Michel Chevalier (
Limoges,
13 janvier 1806 -
Montpellier,
18 novembre 1879) est un homme politique et économiste français.
Biographie
Ancien élève de Polytechnique, il en sort major et devient ingénieur du
corps des Mines en
1829.
En 1830, après la Révolution de juillet, il devient un adepte de la doctrine saint-simonienne et éditeur du journal Le Globe, qui sera interdit en 1832 lorsque la « secte des Simoniens » est décrétée contraire à l'ordre public. Chevalier, en tant qu'éditeur, est condamné à six mois de prison qu'il effectue à Sainte-Pélagie.
À sa libération, le ministre de l'intérieur Adolphe Thiers l'envoie en mission aux États-Unis et au Mexique pour y observer l'état industriel et économique des Amériques. Il rencontre à Mexico Andrés Manuel del Río, l'un des plus grands minéralogistes de son temps. En 1837, il publie Des intérêts matériels en France, qui marque le véritable début de sa carrière. Il est nommé cette année là Chevalier de la Légion d'honneur. En 1838, il est conseiller d'État.
En 1841, il obtient la chaire d'économie politique au Collège de France. Il se fiance en 1844 avec Emma Fournier, avec qui il se marie un an plus tard. Il est plutôt d'obédience libérale et libre-échangiste. Il est élu député de l'Aveyron à l'assemblée nationale en 1845 et devient en 1851 membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Cette même année, il se rallie à Napoléon III, après le coup d'État. Il est élu sénateur en 1860.
Malgré l'opposition des grands industriels et des Chambres, Chevalier tente d'imposer ses conceptions libre-échangistes à la politique commerciale de la France. Avec Richard Cobden et John Bright, il est l'un des artisans - aidé par François Barthélemy Arlès-Dufour - du traité de libre-échange de 1860, appelé « traité Cobden-Chevalier », entre la France et le Royaume-Uni.
En 1867, il est président du jury international à l'Exposition universelle après avoir participé aux précédentes expositions en tant que président de la Commission d'économie domestique à l'exposition de Paris en 1855 et chef de la délégation française à l'exposition de Londres de 1862. À la chute de l'Empire en 1870, s'étant retiré de la vie publique, il fonde une société d'études pour la réalisation d'un tunnel sous la Manche. La concession du tunnel sera obtenue en 1880, quelques mois après sa mort, mais les travaux seront vite abandonnés.
Ouvrages
- Lettres sur l'Amérique du Nord, Paris, Charles Gosselin et Cie, 1836
- Des Intérêts matériels en France, 1837
- Histoire et description des voies de communication aux États-Unis, 1840-42, 2 volumes
- Essais de politique industrielle, 1843
- Cours d'économie politique, 1842-50, 3 volumes
- L'Isthme de Panama, suivi d'un aperçu sur l'isthme de Suez, 1844
- La Liberté aux États-unis, Paris, Capelle, 1849
- Les Brevets d'invention examinés dans leurs rapports avec le principe de la liberté du travail et avec le principe de l'égalité des citoyens, 1878
Liens externes