Pour les articles homonymes, voir Lamotte-Beuvron (homonymie).
Lamotte-Beuvron est une
commune française, située dans le département du
Loir-et-Cher et la
région Centre.
Géographie
- Cette petite ville est située en Sologne sur le Beuvron. La forêt de Lamotte-Beuvron (Forêt domaniale s'étendant en fait principalement sur Vouzon) occupe une partie de son territoire. Au début du XXe siècle, on a dit de Lamotte-Beuvron qu'elle était « la capitale de la chasse » en Sologne.
- C'est à Lamotte-Beuvron qu'aboutit le Canal de la Sauldre construit dans la seconde moitié du XIXe siècle pour amener au coeur de la Sologne la marne de Blancafort (Cher) en vue de l'amélioration de l'agriculture de la région.
Histoire
Jusqu'au début du
XIXe siècle Lamotte-Beuvron s'appelle La Mothe-sur-Beuvron. Ce nom rappelle son origine : une
motte féodale établie près de la rivière
Beuvron (étymologie de Beuvron : « rivière des
castors », du mot celtique
beber signifiant castor). Un château féodal (dont rien ne subsiste) couronnait cette butte artificielle. Jusqu'au
XVIIIe siècle, Lamotte-Beuvron ne fut qu'un hameau de
Vouzon, dont le bourg est situé à 5 kilomètres. À l'initiative de ses seigneurs, Anne de Lévis de Ventadour (vers 1660) et surtout du maréchal de Duras et de son épouse (fin XVIIe siècle), ce hameau devient paroisse autonome en 1703, mais cette indépendance ne vaut que pour les affaires religieuses. Par ailleurs, notamment en matière administrative et fiscale, Vouzon et Lamotte constituent une communauté d'habitants unique, celle de Vouzon-Lamotte. Lamotte-Beuvron n'acquiert son indépendance administrative que le 20 janvier 1792, par une décision du
Directoire du département qui lui donne le statut de
commune. Le développement de Lamotte-Beuvron est lié à l'abandon progressif au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle de la route d'
Orléans à
Bourges par Ménestreau-en-Villette, Vouzon et Pierrefitte-sur-Sauldre au profit de la route royale de
Paris à
Toulouse (l'actuelle RN 20). La mise en service de la ligne de chemin de fer Orléans -
Vierzon en
1847 (qui prolonge celle reliant Paris à Orléans fonctionnant depuis
1843) accentue l'avantage de Lamotte par rapport à Vouzon.
Sous le Second Empire, Lamotte-Beuvron doit beaucoup à l'intérêt personnel que l'empereur Napoléon III porte à la localité dont il a acquis le château en 1852. L'empereur y fit construire plusieurs bâtiments dont la mairie actuelle, l'église, ainsi que le Canal de la Sauldre reliant la ville à Blancafort.
Administration
Histoire administrative
- À la fin de l'Ancien Régime, Lamotte-Beuvron appartenait à la Généralité, à l'élection, à la Subdélégation et au grenier à sel d' Orléans. Elle dépendait du bailliage d'Orléans, et on y suivait la coutume de cette même ville. Sur le plan religieux, la paroisse faisait partie du Diocèse d'Orléans et de l'Archidiaconé de Sully-sur-Loire.
- L'arrêté du 3 brumaire an XI [5 octobre 1802) érige Lamotte-Beuvron en chef-lieu de canton en remplacement de Chaumont-sur-Tharonne.
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
- | - | Alain Beignet | PS | - |
18 mars 2001 | - | Robert Sèvres | UMP | - |
1er septembre 1982 | 18 mars 2001 | Patrice Martin-Lalande | UMP | - |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
Évolution démographique1790 | 1801 | 1820 | 1826 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 | 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 |
---|
369 | 391 | 486 | 495 | 547 | 616 | 635 | 769 | 812 | 1001 | 1312 | 1676 | 1680 | 1906 | 2002 | 2030 | 2202 |
Évolution démographique1896 | 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 | 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 |
---|
2254 | 2285 | 2333 | 2702 | 2455 | 2656 | 2671 | 2876 | 3421 | 3321 | 3703 | 4073 | 4475 | 4345 | 4247 | 4251 | 4529 |
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Lieux et monuments
Le château et le Domaine de Saint-Maurice
On ne sait rien du château primitif construit sur la motte féodale. La forteresse médiévale lui ayant succédé est remaniée au
XIVe siècle. Elle est rasée au
XVIIe siècle, quand son propriétaire l'
Archevêque de
Bourges Anne de Lévis de Ventadour décide de faire construire un château de plaisance à son emplacement. Dans son état actuel, le château de Lamotte-Beuvron se compose de trois éléments :
- au centre, une partie construite en 1567 par le seigneur du lieu, Gilbert de Lévis de Ventadour ;
- à gauche, une partie construite au milieu du XVIIe siècle par Anne de Lévis de Ventadour, qui possédait la Seigneurie de Vouzon-Lamotte par héritage familial, et non en raison de son titre d'archevêque de Bourges ;
- à droite, une partie construite sous le Second Empire, époque où le domaine appartient à Napoléon III, d'abord à titre personnel, puis comme dotation de la couronne.
Napoléon III veut faire de ce domaine un exemple pour la
Sologne sur le plan agricole. Des "fermes modèles" y sont établies et de grandes manifestations agricoles (expositions, démonstrations de matériel moderne) s'y déroulent, notamment en
1858 et
1864.
