Pour les articles homonymes, voir Laura Bassi (homonymie).
Laura Maria Catarina Bassi, née à
Bologne le
31 octobre 1711 et morte à Bologne le
20 février 1778, est une
mathématicienne et
physicienne italienne.
Biographie
Les Bassi sont une influente famille de la ville de Bologne, son père y exerçant le droit. Sa famille, reconnaissant ses dons intellectuels précoces, confie son éducation à Gaetano Tacconi, qui enseigne la médecine à l’université de Bologne. Elle reçoit alors l’attention et le soutien du cardinal
Prospero Lambertini, futur
Pape Benoît XIV (1675-1758). Elle soutient l’épreuve de
disputatio devant cinq professeurs de philosophie le 27 avril
1732. La même année, elle enseigne l’
Anatomie à l’université et, l’année suivante, devient docteur en philosophie. Le sénat de la ville lui offre une pension afin qu’elle puisse continuer ses études. Elle enseigne alors les
Mathématiques et la
Physique. Ses cours sont renommés et attirent des élèves de l’
Europe entière. Parmi ses élèves, il faut citer notamment le biologiste
Lazzaro Spallanzani (1729-1799) et le physicien
Alessandro Volta (1745-1827).
En 1738, elle se marie avec un autre membre de l’université, Giuseppe Veratti (1707-1793), qui y enseigne la médecine et la physique. Les six enfants qui naissent de ce mariage, n’empêchent pas Laura Bassi de continuer à enseigner durant 28 ans.
Laura Bassi contribue à introduire les idées newtoniennes en Italie. Certains de ses textes sur la physique cartésienne et newtonienne sont publiés par l’université de Bologne mais elle ne fait paraître aucun livre. Elle reçoit la chaire de physique expérimentale, spécialement créée pour elle par l’Institut des sciences, et son mari devient son assistant.
En 1745, le pape Benoît XIV, soucieux de l’avancée des sciences, fonde une académie, les Benedettini, de vingt-cinq membres chargée de présenter chaque année une communication scientifique. Le pape manoeuvre alors pour y faire admettre, comme vingt-cinquième membre, Laura Bassi. Les réactions à cette proposition de nomination sont contrastées, mais des professeurs italiens se mobilisent en sa faveur. À sa mort, son fauteuil restera vacant jusqu’à la nomination de l’obstétricienne Maria Dalle Donne (1778-1842). Sa carrière est exceptionnelle pour l’Europe, mais l’Italie a su honorer d’autres femmes scientifiques comme Maria Gaetana Agnesi (1718-1799). Parmi ses oeuvres, citons De Problemate quodam Mechanico et De Problemate quodam Hydrometrico.
Notes
Articles connexes
- Chronologie de la place des femmes dans les sciences
- Liste de femmes scientifiques célèbres
Sources
- Margaret Alic, Hypatia’s Heritage. A History of Women in Science from Antiquity to the Late Ninetheenth Century, The Women’s Press Ltd, Londres, 1986 : ix + 230 p. (ISBN 0-7043-3954-4)
- Londa Schiebinger, The Mind has no sex ? Women in the origins of modern science, Harvard University Press, 1989, : xi + 355 p. (ISBN 0-674-57625-X)
- Éric Sartori, Histoire des femmes scientifiques de l’Antiquité au XXe siècle, Plon, Paris, 2006 : 443 p. (ISBN 2-259-20288-8)
- Ce texte utilise des extraits de l'article de langue anglaise de Wikipédia (version du 21 juin 2006).