Marcel Mauss
Marcel Mauss ( Épinal 10 mai 1872- Paris 1er février 1950) est souvent considéré comme le « père de l'Ethnologie française ». BiographieMarcel Mauss fut neveu et élève de Durkheim, il est surtout connu pour un certain nombre de grandes théories dont fait partie celle du don et du contre don. Parmi les autres nous pouvons citer la notion de Fait social total et ses célèbres études sur les techniques du corps, la Religion ou la magie (plus proche selon lui des mécanismes de la science que de la religion). Il est également considéré comme l'un des pères de l' Anthropologie. On dit de Mauss qu'il n'est jamais allé sur le terrain et ne s'appuie que sur des observations d'autres personnes. On trouve pourtant dans ses ouvrages un certains nombres d'observations directes comme dans « les techniques du corps » où il parle de ce qu'il a pu voir lorsqu'il était dans l'armée ou bien dans ce texte même où il cite des exemples de son enfance en Touraine. En outre, il a beaucoup incité ses élèves à se rendre sur place pour les observations. Son parcours professionnel commence par une agrégation de philosophie en 1895. Il se tourne vite ensuite vers la sociologie religieuse et étudie à L'Ecole pratique des hautes études où il deviendra, 5 ans plus tard, responsable de l'enseignement de «l'histoire des religions des peuples non civilisés ». En 1901 il rejoint l'équipe de L'Année Sociologique, revue biennale créée par son oncle Emile Durkheim. Celui-ci décédera en 1917 et Mauss se verra échoir du travail de publication posthume de son oncle. Enfin en 1925, il fonde, avec Lévy-Bruhl et Paul Rivet l'institut d'ethnologie à Paris. Pendant tout ce temps, Mauss fut un militant socialiste toujours fidèle à ses convictions aussi et surtout dans ses travaux. TravauxNeveu et disciple de Durkheim, Mauss participe à l'équipe durkheimienne, réunie autour de la revue L'Année sociologique, mais il garde une certaine indépendance. Il crée en 1925 l’ Institut d'Ethnologie. Marcel Mauss fonde avec Jean Jaurès le journal L'Humanité (avant qu'il ne passe entre les mains des communistes) et prend passionnément position pour Dreyfus. Pacifiste convaincu, il publie un grand nombre d'articles dans différentes revues, dont L'Année Sociologique. De ses rares monographies, on retient surtout L’Essai sur le don. Mauss ne fait que peu d'études de terrain (à l'inverse de Malinowski, par exemple), mais il a cependant le souci de saisir les réalités dans leur totalité : il élabore en ce sens le concept de « Fait social total ». Selon lui, un Fait social comporte toujours des dimensions économiques, religieuses ou juridiques et ne peut être réduit à un seul de ces aspects. Mauss choisit également d'appréhender l'être humain dans sa réalité concrète, sous le triple point de vue physiologique, psychologique et sociologique. Il s'intéresse à la signification sociale du don dans les sociétés tribales, ainsi qu'au phénomène religieux : la magie est considérée comme un phénomène social qui peut notamment s'expliquer par la notion de Mana. Tout en créant du Lien social, le don est agoniste (il « oblige » celui qui reçoit, qui ne peut se libérer que par un « contre-don »). Pour Mauss, le don est essentiel dans la société humaine et comporte 3 phases: 1) l'obligation de donner 2) l'obligation de recevoir 3) l'obligation de rendre. Bibliographie Écrits de Marcel Mauss par année de publication (liste non exhaustive) compte-rendu des trois premiers volumes du monumental ouvrage de J.-M. de Groot : The Religious System of China. Its Ancient Forms, Evolution, History and Present Aspect. Manners, Customs and Social institutions Connected therewith. Leyde, Vol. I. 1892. Vol. II. 1894, Vol. III. 1897. - « Les tribus de l’Australie centrale. » l’Année sociologique, 3, 1900, pp. 205 à 215, (lire en ligne)
- « Sociologie » , la Grande Encyclopédie, vol. 30, Société anonyme de la Grande Encyclopédie, Paris, 1901. (avec Paul Fauconnet), lire en ligne.
