Louis Ier d'Orléans (13 mars1372 - Paris, 23 novembre 1407) est un prince Français de la maison capétienne de Valois qui fut duc d'Orléans et chef du parti des Armagnacs.
Le frère du roi
Second fils du roi de France
Charles V et de Jeanne de Bourbon, il est le frère unique de
Charles VI. Comte de Beaumont et duc de Valois, puis duc de Touraine (
1386), comte de Château-Thierry, de Verus, de Luxembourg, de Porcien, de Courtinay, d'Angoulême, du Périgord, de Blois, de Dunois, de Chartres, de Soissons, et de Dreux, baron de Coucy et de Châtillon-sur-Marne, seigneur de Luzarches, de Sablé de Grandelin, de Châlon-sur-Marne, de Châteaudun, de Sedenne, de Crécy, d'Epernay, de Montargis, de Fère-en-Tardenois et d'Oisy. il reçoit en
Apanage le duché d'Orléans (
1392).
Il épouse en 1389 Valentine Visconti (1368 † 1408), fille de Jean-Galéas Visconti, seigneur de Milan, et d'Isabelle de France. Ce mariage sera à l'origine des prétentions des rois Louis XII et François Ier sur le Duché de Milan.
Il montre son goût pour la fête et les plaisirs en faisant édifier à Paris de coûteux hôtels. C'est un séducteur dont ses ennemis diront qu'il « hennissait comme un étalon après presque toutes les belles femmes ».
Intime du roi son frère, lors du bref gouvernement personnel de Charles VI et de la politique des marmousets (1388-1392), il devient, la folie du roi se confirmant, le rival (soutenu par la reine Isabeau de Bavière qui fut peut être son amante ) des ducs de Bourgogne: Philippe le Hardi puis de son fils Jean sans Peur.
Le parti d'Orléans
En
1392, le roi sombre dans une folie intermittente. Pendant ses crises, la
reine Isabeau devient régente, conseillée par les grands du royaume. De fait, Phillippe le Hardi, puissant duc de Bourgogne et oncle et tuteur du roi - il fut régent pendant sa minorité entre 1380 et 1388 - acquiert une influence majeure sur le pouvoir. De plus, la reine qui est piètre politique s'appuie sur Philippe à qui elle doit son mariage royal. Louis d’Orléans s'applique donc à reprendre de l'influence au sein du conseil, s'imposant comme le seul véritable rival du duc de Bourgogne. Il s'attèle à contrer l'influence grandissante du duc de Bourgogne. En
1402, il acquiert le duché de Luxembourg en gagère pour empêcher les États de Bourgogne (qui incluent le
Comté de Flandre) de réaliser une continuité territoriale.
À la mort de Philippe le Hardi, en 1404, le duché de Bourgogne est à l'apogée de son pouvoir politique au sein du conseil. Son fils Jean sans Peur en prend le contrôle mais est politiquement moins puissant que son père. Louis d'Orléans sait qu'il doit profiter de la disparition de Philippe le Hardi pour reprendre les rênes du pouvoir. Il serait alors devenu l'amant de la reine, Isabeau de Bavière.
Par sa prodigalité, il s'attire une croissante impopularité, soigneusement exploitée par Jean sans Peur. Il est accusé d'avoir voulu séduire ou, pis, violer la duchesse de Bourgogne. Il semble vouloir faire rompre la trêve franco-anglaise, allant jusqu'à provoquer Henri IV de Lancastre en duel, ce que Jean Sans Peur ne peut admettre, car les industriels flamands dépendaient totalement des importations de laine d'outre-Manche et auraient été ruinés par un embargo. Louis d'Orléans parvient à conforter sa position et celle de ses partisans au sein du Conseil du roi (1406-1407), en faisant évincer ceux du duc de Bourgogne grâce au soutien de la reine.
Voyant le pouvoir lui échapper, le duc de Bourgogne franchit le pas ; il fait assassiner (rue Vieille-du-Temple, à Paris) son cousin alors que celui-ci venait de rendre visite à la reine. Ce meurtre provoque la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Jean sans Peur est discrédité par cet acte et le parti d'Orléans est soutenu par les ducs de Berry, de Bretagne et de Bourbon pour former le parti des Armagnacs, à la ligue de Gien (du nom de Bernard VII d'Armagnac, comte d'Armagnac et beau-père de Charles d'Orléans).
Du fait de sa présumée liaison avec la reine, de nombreuses rumeurs lancées par le parti anglo-bourguignon affirmèrent que Louis d'Orléans était le père génétique de Charles VII. Le duc d'Orléans est, par Charles d'Orléans, l'ancêtre de la branche royale des Valois-Orléans, il est grand-père de Louis XII et, par Jean d'Orléans, arrière-grand-père de François Ier
Descendance
Louis et Valentine Visconti eurent pour enfants :
- Charles d'Orléans (1394-1465), duc d'Orléans
- Philippe d'Orléans (1396-1420), comte de Vertus
- Jean d'Orléans (1400-1467), comte d'Angoulême
- Marguerite d'Orléans (v.1404-v.1466), comtesse de Vertus, qui épousera Richard de Bretagne
Louis eut également avec
Mariette d'Enghien :
- Jean d'Orléans, comte de Dunois dit le Bâtard d'Orléans puis appelé Dunois.
En outre, une thèse affirme que le 12ème enfant d'Isabeau de Bavière, serait illégitime et qu'il s'agirait en fait de Jeanne d'Arc, fille d'Isabeau de Bavière et de Louis d'Orléans .
Bibliographie
- Eugène Jarry, La vie politique de Louis de France, duc d'Orléans 1372-1407, Paris, 1889.
- Thierry Crépin-Leblond, Louis d’Orléans et Valentine Visconti, mécénat et politique autour de 1400. Le petit journal de l’expo, Blois, château, 26 juin-12 septembre 2004, 8 p.
- Pierre-Gilles Girault, « Images et portraits du prince autour de 1400 : l’exemple de Louis d’Orléans », La création artistique en France autour de 1400 : XIXe Rencontres de l’Ecole du Louvre (Paris, 7-9 juillet 2004), Paris : La Documentation française, 2006, p.141-165.
Notes et références
Voir aussi