Marx Brothers
Pour les articles homonymes, voir Marx Brothers (homonymie). Les Marx Brothers, ou Frères Marx, étaient des comédiens américains nés à New York, dont le père était tailleur, juif et Yéniche, était originaire d' Alsace : La formation des Marx Brothers Enfants, ils apprennent les arts de la scène, comédie, chant et danse, sillonnant le pays. Formés par leur mère et leur tante, deux bonnes grosses dames littéralement possédées des planches, ils en sont aussi les faire - valoir car, chez les Marx, c'est tout le monde sur scène ou personne ! De bouges infâmes en fermes isolées, d'un état à l'autre, de maigres recettes à pas de recette du tout, d'échelons gravis parfois vite dégringolés au renom qui grandit, les Marx Brothers, réduits à quatre frères, attaquent Broadway, alors en plein âge d'or, et triomphent. Nous sommes dans le mitan des années 20, le cinéma ne sait même pas qu'il va bientôt parler ! En 1929, Hollywood les sonne. Leurs deux tabacs scéniques vont connaître la mise à l'écran. Leurs deux premiers films, " Cocoanuts" ( Noix de coco )et " Animal crakers " ( l'explorateur en folie ) ne sont donc que deux transpositions. Bigrement affadies, elles ne demeurent aujourd'hui que pour ce qu'elles ont valu alors : le débarquement des Marx à l'écran. Au suivant, " Monkey business ",la forme théâtrale adopte un mouvement trés filmique. Les Marx n'ont plus qu'à se laisser porter sur cette vague folle. Les personnages des Marx Brothers- Groucho, le sempiternel cigare aux lèvres ou en main, la moustache qui n'est que trace de bouchon brûlé, le verbiage dément, le sens déplorable des responsabilités. Il chante aussi, tirant jusqu'à la corde mais avec habileté, sur sa voix de fausset. Il danse enfin, à la burlesque mais nons sans grâce ni rythme. Groucho a toujours des prétentions de haute société non pour la distinction qu'elle apporte mais pour l'aisance financière et la tranquillité qui en découle. Groucho est un coureur impénitent mais toute sa tendresse va à Margaret Dumont illustrant au mieux l'adage : Qui aime bien chatie bien ! Groucho est un solitaire. L'intrigue l'amène à croiser Chico et Harpo qui sont, eux, toujours réunis. Dans l'enfance, Julius - Groucho, plus jeune que Léonard et Adolf, faisait aussi un peu bande à part; par affinités manquantes et timidité surtout. Cet isolement est donc ici recréé. Groucho et Chico ont, dans chaque film, un dialogue et Chico est le seul être au monde à sortir intact d'une rencontre orale avec Groucho. C'est même ce dernier qui en revient perdant. Julius vouait à son aîné estime et respect et ceci explique cela; Chico a beau être introduit comme un primaire roublard et abscons, Groucho, en guerre contre le monde entier, est avec ce particulier trés affable et d'une infatigable tolérance... En revanche peu de scènes l'uniront à Harpo avec lequel " ça ne passe pas ". Si les deux frères s'aiment tendrement, leurs deux personnages sont tout à la fois complémentaires et incompatibles. Même lorsque Harpo se trouve être le secrétaire de Groucho ( the Big store ), nul ne croit longtemps à leur connivence.
Pour tous les marxophiles, Groucho, le benjamin du trio, est le Chef des Marx. - Harpo, toujours muet même s'il ne l'était pas dans la vie courante, s'exprime à l'aide de gestes, de grimaces, et de sifflements, son trench-coat bourré d'objets des plus inattendus, utiles en ceci qu'ils orientent le spectateur ( ou les personnages du film ) vers la vision du présent qui est celle d'Harpo le lunaire. Harpo a le sens du bien. Il aime les enfants et fuit la police. Il a donc aussi du bon sens. Mais tout s'emmêle vite dans son bulbe, sa distraction est telle qu'il peut se saborder lui - même. On l'a souvent comparé à Charlot mais il est différent du gentleman Tramp sur un point crucial: Charlot avait une vie sociale, une ambition sociale, parfois même des ambitions de richesse, Harpo, lui, n'a d'autre ambition que de profiter de l'instant présent. L'argent n'est rien pour lui, il est le personnage le moins vénal de l'histoire du cinéma. Il serait même incapable de comprendre le pécuniaire dans son ABC.
