Marie-Chantal Toupin (
14 juillet 1971 - ) est une chanteuse
québécoise née à
Montréal, dans le quartier
Rosemont.
Née dans le quartier Rosemont à Montréal le 14 Juillet 1971, Marie-Chantal Toupin, benjamine de trois filles,Nathalie et Lyne déménageait trois mois plus tard à Longueuil lorsque son père décida de vendre le restaurant familial. C'est à l'aube de l'enfance que la petite blonde réalisait la dureté et la pauvreté qui régnaient dans son nouvel environnement. "Une enfance rock'n roll", décrit-elle avec le recul des années. Déjà à la maternelle, Marie-Chantal s'accommodait mal des restrictions de l'école. Elle se disputait régulièrement avec ses parents pour ne plus y remettre les pieds.
Mais en quatrième année, un professeur remarquait qu'elle chantait tout le temps et qu'elle avait une fort jolie voix. Il l'encouragea à le faire le plus souvent possible au milieu de ses petits copains de classe. Au point où c'était devenu sa monnaie d'échange. Pour entrer en classe ou pour aller quelque part, elle devait fredonner une petite chansonnette pour que ses amis lui laissent le passage. Ce qui plaisait bien à Marie-Chantal car dès l'âge de six ans, la demoiselle savait déjà qu'elle voulait devenir chanteuse. Ses idoles de l'époque étaient : Nathalie Simard, Ginette Reno, Mireille Mathieu, Martine Chevrier, Nicole Martin, Chantal Paris et Céline Dion. Son rêve était de leur ressembler. Et pour ce faire, toutes les occasions étaient bonnes. Dès que la visite arrivait, la petite allait mettre la lingerie de sa mère et montait debout sur la table du salon afin de leur donner un show.
Mais à un certain moment, la future chanteuse voulait un public différent,"un grand public" se rappelle-t-elle, ayant exprimé à son père qu'elle avait déjà trouvé sa voie (voix). Le papa, ayant réalisé le potentiel artistique de sa benjamine, avait déjà tenté de la satisfaire en lui faisant suivre des cours d'accordéon même si le budget familial ne le permettait pas. Mais ce n'était pas suffisant (ni intéressant) pour Marie-Chantal. Ayant entendu parler d'un monsieur qui organisait des concours d'amateurs, elle supplia son père d'entrer en contact avec lui. Réalisant le talent de Marie-Chantal, il lui fit faire le tour des bars et des centres commerciaux qui avaient pour noms à l'époque Le Club des Aigles, Le Rialto, Le Carabin, La Cravate Blanche, le Grillon, Le Bout du Quai, Le Totem, etc...
Même si elle n'avait que sept ans, le papa rassura l'organisateur en lui promettant que si des policiers venaient faire une visite impromptue, il pourrait faire sortir la petite par les portes arrière avec la complicité des propriétaires. Ce qui arriva à quelques reprises. Mais Marie-Chantal avait du succès partout où elle passait. Elle savait quoi faire pour épater la galerie. Sans gêne, elle se promenait dans l'assistance en tirant sur le fil de son micro afin d'être plus près des gens.
Elle remporta même des trophées et un premier prix d'une valeur de 350 dollars ce qui était énorme pour une jeune débutante (7 ans). Conscients de la popularité de Marie-Chantal, ses parents lui firent autographier des photos qu'elle vendait deux dollars chacune. C'est alors qu'elle prit connaissance de la valeur de l'argent, surtout lorsque des clients sans scrupule lui refilaient de l'argent "Canadien Tire". Dès lors, elle scrutait attentivement l'argent en papier, la petite monnaie ne l'intéressait plus. Lorsqu'elle ne chantait pas dans un bar, Marie-Chantal faisait ses propres spectacles en mettant dehors le gros ampli à lampe Marshall qu'elle avait reçu pour Noël et son tourne-disque près de la fenêtre. Elle allait ensuite cogner aux portes des voisins afin qu'ils viennent s'installer devant chez elle avec leurs chaises. Un rituel qu'elle répéta jusqu'à "les écoeurer" se souvient-elle.
Ce fût par la suite la ronde de cours et de concours pour Marie-Chantal qui tentait de mettre toutes les chances de son côté en prenant des cours de claquettes avec Danielle Doris (pour peu de temps car elle détestait cela), des cours de chant avec la "mère supérieure" Clairette, qui prirent fin subitement lorsque celle-ci tomba malade.
Lorsque Marie-Chantal atteignit ses onze ans, il y eut changement de "gérant". L'alcoolisme de son père s'aggravant, c'est son oncle qui prit sa nièce sous son aile. Celui-ci contacta l'astrologue Madame Minou afin qu'elle écrive une chanson pour la petite. Chanson qui avait pour titre "Je m'aventure à vivre ".
