendant 20 ans des interrogatoires implacables et des tortures. Libéré par la politique de libéralisation de Deng Xiaoping (1979), il est entré au bureau religieux du Tibet et s'est donné pour mission de récupérer un grand nombre de trésors spirituels tibétains emportés en Chine.
Références