La Cerisaie
La Cerisaie | Auteur | Anton Tchekhov |
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Genre | Comédie |
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Version originale | Titre original | Вишнёвый сад (La Cerisaie) |
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Langue originale | Russe |
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Pays d’origine | Russie |
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Date de la 1re représentation | 1904 |
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Metteur en scène | Stanislavski |
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Lieu de la 1re représentation | Moscou - Théâtre d'Art |
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Version française | Traducteur | Georges Neveu |
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Date de parution | |
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Date de la 1re représentation | 1954 |
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Metteur en scène | Jean-Louis Barrault |
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Lieu de la 1re représentation | Paris - Théâtre Marigny |
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La Cerisaie est une Pièce de théâtre d'Anton Tchekhov, parue en 1903. RésuméEn cette fin de XIXe siècle, l'été s'installe doucement en Russie dans la propriété de Lioubov Andréevna, tout juste revenue de Paris après cinq ans d'absence. En compagnie de son frère Gaev et de quelques parents et amis, elle contemple les délicates fleurs des innombrables cerisiers de la propriété onduler doucement dans la brise, en pensant au passé. Rien ne semble avoir changé depuis l'âge d'or de son enfance. Pourtant rien n'est plus comme avant. Lioubov a dilapidé son héritage au profit d'un amant français, et la propriété ne rapporte plus autant de revenus que du temps de ses parents. Aveuglés par la nostalgie, le frère et la soeur refusent pourtant d'adapter leur chère cerisaie aux nouvelles contraintes de cette Russie moderne en pleine émergence. « Chacun d'entre nous a sa Cerisaie intérieure », remarque Rouslan Kats, le directeur de production de La Cerisaie, en faisant référence à notre attachement aux lieux évoquant des moments heureux. - La Cerisaie, ultime et testamentaire pièce d'Anton Tchekhov est tout à la fois le tableau d’une société en plein bouleversement économique, social et idéologique et une réflexion puissante, forte et claire sur la souffrance personnelle de tous ceux qui doivent faire le deuil, qui doivent renoncer aux habitudes faciles de vies toutes tracées. Aucun manichéisme dans l’oeuvre de Tchekhov car opprimés et oppresseurs doivent également modifier leurs comportements, aucun jugement de valeur dans cette chronique d’une mutation violente, qui ébranle au plus profond tous les êtres qui y sont soumis. C’est la valeur universelle de cette oeuvre qui a permis à Jean-René Lemoine de transporter cette Cerisaie sous les cieux d’une île caraïbe où une bourgeoisie créole dominante est confrontée au pouvoir montant d’une société « mulâtre » qui, dans les Années 1930, menace l’équilibre fragile installé depuis l’abolition officielle de l’esclavage. Cette bourgeoisie créole, qui se vit comme une aristocratie, a encouragé et développé le blanchiment de sa peau noire, « la peau sauvée » et a établi une véritable hiérarchie sociale et politique à partir de ces critères de couleur. Cette société caraïbe dansera au bord du gouffre, organisant ce dernier bal pour dissimuler l’angoisse de la ruine imminente, unissant une dernière fois maîtres et serviteurs. Comme dans la famille russe, Lioubov et Gaev, les maîtres, anciens créoles, abandonneront le vieux Firs, ici joué par la remarquable Jenny Alpha. Figure tutélaire de la servante, image maternelle par excellence, mémoire d’un siècle qui s’efface, elle est aussi oubliée par le nouveau maître, Lopakhine, l’homme noir, descendant d’esclaves. Sans doute est-elle la seule à ne pas dire : « Oh vivement qu’elle change, d’une manière ou d’une autre,notre vie mal fichue, malheureuse ».
Personnages - Lopakhine est le personnage principal de cette pièce et est au centre de l’action. C’est lui qui tente tout pour convaincre les propriétaires de la nécessité d’agir, et d’acheter la Cerisaie. Tchekhov fait très attention à ne pas faire passer Lopakhine pour une brute antipathique ou un parvenu insupportable. Il représente à lui seul la classe des « marchands » et celle des hommes d’affaires, en clamant être le petit-fils d’un serf afin d’obtenir la Cerisaie en reniant ses origines. Mais son manque d'élégance est présent aussi bien dans ses manières que dans ses habits, il reste le "moujik" qu'il a toujours été.