Mais c'est avec la chanson "les coeurs n'ont pas de fenêtre" de Nicole Martin et celles de Céline Dion "Tellement j'ai d'amour pour toi" et "Le piano fantôme", qu'elle fit ses débuts en studio afin d'enregistrer un démo.
Cassette en main, l'"oncle-gérant " amena la jeune fille aux auditions de l'émission "Les Chanterelles", un concours d'amateurs télévisé qu'animait Marguerite Blais à Télé-Métropole. Au moment de l'enregistrement, elle décide qu'elle ne veut plus faire la chanson de Chantal Paris et choisit d'interpréter une pièce de Nathalie Simard. Mal lui en prit car les juges estimaient qu'elle ressemblait trop à la petite soeur de René. Dès ce moment, Marie-Chantal se promettait qu'elle chanterait dorénavant à sa manière et à son style.
À quatorze ans, Marie-Chantal décide de prendre du recul car le doute s'installe; chante-elle pour ses parents ou pour elle-même? C'est aussi le début de l'adolescence et de tous les problèmes qui s'y rattachent. Détestant de plus en plus l'école, elle ne s'y rend que pour faire plaisir à son père. Mais l'entourage de la jeune Toupin est brutal et il n'est pas rare qu'elle se présente à la maison le visage ensanglanté, même qu'une voisine un peu timbrée prend plaisir à la frapper en l'insultant. N'en pouvant plus de voir sa fille ainsi malmenée, papa Toupin décide de lui apprendre la façon de se défendre. À partir de ce moment, comme dit Marie-Chantal: "Je n'ai plus jamais baissé les bras et ça m'a donné confiance".
Pourtant, à seize ans, un événement allait la marquer au point qu'elle aurait pu tout laisser tomber. Au début d'une nouvelle année scolaire, le 8 Septembre 1987, alors qu'elle allait entreprendre son secondaire 3, son cher père est frappé d'un virulent infarctus et tombe aux pieds de Marie-Chantal en la regardant droit dans les yeux et en tentant de lui dire quelque chose. Paniquée, celle-ci se réfugie chez un voisin qu'elle sait aux prises avec des problèmes cardiaques, lui demande une pilule de "nitro" mais lorsqu'elle revient chez elle, il est trop tard...
Son père était décédé à l'âge de 46 ans. Depuis ce jour, elle a toujours accordé beaucoup d'importance au regard, aux yeux des gens. Trois semaines plus tard, alors qu'elle retournait à l'école, une dispute avec une fille de sa classe au sujet d'un professeur qui, semble-t-il, chouchoutait un peu trop Marie-Chantal se termine par une bagarre en bonne et due forme et par conséquent une suspension de l'école. Après s'être assurée que l'autre fille allait obtenir la même punition, Marie-Chantal quittait l'école pour ne plus y revenir, même si c'était le souhait le plus cher de son père.
Mais la véritable raison de son départ définitif de l'école est que maman Toupin, malade et effondrée suite au drame qu'elle venait de vivre, devait en plus perdre tous les biens de la maison pour une histoire d'impôts non payés par le père de son vivant. Obligée de s'inscrire au "bien-être social", elle demande à Marie-Chantal et à sa soeur Nathalie (plus âgée de quatorze mois) d'aller travailler pour subvenir aux besoins de la famille. Devant la dure réalité, Marie-Chantal se trouve donc un emploi dans une compagnie pharmaceutique, un fabriquant de pilules et de gelées. Ce changement allait bousculer la vie de la jeune fille mais elle n'en était pas à son premier travail. Ayant toujours vécu dans la pauvreté, elle et sa soeur avaient trouvé des moyens "pour suivre la mode", se souvient Marie-Chantal. En plus de vendre des portes-clefs, des cartes, des crayons et de passer des circulaires de porte à porte, elles vendaient les bouteilles de bière vides que leur père avait consommée au cours de la semaine et séparaient les revenus en deux. Elles pouvaient ainsi s'acheter un vêtement aux quinze jours.
Débrouillarde, Marie-Chantal pensait déjà à son " trousseau " dès l'âge de douze ans. À chaque occasion de cadeaux, elle demandait de la vaisselle, coutellerie et serviettes afin d'être prête quand sera venu le temps de quitter la maison. Ce qu'elle fit d'ailleurs à ses seize ans en quittant le domicile familial pour aller habiter dans Les Cantons de l'est avec son premier copain. Le père de celui-ci étant pisciculteur, Marie-Chantal apprit rapidement l'élevage de la truite et des écrevisses. Au même moment, elle décidait de retourner aux études.