- « Magie malaise. » L’Année sociologique, 4, 1901, pp. 169 à 174, (lire en ligne).
- « Métier d’ethnographe, méthode sociologique. », “ Leçon d’ouverture à l’enseignement de l’histoire des religions des peuples non civilisés ”. Revue de l’histoire des religions, 45, 1902, pp. 42 à 54. (lire en ligne).
- « Esquisse d'une théorie générale de la magie », l'Année Sociologique, 1902-1903. (avec Henri Hubert), (lire en ligne).
- « De quelques formes de classification - contribution à l'étude des représentations collectives », l'Année sociologique, 6, (1901-1902), pp. 1-72. (avec Émile Durkheim) (lire en ligne)
- « Mythologie et symbolisme indiens. », l'Année sociologique, no 6, 1903, pp. 247 à 253 (lire en ligne)
- « L’origine des pouvoirs magiques dans les sociétés australiennes. Étude analytique et critique de documents ethnographiques », l’École pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses. Paris : 1904, pp. 1 à 55. (avec Henri Hubert) (lire en ligne).
- « Les Esquimo », l'Année sociologique, no 7, 1904, pp. 225 à 230, lire en ligne
- «Essai sur les variations saisonnières des sociétés eskimos. Étude de morphologie sociale» (1904-1905), l'Année Sociologique, tome IX, 1904-1905, avec la collaboration d'Henri Beuchat. (lire en ligne)
- « Étude sommaire de la représentation du temps dans la religion et la magie »], l’École pratique des Hautes Études, section des sciences religieuses. Paris, 1905, pp. 1 à 39, lire en ligne.
- « Les tribus de l’Australie centrale et septentrionale »], in L’Année sociologique, 8, 1905, pp. 243 à 251, lire en ligne.
- Les tribus de l’Australie du Sud-Est. » Extrait de L’Année sociologique, 9, 1906, pp. 177 à 183. (lire en ligne)
- « Les Euahlayi. », L’Année sociologique, 10, 1907, pp. 230 à 233, lire en ligne
- « L’art et le mythe d’après M. Wundt», la Revue philosophique de la France et de l’étranger, 66, juillet à décembre 1908, pp. 48 à 78, lire en ligne
- «Introduction à l'analyse de quelques phénomènes religieux », la Revue d’histoire des religions, 58, 1908, pages 163-203. (lire en ligne)
- La prière, Paris: Félix Alcan, Éditeur, 1909, pp. 3 à 175.
la première partie inachevée de sa thèse. L’auteur retira ce livre de l’imprimerie de la maison d’édition en 1909. - Mélanges d'histoire des religions, Paris, Alcan, 1909, 1929 (avec Hubert Mauss)
reprend trois articles antérieurs : « Introduction à l'analyse de quelques phénomènes religieux. » (1906), « Essai sur la nature et la fonction du sacrifice. » (1899) et « L'origine des pouvoirs magiques dans les sociétés australiennes. Étude analytique et critique de documents ethnographiques. » (1904) - « Mythologie et organisations des Indiens Pueblo », l’Année sociologique, 11, 1910, pp. 119 à 133, lire en ligne
- « Les Aranda et Loritja d’Australie centrale I », l’Année sociologique, 11, 1910 pp 76-81, lire en ligne
- « La religion des habitants de Torrès », L’Année sociologique, 11, 1910, pp. 86 à 93 (lire en ligne)
- « Les Haida et les Tlingit »], L’Année sociologique, 11, 1910, pp. 111 à 119, lire en ligne
- « Cultes des tribus du Bas-Niger », l'Année sociologique, no 11, 1910, pages 136 à 148, lire en ligne
- « La démonologie et la magie en Chine », l' Année sociologique, no 11, 1910, pp. 227 à 233, lire en ligne.
- « Anna-Viraj » in Mélanges d'indianisme offerts par ses élèves à Sylvain Lévy, pp.333-341, Ernest-Leroux, Paris.