- Après la chute de l'Empire, le domaine de Lamotte-Beuvron est dévolu au ministère de la Justice, qui y fait établir en 1872 un centre de rééducation pour jeunes délinquants, appelé "Domaine de Saint-Maurice" par son premier directeur, un ecclésiastique. Sous des appellations diverses (la dernière étant celle d'"Internat Professionnel d'Éducation Surveillée"), ce centre fonctionnera jusqu'en 1993.
- À partir de 1992, le Domaine de Saint-Maurice abrite un Centre équestre nommé "Centre équestre de Saint-Maurice".
En 1993, devant la forte progression de ses licenciés, la Délégation Nationale d'Équitation sur Poney cherche un site pour y établir fixement le championnat de France, alors confié chaque année à un club. Le site de Saint-Maurice, appartenant en partie au ministère de l'agriculture, présente les qualité requises pour accueillir cette manifestation (place disponible, facilité d'accès via l'A71, placé au centre de la France...), qui s'y déroule (entre autres manifestations) chaque année depuis 1994. Après plusieurs année d'un franc succès, le site devient le Parc Équestre Fédéral de la Fédération Française d'Équitation.
La ville de Lamotte-Beuvron dispose alors d'une des infrastructures d'équitation les plus évoluées de France : manèges de 4 000 m², des carrières de Saut d'obstacles, un spring-garden, un cross national, cinq rectangles de dressage, des terrains de Horse-ball et de Polo, un rond d’Avrincourt, plus de 700 boxes permanents, trois parkings, un restaurant de 300 personnes, des salles polyvalentes de réunion, des locaux techniques équipés, un bâtiment administratif de 2200 m², des hébergements, quatre blocs sanitaires, une sonorisation générale permanente. La Fédération Française d'Équitation prévoit d'installer son siège social sur le Domaine de Saint-Maurice dès 2008. Elle s'installera à l'emplacement des anciens bâtiments du centre pénitentiaire juvénile, en ruines depuis de nombreuses années. Le château sera restauré pour y accueillir un musée du cheval.
L'église
- Lors de la création de la paroisse, la chapelle du château construite en 1666 servait d'église paroissiale sous le vocable de Sainte-Anne, Anne étant le prénom de l'archevêque de Bourges. Celui-ci avait lancé vers 1660 le processus devant aboutir à la création de la paroisse (qui n'appartenait pas au diocèse de Bourges qu'il administrait, mais à celui d'Orléans). L'église paroissiale primitive était située au nord de l'église actuelle. Délabrée et devenue trop petite pour une population en pleine expansion, elle fut démolie et remplacée par l'église Sainte-Anne actuelle, construite de 1858 et 1861 sur les plans de J. de la Morandière, en partie grâce à un don personnel de Napoléon III.
- L'église de Lamotte-Beuvron conserve, en provenance de l'église antérieure, l'épitaphe en marbre noir indiquant la sépulture du coeur d'Henri de Durfort, fils du seigneur de Vouzon-Lamotte, décédé aux armées, en Flandre, en 1697 à l'âge 26 ans. Elle possède également celle du corps de sa mère, Marguerite-Félicité de Lévis de Ventadour, décédée en septembre 1717.
La mairie
Construite de 1860 à 1862, la mairie présente une façade évoquant celle d'un château-médiéval. Sa construction fut largement financée, comme l'église, par une forte participation personnelle de
Napoléon III. Les plans primitifs prévoyaient la réalisation d'un ensemble administratif complet comprenant mairie, salle de justice de paix et école, mais la chute du
Second Empire en septembre
1870, en mettant fin à la générosité impériale, fit abandonner ce projet ambitieux qui se limita à la construction de la seule mairie.
Le pavillon du Comité Central Agricole de la Sologne
Le Comité Central Agricole de la Sologne a été créé par le ministre de l'Agriculture en
1859. C'est alors un organisme semi-public, né de l'initiative d'un certain nombre de grands propriétaires fonciers appartenant aux comices agricoles des trois départements possédant une partie de la Sologne (Loiret, Loir-et-Cher, Cher). Ces notables veulent alors coordonner les efforts en faveur de la "rénovation" de la région et en défendre les intérêts face aux pouvoirs publics. Les propriétaires et fonctionnaires qui le constituent se réunissent d'abord au château impérial de Lamotte-Beuvron. Ayant perdu toute reconnaissance officielle au début de la Troisième République, le Comité Central Agricole fait construire en
1908 un bâtiment où il peut se réunir et conserver ses archives. Ce pavillon est établi face au bassin du
Canal de la Sauldre, point d'aboutissement d'un ouvrage de 47 kilomètres.
Personnalités liées à la commune
Les Soeurs Tatin
Sous le Second Empire et plus encore sous la Troisième République, Lamotte-Beuvron, bien reliée par chemin de fer à Paris, devient la « capitale de la chasse » solognote fréquentée par hommes d'affaires et hommes politiques. Face à la gare, l'hôtel Tatin est alors un relais gastronomique réputé. C'est là que, dans les dernières années du XIXe siècle, les restauratrices, les soeurs Tatin (Stéphanie, dite « Fanny », 1838-1917, et Caroline, 1847-1911) inventent - par hasard dit-on - la célèbre
Tarte Tatin. Ce dessert est révélé aux
gastronomes par le plus célèbre d'entre eux,
Curnonsky, surnommé "le prince des gastronomes" qui en fait l'éloge en 1926 dans le volume de
La France gastronomique consacré à l'Orléanais . L'hôtel des soeurs Tatin existe toujours à ce jour.
Notes et références
Voir aussi
- Communes de Loir-et-Cher
- Forêt de Lamotte-Beuvron
Liens externes