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La Ferté-Loupière est une commune française, appartenant au territoire de Puisaye, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne. Ses habitants sont appelés les La-Fertois.
Géographie
La Ferté-Loupière est située à 27 km d'Auxerre, à 126 km de Paris et à 150 km de Dijon. Elle est traversée par le
Vrin et par le ru de Bellefontaine.
Histoire
De nombreuses villes qui étaient des places de guerre, des
places fortes, ont gardé ce nom de “Ferté” qu’on leur donna au
Moyen Âge (du
Latin feritatem ou
firmitatem qui signifiait “lieu fortifié”.
Quant au mot “Loupière”, il semble s’apparenter à lupus, le loup, et s’expliquer par l’abondance en ces lieux, dans les temps anciens, de ces bêtes sauvages.
Situé à la porte septentrionale de la Puisaye, à 17 km de Joigny, le village de La Ferté-Loupière est implanté au creux de la vallée du Vrin, adossé aux plateaux boisés. Le village fut fortifié dés le Haut Moyen Âge et le cours d’eau a été dévié pour assurer une protection naturelle au pied des murs d’enceinte.
Le Vrin contourne toujours le village et le traverse même en certains endroits. Les vestiges des fortifications qui subsistent au pied de la colline rappellent la prospérité passée du bourg. Le comte Pierre de Courtenay y fit d’ailleurs élever un château, à la fin du XVe siècle, dont le Donjon est le seul vestige qui nous soit parvenu: coiffé d’un toit en poivrière, il conserve une fenêtre au linteau en accolade, des latrines en encorbellement et des meurtrières.
Le château de La Vieille Ferté est bâti sur les hauteurs, au lieu-dit qui doit son nom à la “forteresse” primitive du XIIe siècle. Sa façade classique rappelle le château de Bontin, tout proche.
Le village conserve une disposition urbaine héritée de l'époque médiévale. Protégé par sa muraille, il est centré sur la place principale où se font face l'église et la halle, concrétisant le rapport étroit entretenu au Moyen-age entre le pouvoir spirituel et le pouvoir économique. Construits avec les matières premières locales, les bâtiments reflètent la diversité des matériaux bourguignons: pierre calcaire, briques moulurées ou formant des motifs géométriques pour agrémenter des façades, pans de bois et torchis pour les bâtiments plus modestes, crépis ocrés jaunes ou rouges, tuiles bourguignonnes.
Administration
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
2002 | - | Jean Ravisé | - | - |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Évolution démographique1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|
541 | 638 | 602 | 630 | 540 | 561 |
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Lieux et monuments
L’église Saint Germain
L’église Saint Germain de La-Ferté-Loupière dépendait du prieuré des chanoines des Augustins du Mont-aux-Malades-de-Rouen. Elle est construite à l’est du village, en bordure des anciens fossés qui le protégeaient.
- Construite au début du XIIe siècle, l’église comportait une nef unique, un transept saillant et une abside semi-circulaire accostée de deux absidioles orientées.
- Au XVe siècle, l’église fut remaniée par la famille de Courtenay dans un style gothique flamboyant. De cette époque date l’ouverture des grandes fenêtres, on peut encore relever les armes des Courtenay sur la verrière de la chapelle nord.
Dans le choeur et les chapelles latérales, les départs d’une voûte inachevée témoignent de projets non réalisés.
- Au XVIIe siècle, l’église connaît une troisième campagne de travaux. La voute de la nef est mise dans l’état actuel, les bas cotés sont surélevés pour être au niveau de la nef et sont percés de fenêtres en plein cintre. Les voutes du choeur et des deux chapelles sont remplacées par des voutes en berceau. Ces deux chapelles sont fermées par des retables de pierre.
Le superbe escalier de bois à vis qui dessert le clocher date de cette époque.
- L'église bénéficie d'une importante campagne de restauration. Après le clocher (2001) et les toitures du choeur, la campagne 2006/2007 concerne la charpente et la couverture de la nef. Les parties supérieures des murs sont également reprises à cette occasion. le budget des travaux, partiellement financés par les fonds européens, atteint près de un million d'euros TTC.
