Histoire
Les origines
Le nom du village provient du
Latin rupes, roche et de l'
anthroponyme Guido, la roche de Guy.
Une villa gallo-romaine existe probablement vers les IIIe et IVe siècles après J.-C., mais aucune découverte ne l'atteste, même si le plateau du Vexin est occupé dès la Préhistoire et voit un important réseau de villæ gallo-romaines s'implanter dans le Vexin français, à Rhus ou Genainville en particulier. Aux premiers temps du Christianisme, une légende raconte que Pience, veuve du propriétaire du domaine et plus ancien personnage connu de l'histoire de La Roche, rencontre Saint Nicaise, l'évangélisateur du Vexin, contemporain de saint Denis. Elle fait alors creuser au lieu de la rencontre un sanctuaire, qui serait la nef ouest de l'actuelle chapelle du château.
Une petite Nécropole mérovingienne mise au jour atteste de la présence d'une petite communauté humaine durant le haut Moyen Âge.
Mais c'est le traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu en 911 qui place le site de La Roche dans une position stratégique exceptionnelle de frontière face au Duché de Normandie, sur la rive droite de l'Epte. Un premier Château troglodytique est édifié pour défendre l'Île-de-France, territoire royal, dans le cadre de la fortification de l'Epte. Il est décrit par Suger en ces termes :
« Au sommet d'un promontoire abrupt, dominant la rive du grand fleuve de Seine, se dresse un château affreux et sans noblesse appelé La Roche-Guyon. Invisible à sa surface, il se trouve creusé dans une haute roche. L'habile main du constructeur a ménagé sur le penchant de la montagne, en taillant la roche, une ample demeure pourvue d'ouvertures rares et misérables. ».
Vers 1190, un donjon est édifié relié au château par un escalier souterrain d'une centaine de marches creusé dans la falaise, il domine les vallées de la Seine et de l'Epte dans une position stratégique exceptionnelle. Au XIIIe siècle est construit le manoir d'en bas qui fait peu à peu disparaître le château troglodytique, l'ensemble constituant alors avec le donjon une remarquable forteresse double.
Les Guy de La Roche
La famille des Guy de La Roche sont les seigneurs du fief du
Xe au
XVe siècle. Au
XIIe siècle, Guy de la Roche est un fidèle vassal du roi Philippe-Auguste, qui séjourne au château en
1185 et récompense sa loyauté en lui accordant le droit de péage pour les
bateaux navigant sur la Seine, puis le droit exclusif de chasse partagé avec le roi en la forêt d'
Arthies. Ce seigneur est présent à la
Bataille de Bouvines en
1214 au côté du roi. Le droit de
Péage procure d'importants revenus à la famille de La Roche mais des devoirs lui incombent : garantir la navigabilité du fleuve par l'entretien des
berges, le dragage, puis à partir de
1480, le
Halage des navires. Durant la
Guerre de Cent Ans, Guy VI de la Roche, familier du dauphin, épouse Perrette de La Rivière, fille de Bureau de La Rivière, premier
Chambellan des rois
Charles V (qui est mort dans ses bras) et
Charles VI. Mais il est tué à
Azincourt le 25 octobre
1415. Sa veuve prend parti pour les
Armagnac comme ses voisins de Château-Gaillard et des Deux-Goulets. En
1419,
Rouen le 13 janvier, puis
Vernon le 3 février et
Mantes le 8 février tombent au mains des Anglais. Un détachement dirigé par Richard de Beauchamp, comte de Warwick, est envoyé devant La Roche, mais est surpris par l'opiniâtre résistance rencontrée : le château se révèle imprenable. Après un siège de six mois,
Henri V d'Angleterre, qui séjourne à Mantes, demande une entrevue à dame Perette : le 20 juin, elle doit capituler, les Anglais menaçant de saper les caves. Elle reçoit la proposition de quitter le château, ou de prêter serment, ce qu'elle refuse. Les chroniqueurs Jean Juvénal des Ursins et Enguerrand de Monstrelet rapportent :
« Lors, lui dit le sire roi, si elle voulait pour elle et ses enfants qui estaient jeunes, lui prêter serment, il les laisserait, à elle et à sesdits enfants, ses meubles terres et seigneuries ; sinon il aurait sa place et ses biens ; mais elle, mue d'un noble courage, aima mieux perdre tout et s'en aller, dénuée de tous biens elle et ses enfants que de se mettre avec ses enfants ès mains des ennemis de ce royaume et de laisser son souverrain seigneur ; ainsi elle en partit et ses enfants dénuée de tous ses biens. »
C'est ainsi que le château est finalement occupé par les Anglais en 1419, Perette de La Rivière rejoignant alors la cour du « roi de Bourges ». En 1404, une nouvelle église paroissiale est mise en chantier avec l'autorisation du roi Charles VI afin de remplacer l'ancienne église, démolie deux années auparavant et contiguë au château ; les travaux sont interrompus en 1419 avec l'occupation anglaise et seulement achevés, à l'économie, en 1520.
Le roi d'Angleterre confie la seigneurie à Guy le Bouteillier, qui la conserve jusqu'en 1439. Son fils lui succède jusqu'en 1449, date à laquelle le château est finalement repris par Guy VII de La Roche, fils de dame Perette.
De la Renaissance au <span class
"romain" title="Nombre écrit en chiffres romains">XVII
e siècle === Guy VII de La Roche meurt en
1460 sans postérité mâle, sa fille Marie épouse en secondes noces le chambellan du roi
Louis XI, Bertin de Silly en
1474. Le fief passe alors à la famille de Silly, jusqu'en
1628, période pendant laquelle débute une importante période de prospérité. Le château perd sa fonction défensive et se transforme en résidence, qui accueille des personnalités célèbres, jusqu'aux rois de France François Ier et
Henri IV.
