Kars est une ville de
Turquie orientale (auparavant,
Arménie occidentale),
Préfecture de la
Province du même nom.
Histoire
Au
Xe siècle, la région entourant Kars était un royaume
arménien, dirigé par la famille des
Bagratides (cette région était habitée par les Arméniens depuis plusieurs siècles avant J-C). Plus tard, Kars fut prise par les
Turques seldjoukides, par les
Mongols au
XIIe siècle et par
Timur (Tamerlan) en 1387. Après cela Kars resta sous domination
ottomane jusqu'en 1877. La citadelle construite par le
Sultan Murad III fut assez solide pour résister au siège de
Nâdir Shâh de
Perse en 1731, et elle repoussa avec succès les troupes
Russes en
1807. Après une défense courageuse, elle se rendit le
23 juin 1828 à un général russe, le comte
Ivan Paskevich. Onze mille hommes furent faits prisonniers de guerre. Durant la
Guerre de Crimée, la garnison turque, commandée par le général britannique William Fenwick Williams et d'autres officiers étrangers, subit un siège prolongé, le
Siège de Kars, mais après que la garnison eut été dévastée par le
Choléra et le manque de provisions, elle ne put que capituler en novembre
1855. La forteresse de Kars fut également attaquée lors de la guerre russo-turque de 1877-1878 par des troupes sous le commandement des généraux Loris-Melikov et Lazarev Ivan Davidovich et fut finalement transférée à la
Russie par le traité de San Stefano.
La Russie perdit Kars, Ardahan et Batum avec le traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918. Les Turcs prirent le contrôle de Kars le 25 avril 1918 et la République du Caucase du Sud-Ouest fut établie dans la zone, mais l'armistice de Mudros (octobre 1918) obligea l'armée ottomane à se retirer derrière les frontières de 1914. Les Anglais occupèrent Batum mais les Ottomans refusèrent de rendre Kars, son gouverneur militaire constitua un gouvernement provisoire mené par Fahrettin Pirioglu qui revendiquait la souveraineté turque sur Kars et les régions turcophones et musulmanes environnantes à Batum et Gyumri (Alexandropol).
La région fut occupée par l'Arménie en janvier 1919 mais le gouvernement pro-turc fut soutenu à Kars jusqu'à l'arrivée des troupes britanniques, qui y mirent fin le 19 avril 1919, et envoyèrent ses meneurs à Malte. Kars fut donnée à l'Arménie avec Iğdır en mai 1919. La guerre arméno-turque entre septembre et décembre 1920 et la chute de la Première République furent à l'origine du traité d'Alexandropol signé par les représentants turcs et arméniens le 2 décembre 1920. Il stipulait l'abandon par l'Arménie de tous les territoires qui lui avaient été accordés par le Traité de Sèvres ainsi que le passage à la Turquie d'environ 60 % de son territoire d'avant-guerre, incluant ainsi Kars.
À la suite de la guerre d'indépendance turque, la Turquie signa le Traité de Kars (23 octobre 1921) avec l'Union soviétique par lequel la Turquie renonça à ses prétentions sur Batum et obtint en retour la reconnaissance de sa souveraineté sur Kars et Ardahan. À ce jour, le gouvernement arménien ne reconnaît pas la frontière actuelle. Les frontières définies par le Traité de Kars seraient injustes du point de vue des nationalistes arméniens qui pour la plupart considèrent le Traité de Sèvres comme la base de la solution du problème turco-arménien.
Les Soviétiques tentèrent de négocier avec la Turquie afin de leur accorder au moins l'accès aux ruines d'Ani puisqu'elles ne possèdent pas de significations particulères pour la Turquie. Ankara refusa de donner son accord et la frontière entre l'Arménie et la Turquie est restée inchangée depuis presqu'un siècle. Depuis la guerre du Nagorny-Karabakh, la frontière a été fermée en représaille à l'occupation du Karabakh par l'Arménie. Le maire de Kars, Naif Alibeyoğlu, est persuadé que la frontière sera de nouveau ouverte et qu'il n'y aura pas de sentiments nationalistes contre les Arméniens.
La citadelle de Kars
En tant que ville à la jonction de cultures variées,
arménienne,
caucasienne,
russe et
turque, les bâtiments de Kars étalent de nombreuses architectures différentes. Le château de Kars (Kars Kalesi), aussi appelé citadelle de Kars, est installé au sommet d'une colline rocheuse surplombant Kars. Ses murs remontent à la période arménienne des
Bagratides (des éléments de maçonnerie sont encore présents au nord du château) mais il est probable qu'ils prirent leur forme actuelle au
XIIIe siècle quand Kars était sous la domination de la dynastie Zakaride. Les murs portent des croix en plusieurs endroits, ainsi qu'un
Khatchkar avec une inscription en
Arménien sur la tour la plus à l'est. Ainsi la croyance qui veut que le château de Kars ait été construit par le sultan ottoman
Murad III durant la guerre avec la
Perse, à la fin du
XVIe siècle, est fausse. Cependant, il est probable que le sultan Murad ait reconstruit une grande partie des murs de la ville (elles sont similaires à celles construites par l'armée ottomane à
Ardahan). Aux pieds du plateau se trouve la cathédrale Saint Arak'elos, ou l'église des Apôtres. Construite au
Xe siècle, elle comprend un tétraconque voûté sur une base carrée avec quatre
absides. La
frise du dôme incorpore des
bas-reliefs représentant les douze
Apôtres et le dôme est couvert par un toit conique. Elle abrita un petit musée dans les années 60 et 70, puis fut abandonnée pendant deux décennies jusqu'à sa conversion en mosquée en 1998.
Kars dans la culture populaire
- Kars est le lieu de l'action du roman Neige d'Orhan Pamuk (2004).
- Le poète arménien Eghiché Tcharents a passé son enfance à Kars.
- Le philosophe et mystique Georges Gurdjieff grandit à Kars.
- L'actrice turque Hulya Avsar a une relation familiale avec Kars.
- L'acteur turc Tamer Karadagli est né à Kars.
Annexes
Références
- Cet article est une traduction partielle d'un texte issu de lEncyclopædia Britannica (édition de 1911), désormais au domaine public.
Lien interne
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