Moncef Cheikhrouhou ou
Moncef Cheikh-Rouhou (
المنصف شيخ روحه), né le
2 novembre 1945 à
Tunis, est un économiste
tunisien. Il est
Professeur affilié d'économie
managériale et de finance internationale à l'École des hautes études commerciales (HEC) de
Paris (
France).
Ses domaines d'intérêt concernent les implications économiques, financières et stratégiques des rapprochements entre l'Union européenne et les économies émergentes qui lui sont voisines. Il porte une attention particulière au rôle joué par les institutions financières internationales dans le développement des relations entre l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique.
Durant sa carrière, Cheikhrouhou est tour à tour enseignant dans différents instituts et universités, chef d’entreprise, vice-président de la municipalité de Carthage, fondateur et directeur de banques d’affaires, fondateur d’institutions financières et économiques, membre du Conseil économique et social des Nations unies et directeur des publications du groupe de presse familial Dar Assabah.
Jeunesse
Il est issu d’une famille originaire de la haute
Bourgeoisie Tunisoise et d'une fratrie de sept enfants. Il est le fils ainé de
Habib Cheikhrouhou qui contribue en
1956 à la libération de la Tunisie auprès de
Habib Bourguiba en donnant naissance au quotidien indépendant
Assabah en
1951.
Il étudie au Collège Sadiki de Tunis puis au Lycée Louis-le-Grand de Paris. Après avoir obtenu un diplôme d’Ingénieur de l’École centrale Paris, il obtient un PhD et un MBA de l’Université de Californie à Berkeley. De 1973 à 1981, il fait partie pendant du corps professoral permanent de l'École des hautes études commerciales et de Berkeley. À la demande de l’État tunisien, il retourne dans son pays d’origine en 1981 afin d’assumer des responsabilités de création et de direction d’institutions financières.
Carrière
En tant que représentant de l’État, il fonde en 1981 puis dirige durant deux ans l'Institut de financement du développement (IFID) spécialisé dans la recherche financière et la formation supérieure de managers et dirigeants pour les banques, les compagnies d'assurance et les ministères des finances du
Maghreb. En
1983, il devient durant dix ans vice-président et directeur général de la banque d'investissement méditerranéenne, la BEST Bank, appartenant à 80 % au groupe
saoudien Dallah Al-Baraka.
Après le décès de son père en 1994, Cheikhrouhou reprend la direction du groupe de presse familial Dar Assabah. En 1995, il fonde puis préside l'International Maghreb Merchant Bank qui exerce encore sur le marché maghrébin tout en fonctionnant sous la tutelle des autorités monétaires tunisiennes.
Depuis 1999, il vit en partie en exil à Paris, avec sa femme d'origine vietnamienne et ses deux enfants, après la publication d’un article intitulé « Tunisia's first contested presidential elections » où il examine le rôle de la presse indépendante en Tunisie lors de la Campagne électorale. .
Le 7 juin 2006, au siège de BNP Paribas, il reçoit le prix Vernimmen, distinction créée en 1998 en hommage à Pierre Vernimmen, professeur et banquier français réputé pour ses travaux sur la finance d’entreprise. Le prix récompense Cheikhrouhou pour « l’excellence de son enseignement » dans les programmes du groupe HEC Paris.
Articles
- « La démocratie, un impératif national », Assabah, 11 février 1990
- « La crise du Golfe et la démocratie dans le monde arabe », Vision (bulletin du Center for Strategic and International Studies), avril 1991
- « La convertibilité du dinar », L'Économiste maghrébin, mars 1992
- « Le système bancaire et financier tunisien », Jeune Afrique, 1993
- « Des inégalités en général... et du chômage en particulier », L'Économiste maghrébin, mai 1996
Références