L'Écho de Paris était un
quotidien français publié entre
1884 et
1944.
Octave Mirbeau y a collaboré pendant plusieurs années et y a publié en feuilleton ses romans
Sébastien Roch (1890) et
Dans le ciel (1892-1893).
Intitulé Écho de Paris jusqu'au 28 mars 1938, il prit le nom de Jour-Écho de Paris du fait de sa fusion avec le journal Le Jour dont le premier numéro datait du 4 octobre 1933.
Du 12 juin 1940 jusqu'à son dernier numéro, le 30 septembre 1944, le journal est publié en zone sud (Poitiers, Clermont-Ferrand, Marseille, puis, à nouveau, Clermont-Ferrand).
Ce journal littéraire et politique conservateur (du soir puis du matin), fut proche du Parti social français à partir de 1936. Son rédacteur en chef était Henri de Kerillis.
Paul Gordeaux : Chef de la rubrique des spectacles ou il engage Pierre Lazareff comme second! Extrait du livre d’ Yves Courriére Pierre Lazareff (Gallimard )
Modeste informateur à la rubrique «Spectacles» de L'Echo de Paris sous la férule de Paul Gordeaux, en qui il voyait un chef au demeurant fort bienveillant à son égard …/…En cette année 1925 Paul Gordeaux se révéla une fois encore, après Raymond Manevy qui se languissait au Peuple et rêvait de grande presse, l'ange gardien de ce farfadet aux cheveux de feu et à l'explosive nature dont il suivait avec amusement les progrès à L'Echo de Paris. A trente-quatre ans, le chef de la gare «Spectacles» de l'un des quotidiens phares du matin était un homme qui comptait dans la vie parisienne dont Pierrot explorait seulement les coulisses.
Fils d'un industriel de la Côte d'Azur, Paul Gordeaux avait fait ses débuts à dix-sept ans au Phare du Littoral puis au Petit Niçois et à L'Eclaireur de Nice où, après avoir passé son baccalauréat, il avait tenu tous les emplois tout en commençant à écrire des revues dont la première, Nice en flanelle, fut un triomphe dont les Niçois des Années folles parlaient encore! Sitôt démobilisé au lendemain de la Grande Guerre (envoye special de Match a londre)il était «monté» dans la capitale où Henry Simond, séduit par ses sorties, ses saillies et sa constante bonne humeur, l'avait recruté pour son Echo de Paris dont il était devenu l'enfant terrible et où la page des spectacles tenait une grande importance. Il en avait pris rapidement la tête sans pour autant abandonner L'Eclaireur de Nice, dont il assurait la correspondance parisienne, ni l'écriture de nombreuses comédies en un acte et d'opérettes dont certaines comme Ni veuve ni joyeuse ou Prisonnier de mon coeur tiendront l'affiche durant plus de deux ans. C'est à cette figure bien parisienne qu'Alexis Caille, journaliste distingué, collaborateur éminent de La Presse, et surtout propriétaire-fondateur du peu boulevardier Courrier des pétroles - «ce qui lui permettait d'être dans les huiles», plaisantait Gordeaux -, s'adressa en avril 1925 pour lui annoncer qu'il allait relancer un quotidien d'affaires disparu faute de lecteurs en lui insufflant un air nouveau. Ce sera un journal de théâtre, appelé Le Soir comme le précédent mais financé par l'Association des directeurs de théâtres et qui sera distribué gratuitement dans les salles de spectacles aux acheteurs du programme. Mon rédacteur en chef sera Michel Borossi. Voulez-vous vous charger de toute la partie théâtrale de ce quotidien qui, d'ailleurs, ne paraîtra que six jours par semaine? Paul Gordeaux connaissait la réputation d'Alexis Caille, «journaliste en pelisse», marié à une sociétaire de la Comédie-Française, et de Michel Borossi, rédacteur en chef au Journal, l'un des Cinq Grands. Les moeurs de la presse étaient telles que ni les uns ni les autres n'auraient à quitter leur emploi principal pour mener le nouveau Soir au succès. -J'accepte, décida Gordeaux, mais a une condition: Il me faut un second! - D'accord, dit Caille. Mais pour lui je ne dispose que d'un salaire de deux cent cinquante francs par mois. Débrouillez-vous avec ça et trouvez vous-même l'oiseau qui travaillera avec vous pour ce prix. Gordeaux passait en revue une série d'éventuels collaborateurs quand il reçut dans son courrier un petit article fort bien rédigé sur un sujet théâtral du moment. Il était signé
Pierre Lazareff, qui avait trouvé ce moyen pour éviter de perdre un temps précieux à passer chaque jour dans les différentes rédactions qu'il fournissait en échos et informations diverses. Ainsi il ne relevait ses comptes qu'une fois par semaine à la caisse des journaux qui le payaient en liquide. En 1925, dans la presse parisienne, on connaissait peu les chèques, les charges sociales étaient inexistantes et les seules retenues pratiquées étaient celles des avances consenties aux collaborateurs réguliers. -«Ce fut pour moi une illumination! Se rappellera Paul Gordeaux. -Pierre Lazareff! Mais oui! Ce lutin inspiré est le partenaire hors série qu'il me faut. Il est très jeune, très actif, il a un sens inné de l'actualité. Mais où le trouver sans délai? Quelqu'un me dit:
Il habite rue de Maubeuge chez son père, un lapidaire connu, et qui a le téléphone." Je me vois et je m'entends encore à l'appareil: - Pierre Lazareff? - Oui. - Vous plairait-il d'entrer dans un journal de théâtre? - C'est le rêve de ma vie! - Alors, venez tout de suite au
Soir, rue Jean- Jacques-Rousseau. » La véritable carrière journalistique de Pierre « Lazareff » commença réellement ce jour de 1925 où il devint adjoint au chef de la page théâtrale du Soir et entama avec « Paul Gordeaux » une collaboration de près d'un demi-siècle ! Extrait du livre d’ « Yves Courriére » Pierre Lazareff (Gallimard )
André Géraud (Pertinax) : Chef de la rubrique Affaires Etrangères