Marilú Marini
{{Infobox Cinéma (personnalité) Marilú Marini (María Lucía Marini), née le 15 juin 1945 à Buenos Aires (Argentine), est une actrice argentine. BiographieNée de l’union d’une mère prussienne et d’un père italien, Marilú (prononcer « Marilou ») évolue déjà depuis longtemps dans le domaine artistique de Buenos Aires (danse et music-hall) jusqu’à ce qu’un beau jour de 1975 son compatriote Alfredo Arias lui demande de rejoindre son groupe théâtral TSE à Paris. Elle devient alors son égérie, passant indifféremment des drames de Kado Kostzer ( Trio puis God Save the Queen en 1989) à la comédie la plus déjantée sans craindre d’endosser les rôles démesurés que peut lui confier son fantasque metteur en scène. Elle est remarquée dans les pièces sulfureuses de Copi ( Les Escaliers du Sacré-Coeur en 1990 et Le Frigo en 1999) et surtout dans l’adaptation théâtrale de ses bandes dessinées, La Femme assise, rôle qui vaudra à Marilú Marini le Prix de la meilleure actrice de l’année 1984 (spectacle repris en 1986 et 1999). On la verra toujours et encore dans les pièces montées par Arias : en chatte dans Peines de coeur d'une chatte anglaise (1977), en guenon dans Le Jeu de l'amour et du hasard (1987), en monstrueux Caliban dans La Tempête de William Shakespeare (1986), en fée dans L’Oiseau bleu de Maurice Maeterlinck (1988) et en excentrique ou fofolle dans les musicaux Famille d’artistes (1989), Mortadella (1992) et Faust Argentin (1995). Elle s’échappe parfois du monde fantasmagorique d’Arias pour s’essayer dans un registre dramatique comme celui de Christian Siméon ( La Priapée des écrevisses ou L’Affaire Steinheil, mise en scène de Jean-Michel Ribes, 2002) ou celui de Samuel Beckett en interprétant la Winnie de Oh les beaux jours (mis en scène par Arthur Nauzyciel, 2003). Elle retrouve Arias comme partenaire et metteur en scène pour jouer Les Bonnes de Jean Genet (2001) et Le Palais de la reine de Chantal Thomas (2005). Parallèlement à son activité théâtrale, Marilú se risque au cinéma pour contribuer, la plupart du temps, aux premiers essais d’auteurs débutants ( Catherine Binet, Virginie Thevenet, Olivier Py, Catherine Corsini, Claire Denis). Témoignages - Alfredo Arias : « Pour certaines aventures, il n’y a pas d’autre actrice qui puisse faire ce qu’elle fait. »
- René de Ceccatty : « Dans les pièces qu’Alfredo Arias a montées pour elle, Marilú Marini s’est présentée sous mille aspects : comédienne évaporée et charmeuse, artiste ratée et gouailleuse, monstre poilu, haineux, diabolique, ricanant et malheureux — l’inoubliable Caliban de La Tempête à Avignon — ou incarnation stupéfiante de la pourtant si abstraite Femme assise de Copi : elle inventait le réalisme corporel à partir de l’indication de quelques coups de crayons distraits. Son corps peut être voluptueux ou repoussant, animal ou féminin, lourd ou juvénile, sclérosé ou électrique, charnel ou évanescent, désarticulé ou aérien, pataud ou filiforme, un elfe ou une bête.
Marilú n’est pas possédée. Elle est maîtresse d’elle-même tout en feignant d’être possédée. Il y a un fantôme qui s’empare d’elle et qui l’habite. Ce n’est plus de l’ordre de la technique de comédien, ni même de la conscience d’user de son corps au service d’un texte ou d’un jeu. La comédienne disparaît derrière un écran d’images, de figures, de sons et de mouvements, qu’elle orchestre, mais en se faisant oublier. Elle devient, en quelques sortes, sa propre poupée et le manipulateur qui l’anime. » - Olivier Schmitt : « Il n’est que de se souvenir de La Femme assise, emblématique de son compagnonnage avec l’un des auteurs les plus considérables du demi-siècle, Copi, argentin lui aussi, l’ami auteur majuscule, dont Marilú Marini a su donner la poésie, la démesure et le génie.
