Le Correspondant était une
Revue catholique française, fondée en mars
1829 par
Louis de Carné, Edmond de Cazalès et Augustin de Meaux, dont la devise est alors « Liberté civile et religieuse par tout l'univers ». L'orientation de la revue est
catholique et royaliste modérée. La publication cesse en 1831, avant de renaître à partir de
1843, sous forme de revue mensuelle, sous la direction d'Edmond Wilson et Victor-Amédée Waille.
Tombé en sommeil, puis relancé en 1855 par le comte de Montalembert comme organe catholique d'opposition au Second Empire et au journal L'Univers de Louis Veuillot, le Correspondant devient alors le lieu d'expression de catholiques libéraux et royalistes modérés, inquiets de l'adhésion presque complète de l'Église de France à la dictature impériale, et opposés aux théories réactionnaires défendues par l'autorité pontificale.
Le comité de rédaction rassemble alors Montalembert, le comte de Falloux, Albert de Broglie, le journaliste Charles Lenormant, Augustin Cochin, ainsi que Théophile Foisset. S'ajoutent à eux comme rédacteurs importants les religieux Félix Dupanloup et Henri Lacordaire, les anciens ministres Villemain et Saint-Marc Girardin.
Lacordaire y publie en 1856 son éloge de Frédéric Ozanam, décédé en 1853, ainsi que ses Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne ; Albert de Broglie y publie son étude sur l'Église et l'Empire romain au IVe siècle, et Montalembert des extraits des Moines d'Occident.
Armand de Melun et Augustin Cochin publient des articles sur les questions sociales, contribuant ainsi à définir le nouveau Catholicisme social.
Finalement, le Correspondant est suspendu le 10 septembre 1870 après la mort de Montalembert et la naissance de la Troisième République.
La revue reparaît à partir du 25 juin 1871, jusqu'en 1937, date à laquelle le Correspondant est absorbé par Études, la revue française de la Compagnie de Jésus.