Il joue de la harpe ( en l'appuyant sur la mauvaise épaule, selon les spécialistes ) dans chaque film, sauf dans Duck soup, assurant une plage de repos rêvé dans une mer en débile remous. - Chico et son accent italien, seul être connu à saisir le langage Harpo voire à le pratiquer, le seul aussi apte à brider l'individualiste Groucho. Le seul à avoir le sens de l'amitié, il a des liens puissants avec les étrangers ( comprenez : étrangers au trio ou quatuor Marx )et il est, enfin, le seul dont l'ambition peut transiger avec le bien de la communauté. Il aime le jeu ( et Léonard l'aimait aussi à ce point qu'il devait finir ruiné, entretenu par ses cadets ), les filles ( Chico descendrait de " chicks" : poulettes ou jeunes filles ) et le piano sur lequel ses doigts courent avec une vraie dextérité. Il emploie d'ailleurs une curieuse technique dite du " doigt révolver", pouce replié et index tout en détente. Elle deviendra sa marque de fabrique. Dans " The Big store", il est professeur de piano et au clavier, jouant à quatre mains, on découvre des enfants pratiquant aussi le "doigt - révolver ". Chico aurait tous les droits mais n'en abuse pas. En somme, il est le plus honnête des trois. Le plus filou aussi, pourtant. Il se joue de Groucho comme il veut mais on sait qu'il n'est pas impossible que Groucho se soit " laissé faire".
Enfin, porte - parole d'Harpo, bon an mal an, il est le lien entre les trois frères et son public. - Zeppo semble avoir un rôle moindre, il ne jouera d'ailleurs que dans les 5 premiers films marxiens, mais il mérite une présentation plus fournie. A l'extrème, on peut le présenter comme le plus dangereux des Marx Brothers car le seul des quatre à avoir apparence humaine et surtout sociale. Il n'est pas iconoclaste, pas farfelu, ne croise pas au large de toute logique ni de toute vie mondaine. Dans " Monkey business" comme dans " Horse feathers", il prend même sur lui l'emploi de jeune premier. C'est lui qui fait le coup de poing pour défendre sa belle, comme un Fairbanks ou un Flynn. Mais il est quand même un Marx. Malgré cette apparence de normalité, universel laissez - passer, il est du quatuor et ne le lâche jamais, la priorité de la fratrie restant aussi la sienne. Il était donc des quatre Marx, celui qui " est comme tout le monde et c'est bien cela le drame ".
Dans " Night at the opéra" et " Day at the races", les deux premiers Marx sans Zeppo, le ténor Allan Jones, semble ni plus ni moins occuper la place vacante. Mais les jeunes premiers suivants, plus ternes, délaisseront ce siège inconfortable. Il n'y aura plus de quatrième Marx Brothers. Faut-il le déplorer ? - Gummo, le dernier des frères, avait déjà quitté le groupe avant que ne commence leur carrière filmographique.
- Les Marx Brothers sont inséparables de Margaret Dumont, même si elle n'est pas de tous les films, seulement huit sur treize mais c'est déjà pas mal. Toujours richissime naïve au grand coeur, toujours amoureuse de Groucho, qu'elle idéalise au possible et cible( solide ) de ses plaisanteries. D'ailleurs, Groucho l'appelait la « cinquième » Marx Brothers.
Filmographie Après le départ de Zeppo : CURIOSITES ANECDOTIQUES : - Les Marx Brothers sont au panthéon du burlesque mais la France leur en condamne l'entrée. En Allemagne, en Italie, en Angleterre, les Marx sont des Déités, en France, on les refuse depuis toujours. Seules quelques poignées d'inconditionnels persistent et signent. Le comédien Pierre Richard est du groupe et donne, d'ailleurs, dans le film de Oury " la Carapate", une brève mais singulière imitation d'Harpo.
Les amateurs fonctionnent parfois par ricochets. Woody Allen s'étant réclamé d'eux ( comme Mel Brooks ), les intellectuels rive gauche leur ont aussitôt donné leur chance, l'occasion de constater qu'au fond ils ne sont pas si nombreux. - Le comique Marx est essentiellement verbal et tranche en ceci du reste du monde burlesque, la différence est mal gérée des spectateurs. Plus grave encore et plus légitime aussi, le Français élude les Marx tout simplement parce qu'il ne les comprend pas. Le verbiage de Groucho est un patchwork indétricotable de patois Newyorkais, de Yiddish du Bronx et d'une demi - douzaine d'autres sources. Le tout est intelligible pour un nombre infime. Les autres riront plus volontiers du saccadé de ce verbiage, du ton employé à le libeller aussi, du désarroi de l'interlocuteur enfin. Les affranchis de la langue de Shakespeare peuvent, au vol, choper un jeu de mots ou deux, guère plus mais ce sont tout de même des privilégiés. Les sous -titres français ramenant le tout au bas de gamme,la rétivité du Français face aux Marx se comprend plus facilement.
