Mohamed Oufkir (
1920 -
1972) est un
Général et homme politique
marocain. Natif d'Ain-Chair dans le sud-est du Maroc où son père avait été nommé bacha par Lyautey en
1910, Oufkir devient capitaine de l'armée française, decoré par le ministère des armées et celui des affaires indigènes pour avoir combattu aux côtés des armées coloniales d'
Indochine française.
La France l’impose comme aide de camp du roi Mohammed V dès son intronisation au lendemain de l'indépendance. Son rôle est de réduire l'influence de l'armée de libération nationale marocaine, d'atténuer le plébiscite autour de la légitimité des partis nationalistes, notamment l'Istiqlal et l'UNFP, et de construire les structures policières et de surveillance officielles et parallèles.
Promu colonel puis général de division, il se distingue par une fermeté anti-populaire durant son parcours, précisément lors du soulèvement du Rif en 1958 et les événements de Casablanca du 23 mars 1965. Cette répression exécutée avec zèle lui vaut le surnom de « Boucher ».
Son nom deviendra de portée internationale lorsqu'il se mêlera à l'assassinat de Mehdi Ben Barka, principal opposant au roi Hassan II et secrétaire général de la Tricontinentale qui se déroulait la même année de sa disparition. Bien que son rôle ne soit pas établi formellement - aveuglé par son ambition, il a pu être manipulé -, il est condamné par contumace en France aux travaux forcés à perpétuité.
Il est ministre de l'intérieur de 1967 à 1971. Une tentative de putsch menée par les cadets échoue le 10 juillet 1971. À l'occasion, Oufkir tente d'infléchir la politique du roi dont il critique l'entourage.
Conservant apparemment la confiance du roi, Oufkir est nommé commandant en chef de l'armée et ministre de la défense en 1971 dans le gouvernement de Mohamed Karim Lamrani. Obtenant l'appui de plusieurs militaires, il organise un putsch militaire qui échoue, le 16 août 1972, contre Hassan II. L'avion royal mitraillé réussit à se poser. Le ministre de l'intérieur Benhima annonce le 23 août la thèse du suicide du général félon pour expliquer sa disparition. Son exécution sommaire ne fait cependant aucun doute.
Mohamed Oufkir était marié et père de six enfants. Après l'attentat, sa famille restera emprisonnée pendant près de vingt ans. Sa fille Malika en témoigne dans La prisonnière, paru en 2000 et l'étrangère en 2006 coécrit avec Michèle Fitoussi. La même année, sa veuve Fatéma publie Les jardins du roi. Son fils Raouf est l'auteur d'une analyse plus politique, Les invités, parue en 2004.
Liens externes