En octobre 1493, Bertin de Silly obtient par lettres patentes grâce à sa proximité du roi Charles VIII l'établissement de deux foires annuelles, mi-juin et fin novembre ainsi que deux marchés hebdomadaires à La Roche. On y négocie le Blé, les porcs, et tous les ustensiles et denrées nécessaires aux besoins locaux. En 1504, un grenier à sel est autorisé par Louis XII. En 1513, le fief des Silly est vaste : il s'étend de Copières et Arthies au nord à Rolleboise au sud, et de Aincourt et Guernes à l'est à Limetz à l'ouest. Le seigneur détient le droit de justice et perçoit les impôts et revenus.
Les boves qui constituent des refuges commodes sont généralement habitées par les paysans et leurs animaux, qui procurent la chaleur animale. Leur nom proviendrait d'ailleurs du latin bovis, bovins, ou peut-être de bover, qui signifie creuser en vieux français. Les animaux par leur urine favorisent l'apparition de Salpêtre sur les parois de Craie blanche, exploitée en retour par les paysans, le village constitue aux XVe et XVIe siècle un important marché où s'approvisionnent les poudreries d'Île-de-France et de Normandie.
En 1628, le domaine entre en la possession de la famille Rohan-Chabot et enfin de la famille La Rochefoucauld en 1659 par le mariage de Jeanne du Plessis-Liancourt avec François VII de La Rochefoucauld (1634-1714). Le château reste dans cette famille jusqu'à nos jours, sauf de 1816 à 1829 où il appartient aux ducs de Rohan. Le 6 août 1693, un effondrement catastrophique d'un pan de falaise détruit plusieurs habitations troglodytiques : il fait six victimes.
Le <span class
"romain" title="Nombre écrit en chiffres romains">XVIII
e siècle ===
Au XVIIIe siècle, de grands travaux sont entrepris au château et dans le village par le duc Alexandre de La Rochefoucauld (1690-1762), sixième fils de François VIII de La Rochefoucauld et de Madeleine Le Tellier de Louvois. Ils sont poursuivis ensuite par sa fille, Marie-Louise de La Rochefoucauld (1716-1797), duchesse d'Enville. Le vieux manoir de La Roche-Guyon, d'origine médiévale, ne pouvait plus convenir au duc et à sa mère, fille de Louvois, habitués aux fastes de la Cour.
Le château est doté en 1733 d'une entrée monumentale Baroque percée dans son Rempart est, elle donne sur un grand escalier donnant sur la salle des gardes et aux pièces de réception. En 1739, la cour d'honneur est entourée de communs qui remplacent les anciennes bâtisses médiévales. Mais la cour basse conservait encore son apparence médiévale, il est donc décidé de la réaménager également. Le duc fait appel à l'architecte Louis Villars, qui édifie des écuries à l'est de 1740 à 1745, très similaires à celles de Chantilly par leur style ou leurs dimensions, la porte centrale est surmontée d'un Cheval cabré sculpté par Jamay. Une grande grille d'entrée est installée, couronnée de la couronne ducale et des armes des La Rochefoucauld. Deux pavillons neufs sont ensuite ajoutés au château, le pavillon Villars (ou pavillon Fernand) sur l'emplacement d'une ancienne tour ronde à l'est et le pavillon d'Enville, bâti en « L » sur une cour, à l'ouest. En 1741, un petit observatoire est créé sur la terrasse occidentale.
Le village voit ses rues pavées, puis un système d'adduction d'EAU sous pression est créé en 1742 : l'eau est captée à Chérence, sur le plateau du Vexin, puis acheminée par un Aqueduc de 3,2 kilomètres enjambant la charrière des Bois à un réservoir creusé dans la falaise, au-dessus des communs du château. Il alimente ensuite les cuisines et appartements et est accessible aux habitants alimentant également le potager et la nouvelle fontaine du village, sculptée par Jamay. Jusqu'alors, les villageois puisaient directement l'eau de la Seine. Une fois ces travaux effectués, le duc se concentre sur la voirie : la route de Gasny est percée de 1744 à 1762, ainsi que la rue de la Sangle qui la relie à la Vieille Charrière. Les routes sont bordées d'arbres, noyers et ormes, tandis que les rives du fleuve sont plantées de saules tilleuls et peupliers.
La duchesse d'Enville fait ensuite aménager une promenade dans l'île aux Boeufs, à l'ouest du village. À partir de 1769, un parc paysager est aménagé à l'ouest et planté de cèdres du Liban, puis un vaste parc d'une quinzaine d'hectares est dessiné, comprenant une belle Futaie d'essences nobles, une Glacière, travaux conçus par la duchesse afin également de donner du travail aux villageois en ces périodes de disette.
Au milieu du XVIIIe siècle, le duché comprend les paroisses de La Roche, Gommecourt, Clachaloze, Bennecourt, Limetz, Villez, Amenucourt, Roconval, Beauregard, Chérence, Copierres, Montreuil-sur-Epte, Haute-Isle, Chantemesle, Vétheuil, Aincourt, Saint-Martin-la-Garenne, Sandrancourt, Guernes, Moisson, Rolleboise, Méricourt, Freneuse et Bonnières. Le salon de la duchesse est très fréquenté par de grands esprits du siècle des Lumières, comme Turgot, qui y séjourné sept mois en 1776 après sa disgrâce, Condorcet (en 1785 et 1791), l'agronome anglais Arthur Young, le peintre Hubert Robert qui a un moment un atelier au château, ou encore d'Alembert, les Choiseul, les Rohan.
De la Révolution à 1900
À la suite de la convocation des états généraux par le roi le 21 janvier 1789, Louis-Alexandre de La Rochefoucauld, fils de la duchesse d'Enville, est nommé député par la noblesse de la ville de
Paris ; il est un des quarante-sept nobles qui se réunissent au
Tiers état le 25 juin 1789. Sont également élus députés au baillage de
Chaumont maître Jean-Jacques Feugères, avocat au Parlement, ainsi que les sieurs André-François et Nicolas Alexandre Chandelier, maçons, pour la paroisse de La Roche-Guyon, composée de 229 feux. Pendant la Révolution française, le village prit le nom de
La Roche-sur-Seine et devient le 15 janvier
1790 Chef-lieu d'un canton éphémère de douze communes jusqu'en
1801.
