Le Laurion (en Grec ancien Λαύριον / Laúrion et Λαύρειον / Laúreion) est une montagne grecque située au sud de l'Attique, légèrement au nord du cap Sounion.
Les mines du Laurion
Le Laurion était célèbre dans l'
Antiquité pour ses mines d'
argent. Après la découverte d'un nouveau filon en
483 av. J.-C. près du bourg de Maronée, elles constituaient l'une des principales sources de revenu de la cité d'
Athènes. Peu avant la
deuxième guerre médique, les filons fournissaient cent
talents par an.
Thémistocle fit distribuer les revenus de la mine aux plus riches des Athéniens, à charge pour eux de faire construire des
trières. En
480 av. J.-C., Athènes possédait ainsi 200 trières, ce qui en faisait la plus puissante flotte grecque. Ceci lui permit de remporter la
Bataille de Salamine, puis de constituer la ligue de Délos. Les filons s'épuisèrent peu à peu, devenant beaucoup moins importants au Elle connut une reprise en
355 av. J.-C., mais au temps de l'occupation
romaine, les revenus tirés étaient négligeables.
Les mines étaient exploitées par des esclaves appartenant à des particuliers, loués une Obole par homme et par jour (Xénophon, Des revenus), soit 60 drachmes par an. Cette location d'esclaves représentait un placement très prisé à Athènes. De très nombreux puits de mines ont être creusés dans le marbre par ces esclaves. Ils ont extrait plus de mille tonnes de plomb argentifère. Ces puits de mines descendent parfois jusqu'à cent mètres. A ces profondeurs l'oxygène est raréfié. Cependant pour extraire les gravats et le plomb argentifère, il convenait d'empêcher tous mouvements oscillatoires à la benne. Elle était frangée de végétaux souples et suspendue à une corde dans le conduit d'extraction. Le conduit d'accès était une colonne libre avec des chicanes. A chaque remontée de la benne était mouvementé une centaine de m3 d'air frais. Soit pour le creusement d'un puits de cent mètres un volume cumulé de l'ordre du million de m3 d'air frais pour un millier de tonnes de gravats. Les esclaves mineurs connaissaient des conditions de vie particulièrement éprouvantes : ils étaient souvent enchaînés, dans des galeries étroites et insalubres. Les révoltes ou les fuites étaient fréquentes. Les esclaves se réfugiaient, la plupart du temps, dans le sanctuaire du cap Sounion. Athénée indique même qu'un groupe d'esclaves se barricada dans le temple de Poséidon.
Voir aussi
Articles connexes
- le site de Thorikos, à proximité immédiate des mines du Laurion, montre encore les traces archéologiques d'une richesse tirée des activités liées au plomb argentifère.
- économie de la Grèce antique
- esclavage en Grèce antique
Bibliographie
- E. Ardaillon, Les Mines du Laurion dans l'Antiquité, Fontemoing, Paris, 1897
Lien externe