Madame Firmiani est un roman français d’Honoré de Balzac, paru en d’abord en 1832 dans la Revue de Paris en février, puis édité en 1835 par Madame Béchet, puis en 1839 chez l’éditeur Charpentier, dans Scènes de la vie parisienne. Dans l’édition finale de Furne (4e éd. 1842), il est rangé dans les Études de moeurs dans la section Scènes de la vie privée de La Comédie humaine.
Si ce court roman n’est pas une oeuvre majeure de Balzac, il révèle la faculté de concision d’un auteur auquel on reprochait de trop longues descriptions et des méandres infinis. Balzac savait donc « faire court », bien que la mode fût à l’extension des textes qui paraissaient dans les journaux, pour des raisons de rentabilité.
Thème
Il donne à voir un tableau de la futilité d’une société parisienne prompte à calomnier, en exacte symétrie au roman
Le Colonel Chabert. Ici, c’est une veuve qui n’arrive pas à trouver la preuve de la mort de son mari pour recueillir une succession. Mme Firmiani, dont on ne sait pas si c’est une victime ou une intrigante, se débat dans des questions juridiques vertigineuses sur l’origine de la fortune et sa légitimité. Ses démêlés illustrent les effets d’une loi connue sous le nom de
Milliard des émigrés, votée en
1825, et qui visait à indemniser les émigrés de la Révolution. Très impopulaire, cette loi suscita de nombreux débats que Balzac rapporte avec précision, tout prenant le nécessaire recul du romancier.
Les questions juridiques sont d’ailleurs à peine évoquées, le véritable sujet de la nouvelle étant le rapport triangulaire entre Octave, un jeune aristocrate volontairement appauvri (il a rendu la fortune que son père avait détournée), un oncle à héritage qui ne souhaite que le bien de son neveu, et Madame Firmiani que l’on soupçonne d’avoir ruiné Octave.
Bibliographie
- Mireille Labouret, « Madame Firmiani ou ‘peindre par le dialogue’ », L'Année balzacienne, juil. 1999, n° 20 (1), p. 257-78.
- (en) Adeline R. Tintner, « Balzac’s Madame Firmiani and James’s The Ambassadors », Comparative Literature, Spring 1973, n° 25 (2), p. 128-35.
- Jacques-David Ebguy, « D’une totalité l’autre : l’Invention d’un personnage dans Madame Firmiani », L’Année balzacienne, 2000, n° 1, p. 119-43.