Pourtant, au commencement de sa carrière, elle fut danseuse. Ce qui lui a valu un détour par New York où alors s’inventaient les formes les plus audacieuses. Elle a suivi là-bas les cours de Martha Graham et de Merce Cunningham avant de regagner Buenos Aires et d’y développer son goût pour la recherche chorégraphique. Tout, dans son port d’aujourd’hui, dit ces années de formation, la souplesse du corps, la rectitude de la posture, la précision du geste, en un mot sa grâce. Marilú Marini est belle simplement, de cette beauté qui s’offre en partage. Se promenant un après-midi dans les allées du zoo de Palmero, à Buenos Aires, Jorge Luis Borges se réjouissait qu’il en émane « une odeur de caramel et de tigre ». Comment dire mieux la douceur du visage de Marilú Marini et son instinct de fauve dès qu’elle est en scène ? » Distinctions - 1984 : Prix de la meilleure actrice de l’année pour son rôle de La Femme assise
- Officier des Arts et des Lettres
Théâtre non exhaustif - En Argentine :
- Année ? : Ubu enchaîné d’Alfred Jarry : la mère Ubu
- 1973 : Madame Marguerite de Roberto Athayde
- 1975 : Vingt-quatre heures, mise en scène d’Alfredo Arias, Paris
- 1976 : Vierge, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre Essaïon, Paris : une vierge
- 1977 : Peines de coeur d'une chatte anglaise, de Geneviève Serreau, d’après Honoré de Balzac, mise en scène d’Alfredo Arias, Paris : Beauty
- Année ? : L’Étoile du Nord, Paris
- Année ? : Les Deux jumeaux vénitiens de Carlo Goldoni, mise en scène d’Alfredo Arias, Paris
- Année ? : Trio de Kado Kostzer, Paris
- 1984 : La Femme assise d’Alfredo Arias d’après les bandes dessinées de Copi, Théâtre des Mathurins, Paris : la femme assise
- 1986 : La Vie de Clara Gazul de Danielle Vézolles et d’Alfredo Arias d’après Prosper Mérimée, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre de la Commune : Clara Gazul
- 1986 : La Femme assise d’Alfredo Arias d’après les bandes dessinées de Copi, Théâtre de la Commune : la femme assise
- 1986 : La Tempête de William Shakespeare, mise en scène d’Alfredo Arias, Festival d’Avignon, Théâtre de la Commune : Caliban
- 1987 : Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre de la Commune
- 1987 : Le Directeur de théâtre de Mozart, mise en scène de Robert Fortune
- 1988 : L’Oiseau bleu de Maurice Maeterlinck, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre de la Commune : la voisine / la fée / la Nuit / une Joie
- 1989 : God Save the Queen, de Kado Kostzer, mise en scène de Kado Kostzer, Théâtre de la Commune : Elisabeth
- 1989 : Famille d’artistes de Kado Kostzer et Alfredo Arias, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre de la Commune : Marietta Finochietto
- 1990 : Les Escaliers du Sacré-Coeur de Copi, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre de la Commune : Solitaire
- 1991 : Léo Katz et ses oeuvres de Louis-Charles Sirjac, Festival d’Avignon
- 1992 : Armada de Didier Carette, Toulouse
- 1992 : Mortadella d’Alfredo Arias, mise en scène d’Alfredo Arias, La Cigale, Paris : la grand-mère
- 1995 : Nini d’Alfredo Arias d’après les textes de Nini Marshall, mise en scène d’Alfredo Arias, Petit Montparnasse, Paris : Nini
- 1995 : Faust Argentin d’Alfredo Arias, mise en scène d’Alfredo Arias, La Cigale, Théâtre Mogador, Paris : Faust / la douairière / le policier / Miguelito / Divina Vinyl
- 1998 : Aimer sa mère, collectif (avec notamment des textes d’Olivier Py, Edmund White, Yasmina Reza et René de Ceccatty), mise en scène d’Alfredo Arias, MC93 Bobigny : les mères
- 1999 : Peines de coeur d’une chatte française, Marilú Marini, uniquement metteuse en scène avec Alfredo Arias, adaptation de René de Ceccatty d’après la nouvelle de Pierre-Jules Hetzel alias « P.-J. Stahl », MC93 Bobigny
- 1999 : Le Frigo et La Femme assise de Copi, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre national de Chaillot, Paris : la mère / la psychiatre / le chien / la détective / Goliatha la majordome dans Le Frigo et la femme assise
- 2000 : Le Frigo et La Femme assise de Copi, mise en scène d’Alfredo Arias, tournée en province : la mère / la psychiatre / le chien / la détective / Goliatha la majordome dans Le Frigo et la femme assise
- 2001 : Les Bonnes de Jean Genet, mise en scène d’Alfredo Arias, Teatro Stabile, Gênes (Italie) et Théâtre de l'Athénée-Louis-Jouvet, Paris
- 2002 : La Priapée des écrevisses ou L’Affaire Steinheil de Christian Siméon, mise en scène de Jean-Michel Ribes, Pépinière-Opéra, Paris : Marguerite Steinheil
- 2003 : Oh les beaux jours de Samuel Beckett, mise en scène de Arthur Nauzyciel, Théâtre de l'Odéon, Paris : Winnie
- 2005 : Le Palais de la reine de Chantal Thomas, mise en scène d’Alfredo Arias, Théâtre du Rond-Point, Paris : Raymonde
- 2007 : Divino Amore d’Alfredo Arias et René de Ceccatty, mise en scène d’Alfredo Arias
Filmographie non exhaustiveLien externeNotes et références
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