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Le Petit Journal est un quotidien parisien, fondé par Moïse Polydore Millaud, qui a paru de 1863 à 1944.
Les origines
Le fondateur du titre est Moïse Millaud. Issu d'une famille juive de Bordeaux, il a débuté dans les affaires et les affaires de presse dès la
Monarchie de Juillet avec des publications financières ou judiciaires. En
1856, il rachète
La Presse de
Girardin mais son échec lui fait comprendre que cette formule, nouvelle vingt ans plus tôt, est maintenant dépassée.
Les particularités
Le projet du
Petit Journal atttire de nombreux lecteurs car : il est bon marché (5 centimes au lieu de 15 centimes pour les journaux ordinaires), il a format commode (43 X 30 cm), il est accessible à tous (pas d'abonnement) il propose un contenu distrayant (fait divers, feuilleton, et chronique), journal sans politique, il est dispensé du timbre.
Ce qui augmente les ventes, c'est lorsque que le Petit Journal publie des faits divers extraordianaires. C'est notamment le cas avec l'Affaire Troppmann. Septembre 1869. Tout Paris se presse à Pantin, où l'on vient de découvrir sept cadavres appartenant à une même famille. Autour de la fosse, on a monté une fête foraine. Devant l'émotion suscitée par cette tuerie, Polydore Millaud, patron du Petit Journal, décide de couvrir abondamment le fait divers. Immédiatement, le pays tout entier se passionne pour l'histoire de cette famille odieusement massacrée. La police arrête un certain Jean-Baptiste Troppmann alors qu'il tentait d'embarquer pour les Amériques. Il a sur lui les papiers et les bijoux de l'infortunée famille. Pour Millaud, l'affaire Troppmann se révèle une mine d'or. Le tirage du Petit Journal passe de 200 000 exemplaires par jour à 300 000, puis à 500 000... Dès 1884, paraît hebdomadairement le Supplément illustré, dont le tirage atteint 1 million d'exemplaires en 1895.
D'abord apolitique, Le Petit Journal devient en 1936 l'organe du Parti social français (P.S.F.) dont la devise, "Travail - Famille - Patrie" (reprise par la suite par le régime de Vichy) figure sous le titre du quotidien.
Collaborèrent au Petit Journal Albert Londres, René Hachette, Raymond Patenôtre, Saint-Paulien, Paul-Emile Victor, Daniel-Rops, Roger Vercel ou encore Maxence Van der Meersch.
L'ascension
Le premier numéro sort le 1er février
1863, et dès octobre, dépasse avec 83 000 exemplaires, le plus fort tirage des journaux sérieux comme
Le Siècle qui publie 50 000 copies. Deux ans plus tard, à lui tout seul, le tirage du
Petit Journal avec 259 000 exemplaires est supérieur à l'ensemble de la presse parisienne. En
1860, il atteint 340 000 exemplaires, soit le double du tirage de la presse parisienne. Ses progrès avaient aussi été rendus possibles grâce aux presses rotatives que Hippolyte Marinoni (1823-1904) mit au point pour lui dès
1867. Malgré quelques crises -
Girardin en prit le contrôle en
1873 -, son audience ne cessa d'augmenter et aucun de ses concurrents ne put mettre sa suprématie en cause ; son tirage atteignit 500 000 exemplaires en
1878, 1 million en
1890.
Le Petit Journal est alors l'un des trois principaux journaux français. Ce journal de presse populaire expédie 80 % de son tirage en province.
La déchéance
Après
1900, les tirages commencèrent à stagner puis à décroître :
Le Petit Parisien, mieux géré et qui sut éviter de prendre parti dans
l'affaire Dreyfus, devint le plus grand journal français. Ernest Judet (1851-1943) plaça
Le Petit Journal dans le parti antidreyfusard et le rallia à la cause nationaliste.
Le Petit Journal ne tirait plus qu'à 850 000 exemplaires en
1914, et qu'à 400 000 en
1919. Malgré les commandites successives de Loucheur, puis de
Patenôtre, la décadence s'accentua dans l'entre-deux-guerres. En
1937, il ne tirait plus qu'à 150 000 exemplaires, quand il devint l'organe du Parti social français du colonel de La Rocque, mais son audience ne s'en trouva pas améliorée.
Replié à Clermont-Ferrand en juin 1940, le Petit Journal y vécut, médiocrement, jusqu'en 1944 où il disparaît complètement ; durant cette période, il reçut chaque mois une subvention du gouvernement de Vichy ; son conseil d'administration était alors présidé par le colonel de La Rocque.
Compétitions sportives
En
1891,
Pierre Giffard, rédacteur en chef du
Petit Journal crée la course
cycliste Paris-Brest-Paris.
Le 22 juillet 1894, Le Petit Journal a organisé la première course automobile de l'histoire, le Paris-Rouen. La course est gagnée par le comte Jules de Dion sur une De Dion.
Liens externes
http://cent.ans.free.fr/menu.htmBibliographie
Charle Christhophe,
Le siècle de la presse (1830-1939), Seuil, coll. « l'Univers historique », Paris, 2004, pages 102 à 104