Pour les articles homonymes, voir Le Pont d'Argenteuil (homonymie).
Le Pont d'Argenteuil est un tableau peint par le peintre impressioniste Claude Monet
Historique de l'oeuvre
- Par l'intermédiaire d'Édouard Manet, l'oeuvre fut achetée directement à Claude Monet par Jean-Baptiste Faure, (1830 -1914), célèbre baryton dès 1874.
- Chez Paul Durand-Ruel en 1906.
- Antonin Personnaz, Bayonne en 1906.
- Legs de ce dernier aux musées nationaux en 1935, avec l'ensemble des ses collections qui selon les voeux du donateur, doit rester groupé .
- Affecté au Musée du Louvre en 1937, n° d'inventaire 1937-41
- Déposé au musée du Jeu de Paume de 1947 (?) à 1986.
- Affecté au Musée d'Orsay en 1986.
Description
Huile sur toile, 60 par 80 cm., signée et datée en bas à droite:
Claude Monet 74.
- Le tableau représente le pont routier, sur la Seine, reliant Gennevilliers à Argenteuil, à la hauteur du Petit Gennevilliers, vu du quai du quartier du Petit-Gennevilliers. Le pont d'Argenteuil, construit en 1822 mais détruit lors de la guerre de 1870, venait d'être achevé. Il remplacait une passerelle provisoire en bois, qui fut représentée par Alfred Sisley en 1872.
Expositions
- L'oeuvre fut exposée en 1876 chez Paul Durand-Ruel, à Paris, (12, rue Le Peletier) à la deuxième exposition de peintures de la Société anonyme coopérative d'artistes sous le n° 156.
L'Acte de vandalisme durant la nuit du 6 au 7 octobre 2007
Durant la nuit du
6 octobre 2007 au
7 octobre 2007 , alors qu'avait lieu dans la
capitale la manifestation intitulée la
Nuit Blanche, plusieurs personnes ivres se sont introduites dans le musée d'Orsay par effraction d'une issue de secours, donnant sur le
quai Anatole France. L'un d'entre eux aurait eu,
pour des raisons professionnelles connaissances de divers accès au musée. Après avoir déambulé dans les salles, fumé et
uriné, ils ont déclenché un signal d'alarme, pris de panique, ils se sont enfuis mais, l'un d'eux (alors dans la salle 22, au rez-de-chaussé du musée) a donné un coup de poing dans le tableau de Monet
Le Pont d'Argenteuil et déchiré l'oeuvre sur une dizaine de centimètres au centre de la toile. Interpellés mardi 9 octobre par la police judiciaire dans les Yvelines, ces individus ont été placés en garde à vue et présentés jeudi 11 octobre à une juge d'instruction du Tribunal de grande Instance de Paris, Carine Rosso. Cette magistrate avait été saisie d'une enquête :
- pour dégradation volontaire de bien public (la détérioration du tableau) .
- de destruction en réunion de la porte du musée.
Le parquet n'ayant pas requis le placement en détention, ils ont tous été remis en liberté. L'un d'eux s'était présenté spontanément à la police et avait reconnu les faits.
- Lien vers un photographie de la salle 22 où l'on voit très bien la distance entre la porte sur la place Henry de Montherlant (quai Anatole France) [#]
Communiqué de presse de Madame le ministre de la Culture, en date du 7 octobre 2007
« Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, exprime son indignation concernant la dégradation du tableau de Claude Monet « Le pont d’Argenteuil », à la suite de l’intrusion d’un groupe de 5 à 6 personnes dans le Musée d’Orsay dans la nuit du 6 au 7 octobre 2007, vers minuit.Le signal d’alarme ayant fonctionné et les caméras de surveillance ayant pu localiser la présence de personnes étrangères au musée, les équipes de sécurité se sont immédiatement rendues sur place et ont évité des dégâts plus importants. Christine Albanel a rappelé qu’un groupe de travail est en cours de constitution avec l’Office central des biens culturels et l’Association des Maires de France afin de renforcer la sécurité des biens culturels et d’envisager des mesures complémentaires pour prévenir de tels actes inadmissibles.
La Ministre a également annoncé qu’elle avait saisi Rachida Dati, Ministre de la Justice, en vue d’étudier la possibilité d’adapter à la spécificité de la délinquance touchant les biens culturels, les dispositions du Code pénal relatives au vol, au recel et à l’intrusion.