Louis-Alexandre de La Rochefoucauld vote la Constitution Civile du Clergé, mais il est nommé président du conseil départemental de Paris le 1er octobre 1791 et doit faire face aux émeutes suscitées par les Girondins. Il s'enfuit après l'internement du roi Louis XVI et de sa famille à la tour du Temple, mais arrêté à Gisors le 4 septembre, il connaît un destin tragique étant massacré par la populace sous les yeux de son épouse, et de la duchesse, sa mère. La veille, Charles de Chabot, petit-fils de la duchesse d'Enville, avait été égorgé dans la prison de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Le 2 octobre 1793, le Conseil Général de Seine-et-Oise ordonne la destruction du donjon afin d'éviter qu'il ne tombe aux mains des contre-révolutionnaires. Le donjon est arasé d’un tiers, pour ne plus mesurer que vingt mètres de nos jours, mais le travail n'est pas terminé, les démolisseurs s'étant semble-t-il vite lassés de cette besogne. Les pierres tombées constituent alors des matériaux bon marchés et servent à édifier d’autres bâtiments dans le village, chose courante à cette époque, la pierre étant rare et chère.
Avec la Révolution, La Roche-Guyon connaît une importante mutation. Au XIXe siècle, le château évolue peu dans son ensemble, en revanche le village se transforme : d'un important centre de négoce, avec son marché hebdomadaire aux porcs et au Blé, il devient progressivement un lieu de villégiature. Les maisons occupées par les administrations ducales deviennent des résidences de vacances pour bourgeois parisiens. En 1812, des travaux sont entrepris dans l'église : agrandissement des chapelles nord et consolidation du Clocher avec installation d'une nouvelle Cloche. Plusieurs éboulements désastreux se déroulent pendant le siècle : le 3 janvier 1810, un pan de falaise s'effondre sur des caves et une maison tuant un enfant. D'autres éboulements ont lieu en 1835 et 1894. En 1832, le village est victime de la grande épidémie de Choléra ; en trois semaines, trente-deux habitants en succombent.
Le soir du 12 décembre 1840, la flotille commandée par le prince de Joinville ramenant les cendres de Napoléon de Sainte-Hélène fait halte à La Roche. En 1841, le dernier Loup est tué et pendu.
Au XIXe siècle, le port de La Roche-Guyon constitue le débouché fluvial de deux activités industrielles du Vexin français : la carrière de pierre de taille Calcaire de Chérence et les laminoirs de Bray-et-Lû, qui, actionnés par l'Epte, produisent des feuilles de Zinc qui sont stockées à La Roche dans un entrepôt à proximité du port. Mais le chemin de fer construit dans la vallée de l'Epte est plus rapide et pratique et le port fluvial est rapidement délaissé.
En 1819, Lamartine passe la semaine Sainte à La Roche-Guyon, il y écrit une de ses Méditations Poétiques. En 1821 puis en 1835, Victor Hugo séjourne au village, d'abord en tant qu'invité au château du cardinal de Rohan, qu'il avait rencontré deux ans auparavant au séminaire de Saint-Sulpice, puis quatorze ans plus tard à l’auberge.
Dans une lettre à sa fille Adèle, du 16 août 1835, il décrit le site, quatorze ans après son premier séjour : « Rien n'est changé dans ce triste et sévère paysage. Toujours ce beau croissant de la Seine, toujours de sombre rebord de collines, toujours cette vaste nappe d'arbres. Rien n'est changé non plus dans le château, excepté le maître qui est mort, et moi, le passant qui suis vieilli. D'ailleurs, c'est encore le même ameublement seigneurial, j'ai revu le fauteuil où s'est assis Louis XIV, le lit où a couché Henri IV. Quand au lit où j'avais couché, c'était celui du cardinal de La Rochefoucauld (...) on en a fait des dessus de chaises pour le billard. Ainsi il ne reste plus rien de moi ici (...) On m'a montré un demi-vers de moi qu'un voyageur a écrit avec mon nom au bas. On montre cela aux étrangers. Je les ai laissés dans leur erreur. »
En 1850, le comte Georges (1821-1861), fils cadet du duc François XIV (1794-1874), obtient de son père qu'il abandonne un petit enclos et une maison de garde afin d'accueillir des enfants convalescents des hôpitaux de Paris. Puis, sous la forte demande, il faut louer les maisons environnantes. En 1854, le pavillon, baptisé plus tard « de La Rochefoucauld », est édifié. Le comte décède en 1861 et est inhumé dans la chapelle de l'hospice, il lègue les bâtiments en nue-propriété à la communauté des soeurs de Saint-Vincent-de-Paul, ou à défaut, à l'Assistance publique de Paris ; c'est cette dernière qui en hérite. Dès lors, cent onze enfants sont accueillis et soignés dans les locaux, répartis dans sept salles et surveillés par dix soeurs. En 1890, un bâtiment supplémentaire est édifié grâce à un leg de monsieur Fortin, en faveur des enfants pauvres des écoles congréganistes de Paris. La direction était assurée par le directeur de l'hôpital Trousseau à Paris. « Le vieux château » figure sur une liste des monuments historiques de 1862, et ses ruines dans celle publiée par le Journal Officiel du 18 avril 1913.
Après la guerre de 1870, La Roche ne compte plus qu'environ six-cents habitants alors qu'il en possédait plus de mille à la veille de la Révolution. Le centre du village est néanmoins voué au commerce et demeure très actif le jour du marché en particulier. On y trouve un cabaret, une pharmacie, un boulanger, un ferblantier, un boucher, un charcutier et un maréchal-ferrant près de la mairie. Un bureau de Poste existe depuis 1826, en annexe de Bonnières. La Roche compte pas moins de douze auberges, parmi les plus importants, La Maison Rouge, Le Donjon, L'hôtel de France, L'hôtel du Pont, L'hôtel de la Poste. Les pauvres logent dans les boves, tandis que les fermes des vignerons se situent pour la plupart sur les charrières. Les coteaux sont couverts de vignes, dont beaucoup possèdent quelques arpents. Le vignoble est pourtant peu lucratif car situé sur un terrain peu favorable, tout en demandant en revanche beaucoup de travail. Le vin est pour l'essentiel destiné à la consommation locale. On accède au village par le pont suspendu sur la Seine, ou en empruntant « la patache » sur la rive droite, qui met près de trois heures à parcourir la vingtaine de kilomètres, avec de fréquents arrêts.