Une heure de voiture par soir pour se rendre aux cours d'éducation aux adultes afin de compléter son secondaire 5. Après quelques mois, Marie-Chantal revient à Montréal et déniche quelques petits boulots (dans une boucherie, entre autres) avant de décider de se présenter au bureau chef de la Banque Royale, sans préavis, et de demander une rencontre avec le grand patron. Ce qu'elle obtiendra, non sans difficultés, en plus de présenter un c.v qu'elle avait volontairement, disons, amélioré. Elle obtient un emploi et même une promotion quelques mois plus tard.
Quatre années plus tard, tout va bien jusqu'au jour où, invitée à chanter devant 5000 employés de la Banque Royale réunis au Palais des Congrès de Montréal, l'ingénieur de son se présente à la fin du spectacle et tend une carte d'affaires à Marie-Chantal en lui disant que la personne inscrite est à la recherche d'artistes dans son style. Elle se présente à l'audition et malgré une sinusite qui la tenaille, celui qui sera son gérant pendant les deux années suivantes, lui offre un contrat sur-le-champ. Bye Bye banque, retour à la chanson!
C'est pendant l'enregistrement de son premier album qui devait avoir pour titre "poison fatal" que les choses se sont gâtées. Marie-Chantal se rend compte du subterfuge de son gérant qui avait offert ses chansons à d'autres interprètes dans le but d'obtenir des subventions. Elle fait immédiatement résilier le contrat et part à la recherche d'un autre impresario. Il y en aura deux autres au cours des années suivantes. Consciente de sa " tête de cochon ", Marie-Chantal dit être passée à côté de belles occasions, mais qu'elle savait trop ce qu'elle désirait pour jouer uniquement le jeu d'un gérant. Comme cette fois où, après une rencontre avec Luc Plamondon, elle auditionnait et était acceptée au sein de l'équipe française de Starmania dans le rôle de Crystal… pour cinq ans!!! Ce qu'elle refusa. Cinq années étaient trop longues pour cette fille qui voulait à tout prix son premier album et partir à la conquête du public québécois. Déterminée à réaliser son rêve, Marie-Chantal se remet à la recherche d'une personne sérieuse partageant sa vision et qui aiderait au développement de sa carrière. Entre-temps, elle déniche un emploi comme serveuse dans une brasserie afin de boucler les fins de mois.
Lors d'une sortie avec un ami un certain soir, elle rencontre celui qui la mènera dans les bureaux de Tacca Musique.
Un contrat est signé et quelques mois plus tard, soit en 1997, sort enfin le premier disque de Marie-Chantal Toupin, " Après tout ". Alors qu'elle devrait être au septième ciel, celle-ci est plutôt déçue de la tournure des événements. Elle se rend vite compte qu'elle n'a aucun contrôle sur sa carrière et que même les chansons qu'on retrouve sur son album ne lui plaisent pas du tout car on ne voulait pas en faire une chanteuse rock.
L'épisode du "panneau sur le pont", alors que pour promouvoir la sortie du single "Regarde-moi dans les yeux ", elle se montrait en petite camisole sur un panneau installé près du Pont Jacques-Cartier à Montréal, a fait en sorte que son nom a circulé dans tous les médias d'ici et d'ailleurs (plus de 1 million sept cent mille visites sur le site internet). Mais malgré tout, Marie-Chantal n'était pas fière de cet album et en était même venu à refuser toute promotion.
Après avoir recruté un nouveau gérant talentueux et respectueux de ses besoins, Marie-Chantal a mis un terme à son entente avec Tacca Musique et se retrouvait rapidement sous contrat avec la maison de disques Tox. Avec la sortie d'un album éponyme à l'automne 2000, la chanteuse a finalement trouvé chaussure à son pied. Plus audacieuse que jamais, la rockeuse en a même fait le lancement à un club de danseurs nus, Le 281, à Montréal.
En pleine possession de ses moyens, fougueuse comme pas une, Marie-Chantal Toupin a beaucoup appris de la vie, même si celle-ci ne fut pas des plus facile. Cette femme aux multiples passions (dessin, peinture, lecture, décoration intérieure, bricolage) lève pour la première fois le voile sur sa vie. Sa maturité et ses expériences en ont fait une femme décidée qui n'a certainement pas fini de nous étonner et de nous éblouir.
Discographie
- Après Tout (1997)
- Marie-Chantal Toupin (2000)
- Maudit Bordel (2003)
- Non Négociable (22 mars 2005)
- Non Négociable, la tournée (3 octobre 2006) Album "live" avec DVD des coulisses et le clip de la chanson "En toi" version intégrale de 17minutes.
Honneurs et récompenses
Disque d'or pour les ventes de l'album Non négociable - Remis à l'émission La Fureur diffusé sur les ondes de Radio-Canada (Samedi 4avril 2005)
Félix pour l'album Rock de l'année - Gala de l'ADISQ 2005 (Dimanche 30 octobre 2005)
Voir aussi
Liens externes