Les Douze Salopards
Les Douze Salopards ( The Dirty Dozen) est un film américain réalisé par Robert Aldrich d'après l'oeuvre de E.M. Nathanson, sorti en 1967. SynopsisPendant la Seconde Guerre mondiale, quelque temps avant le débarquement, douze criminels, tous condamnés à mort ou à perpétuité, se voient proposer une mission suicide en échange d'une amnistie. Fiche technique - Titre : Les Douze Salopards
- Titre original : The Dirty Dozen
- Réalisation : Robert Aldrich
- Scénario : Nunnally Johnson et Lukas Heller, d'après l'oeuvre de E.M. Nathanson
- Production : Kenneth Hyman
- Musique : Frank De Vol
- Photographie : Edward Scaife
- Montage : Michael Luciano
- Pays d'origine : États-Unis
- Format : - 1,75:1 Couleur(Metrocolor) - Stereo - 35mm
- Genre : Drame, film de guerre
- Durée : 145 minutes
- Date de sortie : 15 juin 1967
DistributionAnecdotes de tournage - Lors du tournage, le château français (construit en dur par les décorateurs du film) s'avéra trop dangereux à faire exploser. La façade fut donc détruite et remplacée par une construction plus 'utilisable'. En effet, les spectateurs avisés peuvent remarquer que seule l'entrée du Manoir explose à la fin du film.
- En cours de tournage, l'agent de Trini Lopez tenta de renégocier le salaire de l'acteur/chanteur. Le réalisateur décida alors de supprimer purement et simplement le personnage qui meurt hors-écran.
- La MGM voulait John Wayne pour le rôle principal. Devant la volonté d'Aldrich d'engager Lee Marvin, le Duke céda la place.
- Charles Bronson était très mécontent de tourner ce film. Il ne parla presque pas à ses collègues durant le tournage.
- George Kennedy devait, lors de la préparation du film, jouer le rôle d'Arthur Maggott, le mémorable psychopathe interprété par Telly Savalas.
- Le film, bien qu'antimilitariste, a été à l'époque taxé de film fasciste. On retrouve pourtant des thèmes virulents dénonçant l'armée américaine : le personnage de Bronson est très proche de celui de Jack Palance dans Attack du même Aldrich en 1955 et aucun soldat américain ne fut pendu par les alliés durant la deuxième guerre mondiale. Seuls les nazis subirent ce genre d'exécution... De plus, on entend le major Reisman lancer l'ordre d'exécuter des prisonniers allemands désarmés. Puis, au moment de s'échapper, il ordonne de brûler vifs les ennemis militaires et civils réfugiés dans les caves : "vous voulez de l'essence... vous êtes sûr ? " lui lance un de ses co-équipiers. "Pensez à vos camarades morts" répond-t-il en substance. Pendant l'entrainement du commando, on assiste à un échange entre le psychiatre et Reisman portant sur la cohésion progressive du groupe des recrues sorties du cachot et devenant petit à petit des machines à tuer pour la plus grande gloire de l'armée. "Vous êtes solidaires !" : Reisman fabrique un esprit de corps à ces criminels selon la vieille technique du bouc émissaire : Franko, l'incurable individualiste, fait un temps les frais de sa manipulation, bientôt ce seront les allemands... De même, l'exploitation poussée jusqu'à son paroxysme des "qualités" personnelles d'individus perdus pour la société -mais "utilisables" en temps de guerre- a pu choquer. Comme si le groupe était toujours au-dessus de la personne, le propre des sociétés totalitaires, ou des pays en temps de guerre. Ironie du sort, l'armée nazie a d'ailleurs utilisé les mêmes méthodes et, de tous temps, on oriente les délinquants vers les bataillons disciplinaires que l'on retrouve en première ligne : on vide les prisons à bon compte et on fabrique des héros qui serviront d'exemple. Le chemin de la rédemption est inéluctablement miné. On remarque d'ailleurs la même idée -moins politique, plus intériorisée-dans la Horde sauvage de Sam Peckinpah : dans ce western d'anthologie, les héros n'ont aucune raison de vivre, il fallait leur donner une raison de mourir. Le mythe de la rédemption revisité par le septième art américain très imprégné de religiosité.
- Ernest Borgnine (acteur fétiche d'Aldrich) incarne un général américain cynique et finalement ignoble. Il apparait aussi dans la première scène d'exécution du film. Non crédité, il joue le rôle du bourreau.
- Après un premier montage, on dit à Aldrich qu'il aurait certainement l'oscar du meilleur réalisateur, si seulement il retirait la scène où Jim Brown massacre les soldats Allemands prisonniers dans les caves. Aldrich, bien sûr, refusa. Selon lui la guerre ne devait jamais être édulcorée : il dira "WAR IS HELL". Aldrich n'aura jamais un seul oscar.
- Le film est considéré comme un véritable monument du film de guerre américain. Malheureusement, il donnera lieu à de piètres remakes.
Distinctions - Oscars du cinéma 1968 : Meilleur effets sonores et deux nominations dans les catégories meilleur second rôle (John Cassavetes) et meilleur montage (Michael Luciano)
- Golden Globes 1968 : nomination dans la catégorie meilleur second rôle (John Cassavetes)
Voir aussi
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