- Lioubov est beaucoup plus importante et complexe que l’idée reçue de son rôle dans la faillite de la Cerisaie. Elle est présentée avec une grande tendresse. Elle nous apparaît comme très attachante et aimable, bonne et généreuse, spontanée et sincère. Elle n’hésite pas à s’engager ou a aller jusqu’au bout de son amour, elle ne craint pas de « vivre sa vie », malgré l’homme qui la rappelle, après l’avoir quittée. Tchekhov nous dit de Lioubov que seul la mort pourrait calmer une telle femme. Elle aime dépenser et a accumulé les dettes, son seul espoir de les effacer étant de vendre la cerisaie. Mais ses souvenirs d'enfance sous les cerisiers en fleur l'empêchent de mettre la propriété aux enchères avant d'en être réellement contrainte (selon ses critères).
- Gaev est le frère de Lioubov. Il partage la même passion et le même amour pour la Cerisaie. Amour lié à leurs souvenir d’enfance et à leur conscience d’appartenir à une vielle famille de la noblesse. Gaev reste loin d’avoir le charme de sa soeur, Lioubov, en effet ses défauts ne sont rachetés par aucune qualités démarquables dans cette pièce. Il est son contrepoint ridicule et comique. Personne ne le prend au sérieux, même les domestiques se moquent de lui. Cet homme de 51 ans se comporte comme un enfant ; il se fait habiller, materner et gronder. il passe son temps a dire des therme tech ique de billard, c'est sa façon a lui de s'excuser.
- Varia est la fille adoptive de Lioubov, ce qui explique ses rapports ambigüs avec sa famille. Si Lioubov la considère comme sa propre fille, les domestiques ne manquent pas de lui rappeler sa véritable origine. Varia est toujours en porte-à-faux, elle a du mal à se confier à sa « mamotchka », dont la conduite la choque tout en la ravissant secrètement. Elle pense plusieurs fois en vain pouvoir se marier avec Lopakhine, mais celui-ci est toujours amoureux de Lioubov de façon nostalgique.
- Les domestiques sont particulièrement représentés avec au moins cinq variantes (Firs, Yacha, Douniacha, Epikhodov, Charlotta). Ce ne sont pas là des personnages secondaires, car même s’il ne participent pas directement à l’action principale, ils sont beaucoup plus finement caractérisés que des domestiques ordinaires. Quelques histoires amoureuses parmi les domestiques donnent effectivement une dimension sentimentale propre à ces personnages.
- Trofimov est un vieil étudiant révolutionnaire et amoureux d'Ania . Il est pour que l'on vende la Cerisaie.
- Ania est la fille de Lioubov, amoureuse de l'idéaliste Trofimov, elle est romantique et caractérisée par son aspect à la fois jeune et mature.
- Iacha est un de domestique, il est profondemment nihiliste et ne pense qu'a une chose: retourner a paris. c'est le valet de lioubov.
- Epikodov est le comptable du domaine, son surnom est mille malheurs, il est amoureux d'une servante : Douniacha, mais est devancé, il est engagé par lopakine a la fin pour veiller sur les travaux.
Synthèse - Signification de l’oeuvre aujourd’hui : la critique contemporaine semble être enfin parvenue a une vue plus équilibrée et plus juste de ce théâtre, parce qu’elle admet l’indétermination des formes et qu’elle ne juge plus la dramaturgie tchékhovienne à l’aune d’un modèle classique fondé sur l’action , le conflit, le débat d’idées et le théâtre à thèse.
ContexteLa Cerisaie, ultime et testamentaire pièce d'Anton Tchekhov, est tout à la fois le tableau d’une société en plein bouleversement économique, social et idéologique et une réflexion puissante, forte et claire sur la souffrance personnelle de tous ceux qui doivent faire le deuil, qui doivent renoncer aux habitudes faciles de vies toutes tracées. FocalisationDans cette pièce il s’agit d’une focalisation omnisciente. L’absence de point de vue est marquée par une perception qui n’est plus limitée. Ici c’est l’ensemble des personnages qui narrent et jouent l’histoire. Seuls les didascalies nous rajoutent quelques indications à propos du contexte et de la mise en scène de la pièce.
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