Karl Boemelburg
Karl Boemelburg ( 1883- 1946) fut le chef de la Gestapo en France pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il avait autorité notamment sur la section IV J, chargée de la déportation des Juifs, dont Alois Brunner, envoyé en 1943 par Müller, fut le responsable. Alias : Charles Bois, Mollemburg, Bennelburger. BiographieAvant la guerre1885. Naissance le 28 octobre à Elberfeld (aujourd'hui fusionnée dans Wuppertal), Allemagne. Pendant sa jeunesse, il passe cinq ans à Paris. Puis il rentre en Allemagne, se marie et travaille à Berlin dans la pâtisserie de ses parents. 1931. Il entre au NSDAP, le parti nazi. Il est embauché dans la SA, puis dans la SS. 1933. Il rejoint la Gestapo, où il devient commissaire à la direction de la Kripo au siège de Berlin. 1938. Il est membre de la suite de von Ribbentrop à Paris. Début novembre, il est chargé d'enquêter sur le meurtre du conseiller d'ambassade Ernst vom Rath. Puis l'affaire ayant été résolue rapidement, il devient attaché de l'ambassade d'Allemagne à Paris. Il met en place un centre officieux de la Gestapo à Paris. Il travaille à Lyon et à Saint-Étienne, ce qui lui permettra de s'exprimer en bon français. 1939. - Janvier. Il est expulsé par l'inspecteur général de la police judiciaire Antoine Mondanel pour l'aide fournie aux organisation françaises d'extrême-droite et aux agents de la 5e colonne.
- À Prague, il est conseiller de police à la Gestapo, chef de la section de lutte contre le maquis.
Paris1940. - 14 juin. - Lors de l'invasion allemande, il revient en France dans le Kommando SD du colonel Helmut Knochen et dirige le KdS comme conseiller criminel.
- Août. - Lieutenant colonel SS, il est nommé par Heinrich Müller comme son représentant personnel et comme chef de la Gestapo (section IV du BdS pour la France) avec le titre de directeur criminel. Durant les années qu'il passe à Paris, son activité se traduit par la répression et les interrogatoires, au cours desquels ses subordonnés utilisent souvent la torture , mais aussi les soirées mondaines et les petits cadeaux offerts par Henri Lafont provenant des trafics du marché noir et des différentes spoliations.
L'un des souhaits de Boemelburg est d'avoir un élevage de volailles : Henri Lafont lui trouve une ferme dans les environs de Giverny, qu'il fait exploiter par ses hommes. Ses bureaux sont situés successivement : - * 11 Rue des Saussaies, jusqu'en 1942,
- * 82 Avenue Foch.
- Ses adjoints sont le Sturmbannführer Kieffer, (conseiller criminel), Heimboldt et Wolf.
1941. - Il succède à Rudy de Mérode au 43, avenue Victor-Hugo, à Neuilly, dans une Gasthaus (maison réservée aux hôtes « forcés »), dite villa Boemelburg. Il recrute des agents personnels, portant l'indicatif B ou Boe.
- Été. Il effectue un voyage en ZNO pour réactiver ses agents d'avant-guerre.
- Automne. Il supervise l'enquête sur Paul Collette, qui a tiré sur Pierre Laval et Marcel Déat.
- Il dirige le Kommando Orchestre rouge et met en place un Funkspiel contre les Soviétiques.
1942. En automne, il met en place Aktion Donar. 1943. - Juin. Jean Moulin, arrêté le 21 à Caluire, passe deux semaines (du 25 juin au 8 juillet) à la villa Boemelburg, et meurt lors de son transfert en train à Berlin. Boemelburg est le dernier officier supérieur allemand à voir Jean Moulin vivant.
Vichy - Novembre. Atteint par la limite d'âge, Boemelburg est remplacé par Stindt, et est muté à Vichy, où il représente Karl Oberg
1944. - Juin. En remplacement du capitaine SS Hugo Geissler, tué lors d'un accrochage près de Murat (Cantal), il devient le chef de la Gestapo en zone sud.
Sigmaringen - 28 août. Il assure le transfert du maréchal Pétain à Sigmaringen, et devient le chef de la sécurité de ce micro état d'opérette.
1945. - 29 avril. Il autorise le départ du Maréchal vers la Suisse.
Disparition - Mai. Après la capitulation, Boemelburg disparaît et ne sera jamais officiellement retrouvé, tout comme son chef à Berlin, Heinrich Müller. Il subtilise les papiers d'un sergent Bergman, tué sous un bombardement, et met les siens à la place.
- Il est embauché comme jardinier par un hobereau des environs de Munich, puis promu comme bibliothécaire. Il dirige un groupe de nazis actifs réfugiés en Espagne.
1946. À la Saint-Sylvestre, il glisse sur du verglas et meurt, le crâne fendu. Plus tard, son fils Ralf fera graver son nom sur la pierre tombale. 1950. Le 2 mars, il est condamné à mort par contumace par le tribunal militaire de Lyon. Les autorités tchécoslovaques le recherchent également pour crime de guerre. Références- Jacques Delarue, Histoire de la Gestapo Ed. Fayard, 1962.
- Jean Paul Cointet, Sigmaringen Ed. Perrin, 2003, (ISBN 2-262-01823-5).
- Cyril Eder, Les Comtesses de la Gestapo Ed. Grasset, 2007, (ISBN 978-2246674016).
- Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, le cherche midi, 2005, ISBN 2-74910-456-4.
- Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.
- Monika Siedentopf, Parachutées en terre ennemie, Perrin, 2008. Voir p. 97.
Notes.. Articles détaillés : .
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