Un natif de La Roche-Guyon, Auguste Guerbois, ouvre aux Batignolles à Paris un café qui devient célèbre : il accueille dans son établissement le groupe des Batignolles, les peintres impressionnistes. On y trouve autour d'Édouard Manet, Edgar Degas, Alfred Sisley et leurs amis. Vers 1865, Camille Pissarro peint La Promenade à ânes à La Roche-Guyon et une autre toile au centre du village vers 1867 ; puis en 1880, il exécute une pointe sèche intitulée Château de La Roche-Guyon. Claude Monet qui loge à Vétheuil puis à Giverny fréquente régulièrement le village ; il y peint La Seine entre Vétheuil et La Roche-Guyon et Le Château de La Roche-Guyon en 1881. Durant l'été 1885, c'est au tour d'Auguste Renoir de séjourner au village, à l'étage de l'actuel café tabac ; il le représente dans Paysage à La Roche-Guyon, avant de revenir plus brièvement au village l'année suivante. Il reçoit également Paul Cézanne en juin 1885, qui entreprend une toile qu'il n'achève pas.
De 1900 à 1940
En 1901, Pierre de La Rochefoucauld, demande des subventions pour le vieux donjon, classé monument historique qui sont refusées par le préfet de Seine-et-Oise au motif que le propriétaire doit saisir le ministère lui-même. En 1931, l'architecte Voirin conduit des travaux de « consolidation et protection des ruines XIIe siècle, à titre de curiosité archéologique ».
Oublié par le Chemin de fer, et ayant perdu quasiment toute activité fluviale, le village connaît un important déclin économique qui, en contrepartie, contribue à préserver son site de l'urbanisation et à en affirmer la vocation résidentielle et touristique. Néanmois, les péniches qui ne circulent alors pas de nuit continuent à y faire halte et les mariniers, du Nord et de Belgique en particulier, y restent nombreux. En 1910, le village est lui aussi victime des inondations qui touchent la région, on circule alors en barque dans les rues noyées sous deux mètres d'EAU.
Deux ponts successifs enjambent la Seine, large à cet endroit de 170 mètres : le premier construit en 1840 fonctionne jusqu'en 1914. De 1914 à 1934, un bac relié à une poulie glissant sur un câble permet aux voitures de traverser le fleuve ; les piétons quant à eux le traversent en barque. Grâce à la ténacité des maires de l'époque, Louis Guy puis le docteur Marcel Petitclerc à partir de 1929, le second pont est mis en chantier en octobre 1932 et inauguré le 7 juillet 1935. Il s'agit d'un pont en Béton à arche unique, le plus long d'Europe à sa construction. Mais victime du second conflit mondial, il est dynamité à l'aide de 400 kg de Cheddite par le Génie français le 9 juin 1940 causant d'importants dégâts au village dont la population n'avait pas été prévenue : 1 400 carreaux sont brisés au château, 800 à l'Hôpital, tous les vitraux de l'église sont détruits et les habitations sont pour beaucoup rendues inhabitables. Le pont n'a jamais été remplacé depuis.
La Seconde Guerre mondiale
Aucun fait majeur ne trouble le village hormis les habituelles réquisitions ennemies, jusqu'à ce que les Allemands installent un poste de
DCA au château le 17 mars
1943. Le château de La Roche-Guyon est occupé à partir de février
1944 par l'état-major du general-
Feldmarechal Erwin Rommel qui le choisit comme siège de son quartier-général et il retrouve ainsi provisoirement sa vocation militaire.
Le village est alors occupé par plus de 1 500 soldats allemands pour un total de 543 habitants, plusieurs maisons sont réquisitionnées dont la propriété Lamiral (Le Beauversant) qui abrite le système de transmission radio, ou encore la maison Lisch (actuelle maison des enfants), transformée en foyer du soldat et en bureaux. Des boves sont creusées au pied de la falaise et abritent des munitions. Séparées par d'épais murs de craie, elle sont de plus protégées par des portes blindées ; des pare-éclats en Béton sont de plus disposées dans les cours du château.
Rommel s'installe au pavillon d'Enville où il choisit comme cabinet de travail le grand salon, prolongé par sa terrasse plantée de roses. La famille de La Rochefoucauld vit alors à l'étage supérieur. Selon les témoignages d'habitants, Rommel n'est pas un nazi, aucun drapeau à croix gammée n'apparaît dans le village et seul le salut militaire a cours, pas le salut hitlérien. Dès le début de 1944, il sait la défaite nazie inévitable. Au cours d'une rencontre secrète avec Karl Heinrich von Stülpnagel, commandant en chef de l'armée allemande en France, les deux hommes s'accordent sur la nécessité de renverser le régime nazi et de mettre fin à la guerre. Mais leur position sur les moyens divergent : Rommel craint une guerre civile dans le cas de l'assassinat d'Adolph Hitler.
Durant les semaines qui suivent, de nombreuses rencontres secrètes se déroulent au château : « Presque chaque jour arrivaient des personnalités du Reich pour s'exprimer librement dans l'oasis de l'état-major de Rommel, loin des griffes de la Gestapo. »
Parti en permission près d'Ulm le 4 juin 1944, en Bavière, Rommel revient précipitamment à La Roche-Guyon à la nouvelle du débarquement allié en Normandie. Il rencontre Hitler près de Soissons le 17 juin et souhaite le faire venir à La Roche dans le but de le faire arrêter ; mais le dictateur préfère retourner en Allemagne. Le 17 juillet, de retour d'une tournée d'inspection du front en Normandie, la voiture de Rommel est mitraillée par des avions alliées sur la route de Livarot à Vimoutiers. Le chauffeur est tué sur le coup et le général gravement blessé. Après cinq jours de Coma, il est amené à l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye avant d'être transféré à sa demande en Allemagne auprès de sa famille.
