Le Faisceau (1925-1928) — dont le nom fait référence au
Fascisme Italien — fut le premier
parti fasciste français.
Histoire du Faisceau
Le Faisceau fut fondé au terme d'une réunion
Salle Wagram le
11 novembre 1925 par
Georges Valois et
Jacques Arthuys, à la suite d'une scission avec l'
Action française dont ils jugeaient les positions archaïques. Sa direction rassemblait
Georges Valois,
Jacques Arthuys (vice-président), le lieutenant
André d'Humières (délégué général et responsable de l'organisation paramilitaire),
Philippe Barrès (délégué à la
Propagande, fils de
Maurice Barrès) et Serge André (administrateur).
Structure du parti
Le parti était composé de quatre "Faisceaux" :
- le "Faisceau des combattants" ou "légions", regroupant les anciens combattants de la Première Guerre mondiale et des guerres coloniales, organisés en compagnies, sections et groupes ;
- le "Faisceau des producteurs", composé de corporations ;
- le "Faisceau des jeunes" avec les "Jeunesses fascistes" et le "Faisceau universitaire" ;
- le "Faisceau civique".
Le Faisceau disposait d'un journal (Le Nouveau Siècle, fondé le 26 février 1925), d'un uniforme et de rituels (défilés paramilitaires).
Apogée et déclin
Le Faisceau atteint son apogée en
1926 avec près de 25 000 "Chemises bleues". Malgré ce nombre considérable d'adhérents, le parti va éclater en 1928 après de graves dissensions internes.
Deux principaux débats sont à l'origine de la dissolution du Faisceau:
Idéologie du Faisceau
Cette ligue, qui se revendiquait ouvertement d'un
Fascisme inspiré du modèle
Italien, entendait faire la synthèse du
Nationalisme et du
Socialisme, c'est-à-dire d'instaurer une
Dictature nationale au-dessus de toutes les
classes sociales, avec un
Chef proclamé par les combattants et acclamé par la
Foule (une telle forme
Politique avait été partiellement réalisée en
France avec le
Boulangisme vers 1889). De telles idées ont permis au Faisceau de recruter des
intellectuels attirés par l'aspect alors
moderne,
jeune, non-conformiste et
révolutionnaire de ce
Fascisme à la française (
Philippe Lamour,
Philippe Barrès,
Paul Nizan).
Après le Faisceau
Après l'éclatement du Faisceau en 1928,
Georges Valois fonde le Parti républicain syndicaliste (PRS) le 10 juin 1928. Il voulait développer une nouvelle économie
syndicaliste et coopérativiste. Parmi les membres on comptait notamment: Charles Albert (ex-
anarchiste devenu néo-
jacobin),
Jacques Arthuys,
Hubert Bourgin et
René Capitant (futur
gaulliste de gauche). Ce mouvement rejoindra la gauche.
Le PRS avait pour organe principal la revue les Cahiers Bleus où écrivaient notamment Édouard Berth, Marcel Déat, Bertrand de Jouvenel et Pierre Mendès France.
Les membres du Faisceau restés fidèles à l’Italie fasciste, fondent le Parti fasciste révolutionnaire (PFR), groupuscule animé par le docteur Winter. Les principaux adhérents étaient: E. d’Eaubonne, Philippe Lamour, Maurice de Barral (haut fonctionnaire, militant des mouvements d’anciens combattants et mutuellistes, compagnon de route du PCF sous la IVe République, l’un des dirigeants de l'Union progressiste et de Démocratie combattante).Le journal du PFR s'intitulait la Révolution fasciste.
Personnalités liées au Faisceau
[image] Article détaillé : .- Georges Valois, ancien membre de l'Action française. Après le Faisceau, rejoindra la gauche. Il participa à la résistance; il est mort en déportation.
- Jacques Arthuys, ancien membre de l'Action française et économiste. Il se joindra à la Résistance et sera à la tête du mouvement OCM. Il est mort en déportation.
- André d'Humières, ancien combattant, pilote dans l'escadron "Jeanne d'Arc". Il se joindra à la Résistance.
- Philippe Barrès, fils de l'écrivain nationaliste Maurice Barrès. Sera plus tard partisan de la France libre. À partir de 1940 il est député gaulliste et (RPF) en 1951.
- Serge André, industriel du pétrole (source).
- Marcel Bucard, ancien membre de l'Action française, fasciste, militant d'Extrême droite. Il sera fondateur du Francisme (1933); collaborateur notoire, il sera exécuté en 1946.
- Hubert Bourgin, intellectuel de droite, ancien membre de la Ligue des patriotes.
- Dr Thierry de Martel, fils de l’écrivain nationaliste Gyp. Se suicide lors de l’entrée des Allemands à Paris en 1940.
- Hubert Lagardelle, leader syndicaliste révolutionnaire au POF et à la CGT, au Faisceau (1926), ami de Mussolini. Il sera ministre du Travail sous le Régime de Vichy.
- Marcel Delagrange, ex-maire PCF de Périgueux, puis haut responsable du Faisceau.
- Jacques Debû-Bridel, ancien membre de l'Action française, il se joindra ensuite à la Fédération républicaine. Résistant, il sera membre du CNR, puis gaulliste de gauche.
- Paul Nizan, écrivain et Philosophe communiste, membre du PCF et ami de Jean-Paul Sartre.
- Philippe Lamour, ancien membre du PCF. Président des "Faisceaux universitaires". Il deviendra résistant et sera un grand technocrate des Quatrième et Cinquième Républiques, notamment en ce qui concerne l'aménagement du territoire et la modernisation de l'Agriculture.
- Bardy, responsable du CGT et du PCF; il adhère ensuite au Faisceau.
- Pierre Dumas, ex-SG de la Fédération de l’habillement (CGT), puis membre de l'Action française.
Voire aussi
Sources Internet
Sources imprimées
- L'homme contre l'argent, Georges Valois, Librairie Valois (1928).
- Ni droite ni gauche, l'idéologie fasciste en France (Neither Right nor Left: Fascist Ideology in France), Zeev Sternhell, Complexe Éditions, Historiques (2000) ISBN 2870277881.