- Groucho mourut deux jours après Elvis Presley. Mais il avait aussi plus du double de son âge. Il fit de la télévision même comme septuagénaire confirmé.
- La rencontre des Marx avec Irving Thalberg, jeune prodige qui ne devait pas vieillir, fut décisive. Elle scinda en deux parties distinctes la filmo des Marx. On parle souvent d'un post - Zeppo mais c'est parce que le départ de celui -ci coïncide avec la rencontre Thalberg. L'ingénieux informe les Marx qu'ils sont déjà dépassés, bientôt finis sauf s'ils redressent la barre. Les Marx écoutent. Thalberg propose d'ossaturer leurs comédies à venir. Fini le temps de l'iconoclaste pur, il faut que les Marx aient une mission désormais : celle du bien. Aider les tourtereaux en détresse par exemple. Mais, plus important encore, il faut songer à discipliner les films eux - mêmes. Jusqu'alors, le fil conducteur s'appelait Marx Brothers, à présent il faut qu'une intrigue soit ce fil conducteur. "A night at the opéra " va faire admettre ces théories. Le film a un argument que l'on déroule sagement et adroitement jusqu'au happy end. Les Marx agrémentent ce déroulé, ils ne sont plus que des accessoires, encore un peu teigneux et rebelles mais déjà trop orientés vers le bien pour qu'on parle encore d'iconoclastes ! Le nouveau principe vaut un triomphe à son premier essai et le suivant " Day at the races ", superbe bouquet, confirme. Mais, vite,le principe s'essouffle. Les " amoureux en détresse ", si actifs dans les deux précédents, deviennent d'insupportables pleurnichards si peu sympathiques qu'on en a mal pour les Marx contraints d'être pour toujours leurs alliés. "Day at the circus " et surtout "Go West " annoncent le déclin.
"The Big store " redresse le gouvernail emballé mais il y a des sommets qu'on n'atteint qu'une fois. - Les Marx Brothers firent le voeu curieux de se retirer des plateaux toute la période de guerre. Ils y reviennent en 1947 avec "A night at Casablanca " et ce n'est plus un déclin, c'est un désastre.
- " Room service " ( 1938 ) fut le seul film Marxien dont l'intrigue avait été écrite pour d'autres. La pièce avait triomphé a Broadway, les Marx n'auraient jamais dû accepter d'en faire la reprise.
- Harpo ne se considérait pas comme une célébrité. De fait, sans sa perruque, nul ne l'identifiait.
- Harpo et Chico se ressemblaient si fort dans leur prime jeunesse qu'il arrivait à Harpo de remplacer son aîné ( parti au tripot ) au piano bastringue.
- Harpo et Chico participèrent à des pokers de vingt quatre heures et plus.
- Nul ne saura pourquoi Harpo le Juif voulut à tout prix, en 1936, changer son prénom officiel d'Adolf en celui d'Arthur.
philippe_lucas43@yahoo.fr Citations - « Je trouve que la télévision est très favorable à la culture. Chaque fois que quelqu'un l'allume chez moi, je vais dans la pièce à côté et je lis. » Groucho Marx
Après le cinéma...À la fin de leur carrière cinématographique, ils se séparèrent tandis que Groucho continuait sa carrière comme animateur TV dans l'émission You Bet Your Life. Les Marx Brothers devinrent Satrapes du Collège de ’Pataphysique en 1953. Groucho écrivit également ses mémoires ( Groucho and Me, 1959, et Memoirs of a Mangy Lover, 1964). On peut encore citer les mémoires de Harpo : Harpo et moi. Bibliographie - Groucho Marx
- Beds (1930) (Plumards de cheval)
- Groucho and me (1959) (Les mémoires capitales)
- Memoirs of an mangy lover (1963) (Mémoires d'un amant lamentable)
- Many Happy Returns (1969)
- Crises et grouchotement
- The Groucho Letters (Correspondance de Groucho Marx)
- Love, Groucho (Letters from Groucho Marx to his daughter Miriam) Lettres de Groucho à ma fille
- Harpo Marx
- Harpo et moi (Harpo Speaks!, avec la collaboration de Rowland Barber, 1961), Paris, éditions du Scarabée et compagnie, 1983, ISBN 2867220068 (trad. de Jean Paradis et Alex Beck), réédition : Paris, Ramsay Poche Cinéma, 1985, ISBN 2859564381
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