Le maréchal Hans Günther von Kluge arrive le 19 juillet à La Roche pour le remplacer dans ses fonctions. Lors d'un dîner le 20 juillet au château, von Kluge refuse de se rallier aux idées de von Stulpnagel qui souhaite soutenir la rébellion et capituler. Suite à l'échec de l'attentat contre Hitler le 20 juillet, von Kluge se suicide le 18 août, et Rommel, accusé de Haute trahison, reçoit l'ordre de se suicider le 30 octobre 1944 afin de le préserver lui et sa famille d'une arrestation et d'une condamnation à mort.
Le 18 août 1944, l'armée allemande évacue le village. La Roche-Guyon subit alors un inutile Bombardement allié la soirée du 25 août, les Allemands ayant alors tous déjà quitté les lieux ; soixante-quatre bombes frappent le village et huit le château. Le bombardement détruit la plus ancienne maison du village datant de 1520, les communs du château sont anéantis, la toiture des écuries s'effondre et le château lui-même est éventré, mais le village ne déplore aucune victime, les boves ayant, fidèles à leur usage, servi d'abris.
De 1945 à nos jours
Après-guerre, de longues restaurations sont engagées en priorité, le domaine ayant été classé monument historique le 6 janvier
1943. Les parties les moins atteintes sont mises hors d'eau, puis les travaux se succèdent : la tour carrée en
1946, la couverture de l'escalier d'honneur et le passage de la chapelle en
1948, une partie des intérieurs de 1948 à
1953, les écuries en
1956, les communs en
1959. En 1954, le château est encore en cours de réparation, les écuries et les communs sont à reconstruire et le pavillon Fernand a toutes ses fenêtres à refaire. Au milieu des
Années 1960, le château retrouve sa toiture et ses façades d'avant-guerre.
La dernière récolte de raisin a lieu vers 1950, le vignoble de La Roche qui couvrait quarante hectares de coteaux en 1900 ayant résisté au Phylloxéra qui décime la vigne francilienne au début du siècle mais pas à la maladie du « court-noué » qui détruit les derniers ceps. Le vin de La Roche était nommé le « petit Couillotin » à cause de son goût caillouteux dû aux Silex. Des Abricotiers remplacent un temps la vigne mais les coteaux retournent rapidement en friche.
Durant les Années 1960, des technocrates imaginent la création d'une Brasilia à la Française, regroupant ministère et administrations ; mais le projet restera heureusement sans suite. Le lieu est également le cadre de la Bande dessinée Le Piège diabolique d'Edgar P. Jacobs parue en 1960-1961, le décor étant digne de la légende comme l'affirme le héros de l'histoire, le professeur Mortimer. Divers promoteurs ont également rêvé de bétonner les coteaux en y construisant des immeubles avec « vue imprenable » ou une marina sur la Seine, mais les municipalités successives ont rejeté tous ces projets, souhaitant préserver le site.
En 1987, la succession la duchesse de La Roche-Guyon (1899-1984) née Marie-Louise Lerche, seconde épouse et veuve du comte Gilbert de la Rochefoucauld (1889-1964), duc de La Roche-Guyon, fait vendre aux enchères le mobilier, la décoration et la bibliothèque du château ancestral. Depuis, le manoir a pâti d'actes de vandalisme qui, conjugués au manque d'entretien, ont rendu sa restauration à nouveau nécessaire. Devenu après bien des vicissitudes - qui le vident de son contenu - propriété du Conseil général du Val-d'Oise, l'imposant château est ouvert au public depuis 1994 et reprend peu à peu vie avec l'aide de l'État, le Département a pu acquérir quatre tapisseries de la célèbre « suite d'Esther », tissée aux Gobelins sur des cartons de Jean-François de Troy pour venir orner le salon de la duchesse d'Enville. Elles reprennent leur emplacement d'origine dans ce salon XVIIIe qui retrouve le temps d'une exposition une partie du mobilier et des objets d'art qui complétait son décor.
La commune de La Roche-Guyon est membre fondatrice du parc naturel régional du Vexin français, créé en 1995. La Roche-Guyon est le seul village d'Île-de-France à faire partie des plus beaux villages de France. En 2003, un arrêté préfectoral autorise la création de l'établissement public de coopération culturelle du château de La Roche-Guyon. Cet établissement public prend la suite de l'association de sauvegarde et d’animation du domaine créée en 1995 pour assurer l'animation culturelle du site.
Démographie
L'absence de desserte de la rive droite de la
Seine en ce secteur par le chemin de fer de l'Ouest à partir des
Années 1840 entraîne dès lors une lente décadence économique et en conséquence, démographique. La forte occupation allemande en 1944 et surtout les destructions importantes consécutives aux bombardements subis par le village expliquent la chute brutale de population à l'issue de la Seconde Guerre mondiale.
Évolution démographique (Source : Cassini et INSEE) <nowiki /> |
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Tableau démographique depuis 1900
Pyramide des âges
Au
8 mars 1999, La Roche-Guyon comptait 550 habitants, dont 299 hommes et 251 femmes.
Contrairement à de nombreuses communes rurales, le village ne connaît aucune sur-représentation des retraités, la commune est au contraire particulièrement jeune : 57,9 % des hommes et 43 % des femmes avaient moins de trente ans en 1999. La part des moins de quinze ans est assez conforme à celle de la région pour les filles, mais avec une nette sur-représentation des garçons, qui n'a pas évolué entre 1990 et 1999 : 28,8 % des hommes et 17,5 % des femmes à La Roche-Guyon avaient moins de quinze ans en 1999 contre respectivement 19,9 % et 17,9 % dans la région. La tranche des 45 à 59 ans est sous-représentée : 11,0 % des hommes et 10,0 % des femmes contre 19,7 % et 18,7 % en Île-de-France.
La part des personnes âgées est elle conforme à la moyenne de la région : pour la tranche des 60 à 74 ans, 9,7 % des hommes et 13,1 % des femmes à La Roche-Guyon, contre respectivement 10,2 % et 11,3 % en Île-de-France et pour les plus de 75 ans, 3,3 % des hommes et 9,2 % des femmes contre respectivement 4,0 % et 7,2 % en Île-de-France,.
