Melchor Cano ou
Melchior Cano (né le
1er janvier 1509 à
Tarancón,
Province de Cuenca - mort le
30 septembre 1560 à
Madridejos,
Province de Tolède) était un religieux
dominicain,
théologien,
Philosophe et évêque
espagnol du
XVIe siècle, qui se rattache au courant de pensée de l'
École de Salamanque.
Il ne faut pas confondre Melchior Cano avec son neveu Melchior de Prego Cano (né en 1641, à Illana, province de Guadalajara), également religieux, qui était le fils de sa soeur Ana Cano Cordido et de Mateo de Prego.
Biographie
Son père, Fernando Cano, juriste, l'envoya étudier à l’Université de Salamanque, où il entra chez les
dominicains et fut l'élève de
Francisco de Vitoria. A partir de
1524, Melchior Cano enseigna au couvent San Esteban.
En 1531, il fut ordonné prêtre et envoyé au Collège san Gregorio de Valladolid, afin d'y poursuivre sa formation avec Bartolomé de Carranza et Luis de Granada. En 1536 il obtint la chaire de Théologie de san Gregorio et à la mort de Francisco de Vitoria, celle de Salamanque en 1546.
Melchior Cano participa à la première phase de la controverse de Valladolid (1550), qui tenta de résoudre la Polémique des naturels ou des Justes titres entre Juan Ginés de Sepúlveda et Bartolomé de las Casas au sujet de la question indigène. Charles Ier l'envoya au Concile de Trente en 1551, avec Domingo de Soto, et l'année suivante, il fut promu par le roi évêque des Îles Canaries, ce qui était une sorte d'exil, qu'il devait peut-être à ses prises de position marquées contre les jésuites. Il dut se démettre assez vite (1553) de son poste d'évêque, et revint à Valladolid pour devenir recteur de san Gregorio.
En 1556 il écrit sa fameuse Consultatio theologica, où il invite le roi (Charles Quint) à résister aux prétentions abusives de la papauté, et en tant que monarque absolu, à maintenir ses droits sur les revenus ecclésiastiques, ce qui lui aurait valu le surnom de fils de perdition de la part du pape Paul IV.
Son influence personnelle sur le roi Philippe II d'Espagne lui valut un retour en grâce.
En 1557, il fut nommé provincial de l'Ordre dominicain en Castille. Son élection fut contestée, entre autres par son adversaire dans les querelles universitaires qui était Bartolomeo de Carranza, un autre dominicain, qui deviendrait ensuite archevêque de Tolède, mais qui n'échappa pas à une condamnation pour hérésie. Cano dut se rendre à Rome, où le pape qui ne lui était pas très favorable ayant été remplacé par Pie IV, il obtint la confirmation de son titre. Il meurt cependant dès sonr retour en Espagne, en 1560.
Lieux théologiques
Son oeuvre la plus importante est «
De Locis Theologicis », publiée à Salamanque en
1563, dans laquelle il distinguait dix sources pour la démonstration théologique : l'
Écriture sainte, la tradition apostolique, l'autorité de l' Église catholique, l'autorité des
conciles oecuméniques, l'autorité du
Souverain pontife, la doctrine des
Pères de l'Église, la doctrine des
théologiens et des
canonistes, la vérité rationnelle humaine, la
doctrine des philosophes et l'
Histoire.
Liens externes