- « Note sur la notion de civilisation. », L’Année sociologique, 12, 1913, pp. 46 à 50. (avec Emile Durkheim) (lire en ligne)
- « Les Aranda et Loritja d’Australie centrale. II. », l’Année sociologique, 12, 1913, pp. 101 à 104, (lire en ligne)
- « L’ethnographie en France et à l’étranger. » Extrait de la Revue de Paris, 20, 1913, pp. 537 à 560 et 815 à 837. lire en ligne
- « Les origines de la notion de monnaie. » Communication faite à l’Institut français d’anthropologie. « Comptes-rendus des séances », II, tome I, supplément à l’Anthropologie, 1914, 25, pp. 14 à 19 (lire en ligne)
- « La nation et l'internationalisme »,)] Communication en français à un colloque: « The Problem of Nationality », Proceedings of the Aristotelien Society, Londres, 20, 1920, pp. 242 à 251 lire en ligne)
- « L'expression obligatoire des sentiments (rituels oraux funéraires australiens) », Journal de psychologie, 18, 1921 (lire en ligne).
- « Une forme ancienne de contrat chez les Thraces. » Revue des études grecques, 34, 1921, pp. 388 à 397, (lire en ligne)
- « Rapports réels et pratiques de la psychologie et de la sociologie», Journal de Psychologie Normale et Pathologique, 1924. (lire en ligne)
Communication présentée le 10 janvier 1924 à la Société de Psychologie. - « Appréciation sociologique du Bolchevisme »,, Revue de métaphysique et de morale, 31e année, n°1, janvier-mars, pp. 103-132.
- « In memoriam. L’oeuvre inédite de Durkheim et de s es collaborateur. », l’Année sociologique, Nouvelle série, I, 1925, pp. 8 à 29, (lire en ligne)
- « Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques », L'Année Sociologique, seconde série, 1923-1924, tome I. (lire en ligne)
- « Sur un texte de Posidonius : le suiciden contre-prestation suprême », Revue Celtique, XLII nos 3-4, pp 324-329.
- « Connexions et convergences. Le point de vue comparatif. Critique interne de la “ légende d’Abraham ”. », Mélanges offerts à M. Israël Lévi, par ses élèves et ses amis à l’occasion de son 70e anniversaire, Revue des études juives, 82, 1926, pp. 35 à 44. Paris, (lire en ligne)
- «Effets physiques chez l'individu de l'idée de mort suggérée par la collectivité (Australie, Nouvelle-Zélande)», Journal de Psychologie Normale et Pathologique, 1926 (lire en ligne)
Communication présentée à la Société de Psychologie. - « Note de méthode sur l’extension de la sociologie. Énoncé de quelques principes à propos d’un livre récent », l’Année sociologique, Nouvelle série, no 2, 1927, pp. 178 à 192. lire en ligne
- « Divisions et proportions des divisions de la sociologie », Année sociologique, nouvelle série, 2 (lire en ligne)
- « Parentés à plaisanteries. », Texte d’une communication présentée à l’Institut français d’anthropologie en 1926. Texte extrait de l’Annuaire de l’École pratique des Hautes études, section des sciences religieuses, Paris, 1928, pp. 3 à 21. (lire en ligne)
- « L’oeuvre sociologique et anthropologique de Frazer », Europe, 17, 1928, pp. 716 à 724. (lire en ligne)
- « L'identité des touaregs et des lybien », L'Anthropologie, tome XXXIX, nos 1-3, p.130.
