Les Bancals
Les Bancals est un film français réalisé par Hervé Lièvre, sorti en 1983SynopsisOn se rencontre par hasard, on s'aime par inadvertance, on reste ensemble parce qu'il fait froid, on se détruit par accident; à moins qu'il ne faille voir là que la force du destin, la perversité de la fatalité, les égarements de la providence, ou le défaut d'organisation de la cervelle humaine… Plus d'un demi siècle après avoir sauté sur une mine, Antoine vit, solitaire et bougon, dans un petite maison, aux abords d'une grande ville, avec, pour unique compagnie, Pipi, un maigre canari ; le léger handicap dont il souffre, mais aussi qui l'aide à vivre, ne serait-ce qu'en considération de sa petite pension d'invalidité, est en effet pour Antoine une justification suffisante pour vivre à l'écart d'un monde que, par ailleurs, il n'aime guère. Alain n'a accompli que la moitié du chemin de vie d'Antoine ; sans attache familiale, professionnelle, ou sentimentale, il va de copain en copine, de boulots en occupations diverses. Chemin faisant, il croisera, approchera; rencontrera Antoine. Puis, petit à petit, il entrera dans sa Vie, dans sa maison... et dans son porte-monnaie. Le balancier des sentiments de personnages mal assurés les mènera de la sympathie à la défiance, du rire aux larmes, de l'aide à la haine, des cris au silence, de la complicité au rejet. Jusqu'à ce qu'Antoine chasse Alain, perdant sans doute ainsi la rare chance de mieux vivre, au moins quelque temps, que chacun était pour l'autre. Ce qui a été, jamais ne disparaît, Alain reviendra, mais il rencontrera la carabine d'Antoine. Et ce sont ces relations que raconte le film, cherchant ces personnages comme eux-mêmes se cherchent. Commentaires"Au moment où le meilleur de la production mondiale s'affronte à Cannes, Les Bancals, premier long métrage d'Hervé Lièvre, est présenté à Paris. Il est toujours émouvant d'assister à la projection d'une première oeuvre. C'est parfois navrant, c'est parfois enthousiasmant. Le film d'Hervé Lièvre plonge le spectateur dans la seconde attitude pour les qualités de l'image et la présentation du sujet. L'histoire est celle d'Antoine (Paul Crauchet), retraité, infirme et peu fortuné. Il accueille chez lui un certain Alain (Albert Delpy), une sorte de parasite social, trop paresseux pour travailler, trop cynique pour s'attacher à qui que ce soit. Profitant de la solitude d'Antoine, il joue les assistantes sociales et s'installe dans la maison, puisant largement dans le porte-monnaie de son hôte. Sympathie, défiance, haine : les sentiments conduiront au drame." Claude Fachard – Le Pèlerin "Boiteux du coeur - Mutilé depuis belle lurette, Antoine (Paul Crauchet) vit de sa maigre pension d'invalidité dans une maison désaffectée de la périphérie d'une grande ville en compagnie de son seul canari. Bougon, égoïste et solitaire, il descend sans histoire le fleuve des jours rythmés par ses seules manies. Mais il rencontre Alain, un garçon marginal qui vit d'expédients. Une relation se noue entre les deux hommes. D'abord légère et agréable, elle devient vite orageuse, sordide et très sombre. Pour son premier long métrage, Hervé Lièvre a choisi un sujet très psychologique: le face à face de deux marginaux loin du bruit et de la fureur de la ville. La vie antécédente de ces deux antihéros est à peine effleurée. Sont simplement décrits leurs états crame. Rien d'autre ne bouge, dans cet univers à part, que leur relation. Cela ne donne pas, on le devine, un film d'action, mais plutôt un film d'impressions et de tentations, à mi-chemin entre le rire et les larmes, le cocasse et le tragique. Une comédie douce-amère pas trop mal réussie où deux boiteux du coeur essaient, vaille que vaille de vivre ensemble et n'y parviennent pas. Le plus jeune se transforme en pique-assiette et le plus vieux est vite exaspéré par la flemme et le désordre de son nouveau compagnon. Un vide affectif les ayant poussés l'un vers l'autre, ils se regardent, s'adoptent puis entreprennent de s'entredévorer. En fait de sentiments et de complicité, il ne demeure entre eux qu'un rapport de forces qui se mue en haine. Tant il est vrai que la solitude n'est pas toujours le fruit des circonstances de la vie mais d'un redoutable égoïsme." Christine de Montvalon – Télérama "Les « bancals » sont deux marginaux que rien, sinon le hasard, ne destinait à se rencontrer. Antoine (Paul Crauchet) est un vieil homme bougon, solitaire, qui vit à l'écart des autres dans une maison délabrée avec Pipi, son canari. Alain (Albert Delpy) est une espèce de vagabond qui vit d'expédients et de petits travaux. Ils vont cheminer côte à côte pendant quelque temps et se sépareront tragiquement. Une histoire originale et deux comédiens excellents. Un très bon premier film de Hervé Lièvre qui s'est bien débrouillé avec de tout petits moyens." Pascal Mathieu - VSD Fiche technique- Titre : Les Bancals
- Réalisation : Hervé Lièvre
- Scénario : Hervé Lièvre, Albert Delpy
- Assistants réalisateur : Braham Chemani
- Images : Raymond Sauvaire
- Opérateur : Raymond Sauvaire, assisté de Jacques Besses, Irène Champendal, Arndaud du Boisberranger
- Son : Philippe Lecoeur, assisté de Jean Minondo, Thierry Jeandroz, Claudine Nougaret
- Musique : Marc Pindard
- Montage : Michel Fournier
- Décors : Jean-François Perpère
- Script-boy : Bernard Galdin
- Maquillage : Anne Berthoud
- Production : AAPA
- Producteur : Hervé Lièvre
- Directeur de production : Frédéric Anna
- Tournage à Paris, notamment à Bercy
- Tirage : Laboratoire Vitfer
- Format 1 x 1,33
- Durée : 95 minutes
- Distribution : AAPA, puis Les Films Jacques Leitienne
- Dates de sortie : mai 1983
Distribution- Paul Crauchet, Antoine
- Albert Delpy, Alain
- Giblert Bahon, patron resto furieux
- Max Berto, copain de rue jaune
- Fabrice Costa, technocrate taxeur
- Clara Delessert, copine au hangar
- Bernard Galdin, médecin
- Jean-Claude Jay, caissier affable
- Jack Letot, automobiiste rentré
- Anny Mirande, copine d'Alain
- Jean-François Perpère, jogger sauteur
- Jacky Pratoussy, ambulancier mécontent
- Christian Remer, compère du précédent
- Maria Verdi, bouchère épieuse
- Mathieu Barbey, copain café rouge
- Jacques Cellerin, automobiliste piétiné
- François de Casabianca, homme louche
- Catherine Floc'h, copine au flic
- Jacky le Bailly, danseuse abandonnée
- Francine Malaval, danseuse à l'orage
- Yvan Moiziard, copain au flip
- Marie Pillet, serveuse gentille
- Dimitri Radochewitch, sbire du patron
- Françoise Taguet, boulangère hurleuse
- Claude Viel, patron du resto sympa
- Et le cirque du Puits aux Images
- Et les Farfadets
AutourLes Bancals a été présenté aux - Festival du film français, Grenoble, 1982
- International film festival, Vancouver, 1982
- Melbourne international film festival, 1983
- Festival de La Vallette, 1988
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