Le logement
La Roche-Guyon est très majoritairement composé d'anciennes maisons : le village totalisait 260 logements en
1999, dont 188 résidences principales, en augmentation de 8,7 % depuis
1990. L’âge moyen du parc
Immobilier est beaucoup plus élevé que la tendance régionale. Les constructions anciennes (antérieures à
1949) représentent plus des trois-quarts du parc immobilier. En
1999, seulement 7,4 % des résidences principales dataient de
1990 ou après contre 9,1% en
Île-de-France.
A contrario, les constructions antérieures à
1949 représentaient 76,1 % du parc contre 33,7 % pour la moyenne régionale francilienne.
72,3 % des logements étaient des résidences principales, réparties à 73,5 % en maisons individuelles et à 26,5 % en petits collectifs, soit la proportion inverse de l'Île-de-France dans son ensemble (respectivement 26,9 % et 73,1 % dans la région). 60,1 % des habitants étaient propriétaires de leur logement, contre 28,2 % qui n'étaient que locataires (respectivement 44,3 % et 51,1 % dans la région),.
La Roche-Guyon comptait un seul logement HLM soit 0,5 % du parc en 1999 (23,4 % dans la région). On peut noter en outre que le nombre de logements vacants était plus élevé en 1999 que dans la région avec 27, soit 10,4 % du parc contre 8,1% en Île-de-France et que 42 habitations (soit 16,2 % du parc) étaient des résidences secondaires.
Les grands logements sont très majoritaires : la plupart des habitations possèdent 4 pièces et plus (56,4 %), puis 3 (18,6 %) et 2 pièces (18,6 %), mais seulement 6,4 % ne possédaient qu'un pièce,.
Administration
La Roche-Guyon appartient au canton de Magny-en-Vexin. La commune fait partie de la première circonscription du Val-d'Oise, dont le député est, depuis
1993,
Philippe Houillon (UMP), également maire de
Pontoise depuis
2001. Le
Conseil municipal est composé du maire et de quatorze conseillers dont quatre sont adjoints au maire, proportionnellement au nombre d'habitants.
Services publics
La Roche-Guyon fait partie de la juridiction d’instance, de grande instance ainsi que de commerce de
Pontoise,.
Le bureau de poste de La Roche-Guyon a été transformé en 2007 en « agence postale » gérée par la commune afin de pérenniser sa présence.
Intercommunalité
La commune est membre de la communauté de communes Vexin - Val de Seine créée en
2005, regroupant huit villages du sud du canton de Magny-en-Vexin dont le siège se situe à
Villers-en-Arthies.
Budget et fiscalité
Le budget municipal principal 2006 totalisait 437 000
euros d'investissement et 421 000 euros de fonctionnement.
Avec un taux de taxe d’habitation de 9,10 % en 2006, la pression fiscale pour les particuliers à La Roche reste modérée, mais est néanmoins plus élevée que dans les communes voisines. Il faut y ajouter 0,88 % pour la part intercommunale. Le taux départemental du Val-d'Oise était fixé la même année à 5,88% de la valeur locative. À titre de comparaison, ce taux communal était de 5,71 % à Villers-en-Arthies, 6,40 % à Chaussy ou encore 8,02 % à Vétheuil, communes du Vexin français de population relativement équivalente,.
Tendances politiques
Comme dans de nombreuses communes rurales, les électeurs de La Roche-Guyon restent conservateurs dans leurs choix politiques.
À l’élection présidentielle de 2002, le premier tour a vu arriver largement en tête Jacques Chirac avec 24,4%, suivi de Jean-Marie Le Pen avec 16,4%, Lionel Jospin avec 13,4 %, puis François Bayrou avec 8,4 % et Alain Madelin avec 8,0 %, aucun autre candidat ne dépassant le seuil des 5 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 83,5 % pour Jacques Chirac contre 16,5 % pour Jean-Marie Le Pen avec un taux d’abstention de 23,3 %, valeurs assez proches des tendances nationales (respectivement 82,21 % et 17,79 % ; abstention 20,29%).
Au référendum sur le traité constitutionnel pour l’Europe du 29 mai 2005 , les Guyonnais ont très largement accepté la Constitution Européenne, avec 59,24% de Oui contre 40,76% de Non avec un taux d’abstention de 30,87 % (France entière : Non à 54,67 % ; Oui à 45,33 %). Ces chiffres sont supérieurs aux résultats franciliens (Oui 53,99 % ; Non 46,01 %) mais contraires à la tendance départementale du Val-d'Oise qui a majoritairement rejeté le traité (Non à 53,47 % ; Oui à 46,53 %).
À l’élection présidentielle de 2007, le premier tour a vu se démarquer en tête Nicolas Sarkozy avec 43,80 %, suivi par François Bayrou avec 19,71 %, Ségolène Royal avec 15,69 %, Jean-Marie Le Pen avec 8,03 %, enfin Dominique Voynet avec 2,92 %, et José Bové avec 2,55 %, aucun autre candidat ne dépassant le seuil des 2,5 %. Le second tour a vu arriver largement en tête Nicolas Sarkozy avec 67,84 % (résultat national : 53,06 %) contre 32,16 % pour Ségolène Royal (national : 46,94 %).
Liste des maires
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
mars 2001 | 2008 | Alain Quenneville | - | - |
1929 | - | Marcel Petitclerc | - | - |
- | 1929 | Louis Guy | - | - |
31 janvier 1790 | - | Jean-Baptiste Leconte | - | - |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Économie
La Roche-Guyon vit pour l'essentiel du
Commerce et du
Tourisme, le village possédant un hôtel (
Les Bords de Seine) et plusieurs restaurants ainsi que quelques commerces de proximité. En
1998 (date du dernier
Inventaire communal officiel de l'Insee), on y trouvait 3-4 restaurants et cafés, une alimentation générale, une boulangerie, un salon de coiffure, un bureau de tabac et un garage, ce qui représentait une offre supérieure aux communes du département et de la région de taille équivalente.
Le château constitue par ailleurs le quatrième site touristique le plus visité du département du Val-d'Oise avec 49 438 visiteurs en 2004.
