Un
Mont de Piété est un organisme qui a pour mission de faciliter les
prêts d'argents, notamment en faveur des plus démunis.
En France
Le Mont de Piété de
Paris est un établissement financier créé au
XVIIe siècle pour permettre aux plus démunis d'échapper aux
usuriers en délivrant des
prêts sur gage. Devenu le Crédit municipal de Paris en
1918, cet établissement est aujourd'hui une vraie
Banque.
Histoire
L'idée du Mont de piété est née en
1462, quand un moine récollet italien, Barnabé de Terni, cherche un moyen de combattre l’usure et les taux d'intérêts abusifs pratiqués à l'époque. Il est alors à l'origine de la création du
Monte di Pietà, à
Pérouse en
Italie. Dix ans plus tard, le Monte dei Paschi di Siena est établi à
Sienne avec le même objectif. Cet établissement propose alors un système de
Prêt sur gage à faible intérêt ou gratuit.
Des initiatives semblables voient le jour dans d’autres villes d’Italie. Au Concile de Latran, en 1515, le pape Léon X reconnaît officiellement les Monts de piété.
En France, un Mont de piété est fondé à Avignon en 1610 par la Congrégation de Notre-Dame de Lorette, mais la ville est à cette époque une cité papale depuis 1348, et le restera jusqu'en 1791. C'est à Paris que le fondateur de la Gazette de France, Théophraste Renaudot, ouvre le premier Mont de piété en 1637. Cinq ans plus tard, le roi Louis XIII autorise plusieurs autres villes du royaume à établir des Monts de piété.
Après la mort de Richelieu et de Louis XIII, un arrêt du Parlement met fin à l’institution sous la pression des usuriers. Il faut attendre une ordonnance du roi Louis XVI, le 9 décembre 1777, pour qu'elle soit rétablie.
En juillet 1805 (8 Thermidor de l'An XIII), un décret interdit aux maisons de prêt de Paris de recevoir des dépôts et de pratiquer des prêts sur Nantissement, et ordonne le transfert des dépôts au Mont de Piété. Le même jour, l'empereur Napoléon Ier et le secrétaire d'État Hugues B. Maret signent le décret n°851 relatif à l'organisation et les opérations du Mont de Piété de Paris.
Le 24 octobre 1918, le Mont de piété devient le Crédit municipal de Paris. Le changement de dénomination correspond au développement de ses activités bancaires parallèlement aux prêts sur gages.
« Ma tante »
Au
XIXe siècle le succès du Mont de Piété de Paris est tel qu'il n'apparaît plus seulement comme l'antichambre de la misère. Le propre fils de
Louis-Philippe, le prince de Joinville, aurait déposé sa montre pour honorer une dette de jeu. Quelque peu honteux, il avait prétendu l'avoir oubliée… chez sa tante. D'où l'expression « ma tante » pour qualifier le Mont de Piété.
Notes et références