Louis Marie Turreau, dit
Turreau de Garambouville ou encore
Turreau de Linières est un général français de la Révolution, né le
4 juillet 1756 à
Évreux et mort à
Conches le
10 décembre 1816. Il est tristement célèbre pour avoir organisé les
colonnes infernales durant la
Guerre de Vendée, qui ont massacré des dizaines de milliers de Vendéens et ravagé le pays. Ce criminel de guerre, est arrêté le 29 septembre 1795. Il est jugé et passe au travers des mailles du filet de la justice, puisqu'il est acquitté le 19 décembre 1795, faute de preuve. Il poursuivit ensuite une carrière de haut fonctionnaire, en devenant
Ambassadeur aux
États-Unis, puis baron d'Empire.
Vie jusqu'à la Révolution
Le père de Louis-Marie Turreau était procureur fiscal des eaux et forêts du comté d'Évreux, puis est devenu par la suite maire d'
Évreux. Cette situation fait jouir les Turreau de certains privilèges, même s'ils ne sont pas nobles. Louis Marie Turreau est cependant un fervent révolutionnaire dès 1789. Il en profite d'ailleurs, comme beaucoup des bourgeois de l'époque : il se fait élire maire d'
Aviron, achète quelques biens du clergé (dont l'abbaye de Conches).
Carrière militaire jusqu'en 1794
Avant la Révolution, il n'a pas une réelle activité militaire : il entre bien aux Gardes du corps du comte d'Artois, mais n'est inscrit que sur les rôles surnuméraires (il n'est que remplaçant).
À la Révolution, il entre dans la Garde Nationale de Conches, et en prend la direction en juillet 1792. En septembre, il se fait élire capitaine d'une compagnie de volontaires de l'Eure, et part combattre sur les frontières du Nord. Il est nommé Colonel en novembre, et intègre l'armée de Moselle.
En juin 1793, il intègre l'armée des côtes de La Rochelle, jusqu'au 8 octobre. Cette affectation ne lui plaît pas, il écrit d'ailleurs à un ami : Je remuerai ciel et terre pour ne pas aller en Poitou. Cette espèce de guerre me déplaît. Il combat néanmoins deux mois en Vendée. Il est ensuite nommé à la tête de l'armée des Pyrénées orientales jusqu'au 27 novembre, avant d'être à nouveau nommé dans l'ouest, commandant en chef de l'Armée de l'Ouest. Il arrive à sa nouvelle affectation sans enthousiasme le 29 décembre, alors que les derniers éléments de l’Armée catholique et royale sont écrasés par Kléber et Marceau à Savenay le 23.
Les colonnes infernales
Voir l’article détaillé : Colonnes infernales
Suite de la carrière de Turreau
Turreau est nommé le 20 mai gouverneur de la place de
Belle-Île, puis est arrêté le 28 septembre. Il passe toute une année en prison, et en profite pour rédiger ses
Mémoires pour servir à l'histoire de la Vendée. Il refuse l'amnistie du 4 brumaire an IV (26 octobre 1795) qui clôt les travaux de la Convention, afin d'être réhabilité sans équivoque. Le 19 décembre 1795, il est acquitté par un tribunal militaire qui juge qu'il n'a fait qu'exécuter les ordres.
Sous le Consulat, il est envoyé en Suisse. De 1803 à 1811, il est ambassadeur aux États-Unis, puis commandant de plusieurs places militaires.
En 1814, il se soumet à Louis XVIII. Pendant les Cent-Jours, il publie le Mémoire contre le retour éphémère des hommes à privilèges. La Restauration ne l'a pas poursuivi, ni pour ce Libelle, ni pour les colonnes infernales.
Il est sur la liste des bénéficiaires de la croix de Saint-Louis, mais meurt avant qu'elle lui soit remise au cours d'une cérémonie.
Distinctions
- Baron de Linières (1812)
- Chevalier de Saint-Louis (1814)
- Il fait partie des 660 personnalités à avoir son nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile. Il apparaît sur la 15e colonne (l’Arc indique TURREAU).