La Ministre s’est rendue au Musée d’Orsay le dimanche 7 octobre pour apprécier la situation et rencontrer la direction de l’Établissement public du Musée d’Orsay. »
La détérioration de la toile et de la matière picturale
Contrairement à ce qu'une partie de la presse a diffusé, la toile est certes déchirée, mais il n'y a pas eu de perte de matière picturale, la restauration sera relativement aisée ce que dit en substance le communiqué de presse du ministère de la Culture :
« Aucune restauration n'est très facile mais celle-ci sera moins difficile que s'il y avait eu arrachement. »
Autre déclaration de Serge Lemoine, président du musée d'Orsay, cité par l'article du Figaro du 9 octobre:
« Le tableau souffre d'une déchirure en T de 10 cm de longueur et 3 cm de hauteur, ainsi que d'un enfoncement. Heureusement, un panneau cloué au revers du châssis a permis d'atténuer l'effet du coup de poing. »
Pierre Curie qui dirige la filière peinture du département restauration au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) affirmait de son côté :
« Une déchirure n'est pas fatale.. Mais ils (les restaurateurs) ne devraient quasiment pas avoir à reconstituer la touche picturale car le tableau n'a pas perdu de matière.. de telles restaurations ne laissent aucune traces, Les spécialistes peuvent les voir mais pour le public, c'est invisible... Les oeuvres demeurent cependant fragilisées. »
Le problème de l'accessibilité du musée
Cet acte de vandalisme pose évidemment le problème de la facilité avec laquelle ces individus ont pénétrés dans le musée. Même si l'un d'un entre-eux avait connaissance de divers accès au musée, il est hautement regrettable qu'une alarme ne se soit pas déclenchée dès l'effraction.
Les conséquences financières
Le musée d'Orsay en tant qu'établissement public, dépendant de l'État français, n'assure pas les oeuvres confiées à sa garde. L'État est son propre assureur, ce qui est bien compréhensible. En l'état actuel de la législation du patrimoine artistique mobilier de la Nation, le principe est que les oeuvres d'art appartenant à l'État soient inaliénables. Elles sont hors du circuit commercial, sauf lors d'un prêt, alors la collectivité emprunteuse est responsable financièrement des dommages éventuels subis par l'oeuvre qui est alors estimée. Ici dans le cas du Monet, le préjudice pour l'État est essentiellement moral, un tableau de Monet a été fragilisé, le coût de la restauration elle-même reste infime par rapport au budget de fonctionnement du musée. Il en aurait été différemment si les intrus avaient dégradé un tableau prêté par un particulier ou une institution, comme ce fut le cas pour un dessin de Georges Seurat:
Le Cocher de Fiacre volé par un serveur lors d'une réception organisée aux Galeries Nationales du Grand Palais, lors de l'exposition Seurat en 1991. Devant l'ampleur des conséquences de ce acte, le voleur, ayant pris contact avec la pègre, fut menacé et brutalisé, la compagne de ce serveur jugea prudent de faire disparaître le corps du délit en le brûlant dans l'évier de leur cuisine. L'État dut alors rembourser le dessin prêté par la galerie Hughette Bérès.
Réception
- accueil public et critique
Postérité
Références générales
Notes et références
Sources
- catalogues d'exposition et catalogues raisonnés
- (fr), (en), (de), Catalogue raisonné de Daniel Wildenstein, Monet, volume II, pp. 131-132, n° 311, reproduit en couleur p. 311, Cologne, 1996, Ed. Wildenstein Institute, Taschen.
Bibliographie
- ouvrages généraux et monographies
Articles
- sources de magazines spécialisés
Références secondaires
- Vergnet-Ruiz, «La Collection Personnaz», Bulletin des musées de France, , 9° année, n° 7, juillet 1937.
Voir aussi
Articles connexes
Liens et documents externes
- La Tribune de l'art du 8 10 2007 [#]
- France 3 [#]
- La Tribune de l'Art du 3 11 2006, vente non réalisée du Monet du musée de Krefeld [#]
- Plusieurs tableaux représentant la passerelle d'Argenteuil et le pont d'Argenteuil sur Insecula. com[#]
- Historique de l'ouvrage d'art dit le pont d'Argenteuil sur le site Patrimoine de France [#]
- Site du quotidien américain The New York Times à propos du vol d'un dessin de Seurat [#]