Le Matin était un
Journal quotidien
français créé en
1883 et disparu en
1944.
C'est à l'initiative du groupe de financiers américains Chamberlain & Co que le Matin est lancé en 1883 sur le modèle du quotidien britannique The Morning News. La direction du projet est confiée au journaliste français Alfred Edwards, qui lance le premier numéro le 26 février 1884. Son siège social est alors situé dans le Xe arrondissement de Paris, au 6 du boulevard Poissonnière, et ses locaux à la même adresse, aux numéros 3 à 9.
Quelques mois plus tard, Edwards quitte Le Matin pour fonder son propre journal, Le Matin Français, dont le tirage dépasse celui de son concurrent. Edwards rachète Le Matin, fusionne les deux rédactions et modernise le journal en adoptant les techniques les plus récentes, comme le Télégraphe, et en faisant appel à de grandes signatures comme Jules Vallès ou le député Arthur Ranc. Le Matin est alors favorable aux républicains modérés, opposé au Boulangisme et aux idées socialistes.
Impliqué dans le scandale de Panama, Edwards revend le journal en 1895 au banquier et courtier en publicité Henri Poidatz, qui investit considérablement dans la publicité. Le journal s'illustre particulièrement pendant l'Affaire Dreyfus en mettant en cause dès 1896 les preuves retenues contre le militaire accusé de trahison et en publiant, en juillet 1899, les confessions du commandant Esterhazy. En mai 1899, le prix du journal passe à 5 centimes, comme la plupart de ses concurrents de l'époque, et son nombre de pages passe de 4 à 6.
La même année, l'homme d'affaires Maurice Bunau-Varilla, d'abord actionnaire du journal, entre au conseil d'administration du Matin. Il en devient président en 1901. Porté par une publicité efficace, par le ton accrocheur des articles et la mise en valeur des reportages, Le Matin ne cesse de voir son tirage augmenter : de 100 000 exemplaires en 1900, il atteint environ 700 000 en 1910 et plus d'un million vers 1914. Le Matin est alors l’un des quatre plus grands quotidiens français d’avant-guerre. Il emploie 150 journalistes, dont Gaston Leroux, Colette et Albert Londres, ainsi que 500 techniciens et ouvriers.
Sa ligne politique s'oriente progressivement vers le Nationalisme pour devenir après la Première Guerre mondiale ouvertement antiparlementaire et anticommuniste. Il approuve en juin 1940 la politique de Collaboration et adopte une ligne pro-nazi avant de disparaître le 17 août 1944, quelques jours après la mort de Bunau-Varilla .
Voir aussi
Lien externe
Notes