La
Liaison 16 (L16) est un standard de liaison de donnée de l'OTAN pour la transmission et la réception sans-fil d'informations tactiques entre des
unités militaires. Elle est définie par le
STANAG 5516.
Mode de fonctionnement
La
Liaison 16 est basée sur le principe du TDMA. Elle est sécurisée par des clefs de
cryptage et résistante aux
contre-mesures. Les données sont transmises par onde radio en bande UHF. La
Liaison 16 est souvent qualifiée de
réseau car elle permet la connexion simultanée de plusieurs unités militaires, chacune d'entre-elles est appelée participant au réseau ou acteur L16.
La Liaison 16 découpe le temps en subdivisions appelées 'time slot'. Il y a 128 'time slot' par seconde. Chaque 'time slot' permet à un seul acteur L16 d'envoyer des données sur le réseau, les autres acteurs L16 reçoivent ces données pendant ce 'time slot'. Chaque acteur possède une table d'allocation qui définie l'ensemble des 'time slot' d'émission et de réception alloué à cet acteur. Cette table est récurrente et est définie pour un période de 12 min 48 sec. Le débit de la liaison dépend de la configuration utilisée, Il peut théoriquement atteindre 107,520 Kbit/s. Elle est mise en oeuvre par des équipements spéciaux, appelés terminaux L16 (terminaux MIDS ou JTIDS par exemple).
Les données sont formatées dans des messages prédéfinis dans le STANAG 5516 (appelés messages J). Ils sont regroupés dans la table d'allocation par fonctions nommées groupe de participation. Les plus utilisés sont :
- PPLI(Precise Participant Location and Identification) (groupes de participation 5 et 6),
- Surveillance : partage des détections avec les centres de commandement (groupe de participation 7),
- Control : Contrôle et assignation de mission (groupe de participation 9)
- Electronic Warfare & Coordination (groupe de participation 10).
- Fighter to fighter : communication intra patrouille (groupe de participation 19).
Utilisation
Dans son standard actuel, la
Liaison 16 permet l'échange de données tactiques complexes entre unités militaires aériennes, terrestres et maritimes dans le cadre du Network Centric Warfare. Les acteurs L16 peuvent échanger leurs positions grâce aux messages PPLI (Precise Participant Location and Identification). Ils peuvent aussi partager leurs détections
Radar, ainsi un
chasseur peut bénéficier des détections d'un avion radar AWACS. Les centres de contrôle et de commandement (C2) (un AWACS par exemple) peuvent envoyer des missions à un chasseur sans avoir à communiquer de façon vocale sur la radio avec celui-ci.
La Liaison 16 est un important facteur d'Interopérabilité entre unités militaires. De par sa nature de standard, elle facilite les opérations militaires en coalition en permettant à des unités militaires de différentes nations de communiquer entre elles avec un "langage" commun.
La Liaison 16 est utilisée par la plupart des grands pays de l'OTAN. En France, celle-ci est installée sur les plateformes suivantes:
- Avions radar AWACS
- Avions radar Hawkeye
- Le porte-avions Charles-de-Gaulle
- Le Rafale
- Prochainement les Mirage 2000 D/-5F VI
- Le Centre de Commandement de Contrôle et de Conduite Mobile (C3M)
- Les Fregates Horizon
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