- « Les civilisations : Éléments et formes », Exposé présenté à la Première Semaine Internationale de Synthèse, Civilisation. Le mot et l’idée, La Renaissance du livre, Paris, 1930, pp. 81 à 106 (lire en ligne)
- « La cohésion sociale dans les sociétés polysegmentaires. », Bulletin de l’Institut français de sociologie, I, 1931, pp. 49 à 68 (lire en ligne)
- « Débat sur les rapports entre la sociologie et la psychologie », extrait d’un débat (1931)faisant suite aux communications de Pierre Janet et de Jean Piaget à la Troisième semaine internationale de synthèse. L’individualité. Paris : Félix Alcan, 1933 (pp. 51 à 53 et 118 à 121), (lire en ligne)
- « La sociologie en France depuis 1914. » la Science française, tome I, Larousse, Paris: 1933, pp. 36 à 46 (lire en ligne)
- « Les techniques du corps », Journal de Psychologie, XXXII, ne, 3-4, 15 mars - 15 avril 1936. (communication présentée à la Société de Psychologie le 17 mai 1934) lire en ligne
- « Fragment d’un plan de sociologie générale descriptive. Classification et méthode d’observation des phénomènes généraux de la vie sociale dans les sociétés de types archaïques (phénomènes généraux spécifiques de la vie intérieure de la société. », Annales sociologiques, série A, fascicule 1, 1934, pp. 1 à 56, (lire en ligne)
- «Une catégorie de l'esprit humain: la notion de personne celle de "moi"», Journal of the Royal Anthropological Institute, vol. LXVIII, 1938, Londres (Huxley Memorial Lecture, 1938). (lire en ligne)
- « Lucien Lévy-Bruhl (1857-1939). », Annales de l'Université de Paris, no 14, 1939, pages 408 à 411 (lire en ligne)
- Manuel d'ethnographie, Payot 1947
manuel établi par Denise Paulme à partir de notes de cours (lire en ligne). - « La nation. » l’Année sociologique, Troisième série, 1953-1954, pp. 7 à 68. lire en ligne
des fragments publiés par Henri Levy-Bruhl d'une grande oeuvre commencée vers 1920, mais jamais terminée - “Fait social et formation du caractère”, Sociologie et sociétés, vol. 36, no 2, automne 2004.
Notes préparatoires pour une communication qu'il devait présenter au Congrès international des sciences anthropologiques et Ethnologiques qui se tint à Copenhague dans le courant de l'été 1938 publié par Marcel Fournier Recueils présentés et rééditions - Sociologie et anthropologie, recueil de textes, préface de Claude Lévi-Strauss, Presses universitaires de France, 1950.
- Écrits politiques, Fayard, textes réunis et présentés par Marcel Fournier. Paris : Fayard, Éditeur, 1997, 814 pages. (lire en ligne)
- Essai sur le don. Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques(1925), Introduction de Florence Weber, Quadrige/Presses universitaires de France, 2007. Voir http://www.liens-socio.org/article.php3?id_article=3027
Études sur Marcel Mauss- Marcel Fournier, Marcel Mauss, Fayard, 1994 - biographie avec une bibliographie exhaustive
- Bruno Karsenti, L'Homme total. Sociologie, anthropologie et philosophie chez Marcel Mauss, PUF, 1997.
- Bruno Karsenti, « L'amitié se donne-t-elle ? », in Sophie Jankélévitch et Bertrand Ogilvie (dir.), L'Amitié, Autrement, 2003.
- Camille Tarot, Sociologie et anthropologie de Marcel Mauss, collection Repères, La Découverte, 2003.
- Camille Tarot, De Durkheim à Mauss, l'invention du symbolique, collection recherches, Bibliothèque du MAUSS, MAUSS/La Découverte, 1999.
- (de) Stephan Moebius, Marcel Mauss, Konstanz: UVK,2006(ISBN 3-89669-546-0)
- (de) Stephan Moebius/Christian Papilloud (Ed.), Gift – Marcel Mauss' Kulturtheorie der Gabe, Wiesbaden: VS,2006(ISBN 3-531-14731-5)
- Présences de Marcel Mauss, numéro spécial de la revue Sociologie et sociétés (lire en ligne).
- Sylvain Dzimira, Marcel Mauss, savant et politique, La Découverte, 2007 (lire en ligne la préface de Marcel Fournier, le sommaire et l'intro. Entretien radiophonique avec Nathalie Zanon (29/03/2008)).
Autres - La Revue du MAUSS semestrielle. Cette revue n'est pas à proprement parler consacrée à Marcel Mauss, mais s'inspire notamment de son Essai sur le don. Ou encore : ne propose pas d'abord d'études sur Mauss, même si elle ne se l'interdit pas, mais des études maussiennes.
- La Revue du MAUSS Permanente prolonge La revue du MAUSS semestrielle
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