En 1999, 42,8 % des actifs Guyonnais ayant un emploi travaillaient dans la commune, mais ce chiffre a reculé de 4,5 % entre 1990 et 1999. La plupart des habitants travaillent dans les pôles économiques du secteur, généralement Mantes-la-Jolie dans le département voisin des Yvelines plutôt que ceux du département du Val-d'Oise, conformément à l'aire d'influence économique historique de la vallée de la Seine. Le taux de chômage était très légèrement inférieur à la moyenne française avec 11,8 % en 1999 contre 12,9 % en France. Le revenu moyen par ménage en 2004 était supérieur à la moyenne nationale avec 21 529 € par an (moyenne nationale : 15 027 € par an).
Sociologie
Les cadres et professions intellectuelles sont très légèrement sur-représentés avec un taux de 15,9 % en
1999 (contre 13,1 % en moyenne en
France) mais largement sous la moyenne de la région avec 22,8% en
Île-de-France. Les professions intermédiaires représentent 34,1 % des actifs contre 23,1 % en moyenne nationale et 25,6 % en moyenne régionale.
A contrario, les ouvriers ne représentent que 15,9 % des actifs de la commune contre 25,6 % en France, mais ce chiffre est proche de la moyenne régionale de 16,5 % en Île-de-France. La commune ne comptait par ailleurs aucun agriculteur
,.
27,6 % des Guyonnais ont suivi des études supérieures, contre 18,1 % en moyenne en France métropolitaine, mais 28,1 % en moyenne régionale,. La population de la commune est ainsi essentiellement constituée d'employés et de cadres, et reste dans la moyenne sociologique d'une commune de l'aire urbaine de Paris.
Patrimoine
La Roche-Guyon possède cinq monuments historiques classés ou inscrits et son territoire constitue un site classé (une partie des vallées de la
Seine et de l'
Epte), hormis la zone bâtie du village, site inscrit
,.
Patrimoine architectural
Le château de La Roche-Guyon est un ensemble de constructions composites adossées à la falaise rocheuse dont la construction s'est étalée du XIIe siècle au XVIIIe siècle. Il présente néanmoins essentiellement l'apparence que lui a donné le duc François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt qui transforma entièrement la propriété entre 1745 et 1748.
Le Donjon en forme d’amande a été édifié au XIIe siècle. Sa partie défensive était pleinement tournée vers le plateau du Vexin et la vallée de l'Epte, faisant alors frontière avec la Normandie voisine, aucun assaillant n'étant à craindre du côté de la Seine vu l'escarpement de la falaise. D'une hauteur initiale de 38 mètres, il fut réduit d'un tiers de sa hauteur par la duchesse d'Erville pendant la Révolution. Il mesure près de 12 mètres de diamètre à l’extérieur et seulement six mètres à l’intérieur. Le Donjon est relié au château de La Roche-Guyon en contre-bas par un escalier souterrain de 250 marches creusées dans la falaise Calcaire vers 1190 qui constitue son unique accès. Ce souterrain menait primitivement au château troglodytique, mais l'accès a été condamné à la destruction de ce dernier et forme maintenant un coude vers le château moderne.
Les casemates furent creusées derrière le château durant la Seconde Guerre mondiale. Le général allemand Erwin Rommel y installa quelque temps son quartier général après le débarquement de Normandie ce qui valut au village d'être bombardé par l'aviation alliée.
Le potager du château de la Roche-Guyon, reconstitué et d'une surface de trois hectares environ, a rouvert ses portes au public le 5 juin 2004.
La mairie, inaugurée le 8 mai 1847, est un exemple peu courant de marché couvert. En effet, la halle en pierre du marché est surmontée par le bâtiment de la mairie.
L'église Saint-Samson fut édifiée à son emplacement actuel au XVe siècle après la destruction d'un précédent édifice, probablement situé dans la cour du château. Elle est constituée d'une nef élevée de cinq travées dépourvue de Transept et terminée par un Chevet polygonal, les bas-côtés sont recouverts de voûtes triangulaires à trois branches d'ogives rayonnant d'une clé centrale. Le bâtiment est dissymétrique, possédant des arc-boutants du côté sud mais s'appuyant directement à la falaise du côté nord. Le portail est dépourvu de tympan, et la tour carrée du Clocher ne possède aucun ornement, étant simplement ajourée à hauteur du beffroi d'une baie unique en tiers-point sur chaque face.
L'édifice abrite le tombeau de François de Silly, premier duc de La Roche-Guyon et grand louvetier de France, mort au siège de la Rochelle en 1628 et inhumé sur ses terres.
Le grenier à sel, ou hôtel de la gabelle, est un édifice du XVIIIe siècle. Il abrite actuellement le syndicat d'initiative.
La fontaine monumentale fut élevée en 1742 par l'architecte Louis Villars. Sculptée par Jamay, elle était surmontée d'un écu, aux armes des La Rochefoucauld, qui donna son nom à la place. Elle porte sur sa face occidentale une plaque en marbre avec un texte gravé en Latin :
« Aquam hanc Per summa collium Quatuor fere ab hunc Millibus variis canalibus Ductam publiæ utilitati Addixit Alexander dux Ruppefucaldus Anno MDCCXLII Cura labore et ingenio Ludovici Villars architecti » (Cette eau amenée par le sommet des collines, d'une distance de près de quatre milles par différents canaux, fut consacrée à l'utilité publique par Alexandre duc de La Rochefoucauld, l'an 1742. Sous la direction et par les soins et le talent de Louis Villars, architecte.).
Les boves, route de Gasny, sont caractéristiques des villages troglodytiques. Ces caves creusées dans la falaise servaient à abriter les réserves de vin. Assez hautes et de forme carrée, d'une surface de 80 à 100 m² environ, elles sont généralement fermées par des portails et servent de nos jours de garage.
Les « charrières » sont des rues en pente raide menant de la ville basse à la crête de la falaise.
La route des crêtes domine la vallée de la Seine et offre des points de vue dominants sur la vallée et la boucle de Moisson.
Patrimoine naturel
La forêt régionale de La Roche-Guyon (310 ha, gérée par l'ONF) se trouve sur le plateau calcaire au nord de la commune.