Peintures murales
L’église abrite une des rares Danses Macabres existant en France.
Elle est précédée d'un Dict des Trois Morts et des Trois Vifs. Cette représentation murale montre trois jeunes gentilshommes interpelés dans un cimetière par trois morts qui leur rappellent la brièveté de la vie et l'importance du salut de leur âme.
Sous cet ensemble, qui occupe tout le mur nord, ont été représentés un St Michel terrassant le Dragon et une Vierge de l’Annonciation.
Les quatre peintures remontent à la fin du XVe siècle et au XVIe siècle.
La Danse Macabre se développe sur 25 mètres de long et met en scène 42 personnages.
Le récitant est assis et écrit sur son parchemin. Il présente le branle en chaîne ouverte dansé par les personnages et rythmé par trois squelettes musiciens. Le cortège suit, formé de 19 couples de Vivants escortés par leur mort. Cet ensemble de clercs et de laïcs représente toutes les conditions sociales. Les Vivants se détachent sur le fond blanc vêtus de costumes colorés aux harmonies d’ocres, de terres, de verts, de roses et de violets.
Le souci du détail a guidé l’artiste. L’expression des visages reflète la peur des Vivants face à leur mort grimaçante. Ses attitudes gesticulantes rendent plus légère la terreur dramatique de la scène.
La Danse Macabre prend tout son sens dans un triple précepte : La mort est inattendue, inévitable et rétablit l’égalité entre les hommes.
En France, on ne recense officiellement que huit danses macabres, mot à rapprocher de Judas Macchabée et ses frères, martyrisés par Antiochus Epiphane, au IIe siècle avant JC.
Ce sont les danses macabres de :
- Strasbourg, au Temple neuf des Protestants
- Ker Maria dans les côtes d’Armor
- Mesnay-le-Grenet en Eure et Loir
- Brianny, près de Semur-en-Auxois, en Côte d’Or
- La-Ferté-Loupière dans l’Yonne
- Avrieux 73
- Chapelle du Château de Bourbilly, en Côte d’Or
- Kernascleden en Morbihan
Des gravures populaires sur le même thème sont publiées dès 1485 par deux éditeurs parisiens, Guyot Marchant et Verard et diffusées dans toute l’europe. On les retrouve dans le Manuscrit de Blois, au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque Nationale.
Actuellement en mauvais état, les peintures devraient faire l'objet de restaurations.
Personnalités liées à la commune
- Pierre de Courtenay (1429-1504)
Les légendes
La légende veut que la
Ferté-Loupière, peu après que les tours furent bâties, fut attaqué par une meute de
loups. Chassés de leur village, les La-Fertois s'abritèrent dans les collines environnantes, puis, après avoir repris des forces, chassèrent les bêtes féroces de leur village.
Le développement du village
Idéalement située à proximité de la première sortie bourguignonne de l'autoroute A6 en provenance de Paris, La-Ferté-Loupière bénéficie d'un important apport de population urbaine désireuse de retrouver le rythme de vie d'un village de province. La municipalité gère adroitement ce développement en évitant la
banlieurisation du bourg et en limitant la pression foncière.
Déjà forte de son Festival art et culture qui se tient au printemps, de ses expositions de prestige de l'été, de sa boutique de dépôt-vente ouverte toute l'année réunissant des oeuvres d'artistes et des livres d'auteurs de la région, la Ferté-Loupière ambitionne de devenir un village d'artistes qui soit à la fois un lieu de production, d'exposition et de vente d'oeuvres d'art.
Prix et concours
- 2006: Le Jardin du Prieuré obtient le Premier prix Parcs et Jardins.
Bibliographie
- P.Megnein, La danse macabre de La Ferté-Loupière, 1938
Articles connexes
- Communes de l'Yonne
- Maison capétienne de Courtenay
- Danse macabre (christianisme)
- Dit des trois morts et des trois vifs
Notes
Liens externes