L’arboretum de la Roche est inséré au milieu de la forêt régionale de la Roche-Guyon Il s'étend sur 12 hectares, et constitue une représentation géographique originale de la région Île-de-France. Chaque département est représenté par un massif d'arbres caractéristiques : des chênes rouvre pour la Seine-et-Marne, des érables pour l’Essonne, des charmes pour le Val-de-Marne, des frênes pour le Val-d'Oise, des merisiers pour la Seine-Saint-Denis, des tilleuls pour les Hauts-de-Seine, des hêtres pour les Yvelines et des platanes, au centre, pour Paris. Les cours d'eau sont figurés par des bandes de pelouse.
Les falaises crayeuses exposées plein sud hébergent un flore particulière, comprenant notamment des espèces thermophiles et héliophiles.
Le site Natura 2000 « Coteaux et boucle de la Seine » englobe une partie du territoire de la commune de La Roche-Guyon. La création dans ce site d'une Réserve naturelle de 286 hectares, dont la gestion devrait être confiée au parc naturel régional du Vexin français, est projetée mais soulève l'opposition d'une partie de la population.
La Roche-Guyon, commune appartenant au parc naturel régional du Vexin français, a interdit la culture de plantes OGM sur son territoire.
Personnalités liées à la commune
François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt (
1747-
1827), né à la Roche-Guyon.
Louis François Auguste de Rohan-Chabot (1788-1833), arrière petit-fils de la duchesse d'Enville, ordonné prêtre à la Roche-Guyon en 1822, revendit le château à son cousin François XIII de la Rochefoucauld en 1829.
Erwin Rommel (1891-1944), général allemand, commandant le groupe d'armées B et responsable du Mur de l'Atlantique, établit son quartier général au château de la Roche-Guyon en février 1944.
Edgar Pierre Jacobs (1904-1987), collaborateur d'Hergé puis auteur de bandes dessinées, il s'est inspiré du site pour « Le Piège diabolique » de la série de bande dessinée Blake et Mortimer.
Joseph Kosma (1905-1969), compositeur hongrois qui vint à Paris en 1933 et fit partie des amis de Jacques Prévert. Travaillant pour la chanson et le Cinéma, il se fit naturaliser français, s'installa à La Roche-Guyon durant les Années 1950 et y finit sa vie.
Culture
Festivités et événements
Le château de la Roche-Guyon constitue le cadre de la plupart des animations du village. Tout au long de l'année, de nombreuses festivités sont proposées à tous : expositions, conférences littéraires, pièces de
Théâtre, concerts dans le cadre du festival «
Jazz au fil de l'Oise », etc.
Chaque année depuis 1993, le premier week-end de mai, est par ailleurs organisée dans la cour basse du château une fête des plantes intitulée « Entre campagne et jardin » qui rassemble divers stands de pépiniéristes et d'artistes.
Littérature
Au
XIXe siècle, un des propriétaires et habitant du château de La Roche-Guyon, le duc et cardinal Louis François de Rohan-Chabot y a invité en séjours le
Poète, écrivain,
Historien, et homme
Politique Alphonse de Lamartine qui y a écrit une de ses plus admirables méditations poétiques : la Semaine sainte à la Roche-Guyon.
L'auteur des bandes dessinées Blake et Mortimer Edgar Jacobs y a situé l'action de son album Le Piège diabolique et l'imagine reliée à Paris par une sorte de RER quelque temps avant 2050.
Peinture
Au XVIIIe siècle, le coteau de La Roche-Guyon et son château troglodytique ont été peints en tant que paysages de peinture Pittoresque par le peintre Hubert Robert. Au XIXe siècle Claude Monet, qui a résidé non loin à Vétheuil puis à Giverny, a également peint des paysages de La Roche-Guyon et de ses falaises. Au XXe siècle, Georges Braque représente le village en 1909 durant sa période dite du Cubisme analytique.
Cinéma
Plusieurs films ont été tournés à La Roche-Guyon. On peut citer :
Enseignement
La Roche-Guyon possède un groupe scolaire « Le grand saule » (1 rue des Fraîches-Femmes) comprenant une école maternelle et une école primaire qui accueille, outre les enfants du village, ceux des communes d’
Amenucourt,
Chérence et
Haute-Isle.
La commune relève de l'académie de Versailles. Les écoles du village sont gérées par l’inspection générale de l'inspection départementale de l’Education nationale de Cergy (Immeuble le Président - Chaussée Jules-César, 95525 Cergy-Pontoise Cedex). La moitié occidentale de la circonscription du Vexin fait partie du bassin d'éducation et de formation de Cergy.
La commune est sectorisée sur le collège Rosa-Bonheur de Bray-et-Lû (1, rue de la Sablonnière), situé à 7 km au nord et le lycée général Galilée à Cergy, situé à environ 40 km à l'est.
Pour approfondir
Liens internes
- Les plus beaux villages de France
- Communes du Val-d'Oise
- Vexin français
- Hôpital de La Roche-Guyon
Bibliographie
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→ D’autres articles en synthèse vocale
- Alain Quenneville et Thierry Delahaye, Photos de Christian Bouttin, La Roche-Guyon, l'un des plus beaux villages de France, éditions du Valhermeil, 1996, 122 p. (ISBN 2905684690)
- Alain Quenneville et Thierry Delahaye, Rommel à La Roche-Guyon, éditions du Valhermeil, 1995, 47 p.
- Alain Quenneville, La Roche-Guyon, dix siècles d'histoire, 1991, 24 p.
- Sur le château
-
- Jean Prieud et René Ricoud, Guide de la Roche-Guyon, 1954.
- Alain Quenneville et Thierry Delahaye, Le château de la Roche-Guyon, des grottes au siècle des Lumières, éditions du Valhermeil, 1993.
- G. Daufresne, Les comptes des châtelains de la Roche-Guyon - d'après le chartier du château conservé ax A.D.V.O. in Magazine Vivre en Val-d'Oise, n°55 avril- mai 199,2 pp. 30 à 35.
Liens externes
Notes, sources et références
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