Musée_de_l'Ermitage |
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LatitudeLongitude | Non renseigné ( ) |
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Pays | Russie |
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Région | Saint-Pétersbourg |
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Ville | Saint-Pétersbourg |
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Collections | Antiquités orientales et classiques Objets préhistoriques Sculptures Objets en or Peintures |
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Nombre d’oeuvres | 60 000 en exposition 3 000 000 au total |
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Superficie | m² (1 000 salles) |
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Date d’ouverture | 1852 |
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Nombre devisiteurs / an | 3 millions |
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Adresse | 2, place du Palais, 190000 Saint-Pétersbourg |
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Site officiel | [#] |
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Voir aussi : Musée - Musées du monde | v · d · m |
Le musée de l’Ermitage, (en russe Эрмитаж, Ermitaj), situé au coeur de Saint-Pétersbourg, au bord de la Neva, est aujourd’hui un des plus grands musées du monde. Plus de 60 000 pièces y sont exposées dans près de 1000 salles tandis que près de 3 millions d’objets sont conservées dans les réserves. Le musée présente, à côté de nombreuses pièces de l’Antiquité, une collection d’oeuvres d’art européen de la période classique qui compte parmi les plus belles au monde avec celles du Musée du Louvre et du Musée du Prado. Parmi les oeuvres exposées figurent des peintures de maîtres hollandais et français comme Rembrandt, Rubens, Matisse et Paul Gauguin. On y trouve également 2 oeuvres de Léonard de Vinci ainsi que 31 peintures de Pablo Picasso. Le musée emploie 2500 personnes. Les bâtiments abritant le musée de l’Ermitage constituent un des principaux ensembles du centre de Saint-Pétersbourg, qui est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les bâtiments
Initialement, seul le bâtiment désigné sous le terme de
Petit Ermitage portait ce nom. Aujourd’hui l’Ermitage regroupe un complexe de plusieurs bâtiments construits aux
XVIIIe et
XIXe siècle. À côté du petit Ermitage, on trouve le
Viel Ermitage, le
Nouvel Ermitage, et le
théâtre de l’Ermitage ainsi que la majeure partie du
Palais d'Hiver autrefois résidence principale du tsar de Russie. Au cours de ces dernières années, une partie du bâtiment d’état-major situé de l’autre côté de la place du château ainsi que le palais Menchekov sont venus s’ajouter au complexe de l’Ermitage.
[image]
Le palais d’Hiver
[image] Le premier palais d’Hiver est construit en 1711; reconstruit en 1721 à la mort de Pierre le Grand il est remplacé dans les années qui suivent par un ouvrage de l’architecte Domenico Trezzini. Elisabeth, qui estimait que le bâtiment résultant manquait de grandeur, le fait reconstruire en 1754 par Francesco Rastrelli.
En 1837 le palais est totalement incendié (l’incendie dura 30 heures). Le tsar Nicolas Ier ordonna sa reconstruction à l’identique : au printemps 1839, les travaux de reconstruction étaient achevés. Le bâtiment n’a par la suite pratiquement plus été modifié. Au cours de la seconde guerre mondiale, le palais d’Hiver est endommagé durant le siège de Leningrad mais réparé par la suite. Le bâtiment est aujourd’hui confronté aux problèmes soulevés par l’afflux des visiteurs, l’instabilité du sol marécageux sur lequel il a été bâti ainsi qu’à l’humidité engendrée par la proximité de la Neva. Des travaux de restauration ont été menés en 1984 et 2005.
Le palais est aujourd’hui considéré comme un joyau de l’art baroque russe. Le palais d’Hiver est de plan rectangulaire avec de grandes cours intérieures; chaque façade est décorée différemment. Des statues de 3,5 m décorent la façade extérieure du Palais.
Les bâtiments de l’Ermitage
Le Petit Ermitage construit dans un style classique par Jean-Baptiste Vallin de la Mothe servit entre 1764 et 1775 de refuge à Catherine II et est le plus petit des bâtiments du complexe de l’Ermitage. C’est dans cet immeuble que Catherine entreposa les premières peintures dont elle fit l’acquisition. Le Vieil Ermitage, appelé également
Grand Ermitage, fut construit en 1787 par Georg Felten pour abriter une collection en rapide croissance : c’est le bâtiment le moins décoré du complexe.
Leo von Kenze construisit entre 1839 et 1852 le Nouvel Ermitage, qui est peut-être sa seule oeuvre qui échappe aux style que lui avait imposé Louis I de Bavière et peut être à ses propres conceptions artistiques. C’est le seul bâtiment du complexe qui ne se trouve pas le long de la Neva. Ce bâtiment a été également bâti pour faire face à la croissance des collections; on y trouve, entre autres, la reconstitution complète d’une loggia construite par Raphaël au Vatican. Les statues d’Atlas qui se trouvent sur sa façade, sont peut-être les oeuvres de ce type les plus célèbres au monde.
Le théâtre de l’Ermitage fut bâti entre 1783 et 1787. Le théâtre des tsars était à l’époque le premier théâtre de Saint-Pétersbourg. Des pièces y furent jouées jusqu’en 1796 et à nouveau à partir de 1989 : en hiver le ballet Kirov, entre autres, y monte des spectacles. Il sert aujourd’hui essentiellement de siège pour l’administration l’Ermitage mais conserve une scène et une salle de spectacles. Le théâtre est le plus petit de la ville car il était à l’origine conçu pour des représentations privées pour la famille du Tsar. Le théâtre de l’Ermitage n’est normalement pas ouvert au public.
Les collections
Parmi les 250 musées de la ville, l’Ermitage est, avec ses 3 à 4 millions de visiteurs annuels, le plus visité et le plus réputé. C’est un des musées d’art les plus importants du monde. Il héberge une énorme collection de peinture européenne pour la période courant jusqu’en 1917. L’accrochage particulièrement serré des peintures, qui résulte de la densité des collections présentées, a reçu le nom d’
accrochage pétersbourgeois.
Collections de la Préhistoire et de l’Antiquité
[image] [image] Le musée conserve dans ses réserves 2,7 millions de pièces; 65 000 pièces sont exposées dans 350 salles et rassemblées en 6 collections :
- culture préhistorique
- art et culture de l’Antiquité
- art et culture des peuples orientaux
- art de l’Europe occidentale
- art russe
Les pièces les plus remarquables sont, entre autres, les objets en or de la civilisation des Scythes, une immense collection de pièces issues des cultures romaine et étrusque ainsi qu’une série d’objets particulièrement bien conservés du peuple des Huns. On trouve également une collection particulièrement riche d’objets retraçant l’histoire de la Sibérie, comme les écrits des 4e et 5e siècles retrouvés dans la grotte de Mogao en Chine. L’Ermitage expose le plus ancien témoignage d’écriture mongole - la pierre de Dchingis - ainsi qu’un grand nombre d’objets de la Russie kiévienne. Environ un tiers des pièces exposées sont des pièces de monnaie dont 120 000 pour l’Antiquité, 220 000 pour l’Asie orientale et 300 000 pour la Russie. La chambre dite des Trésors retrace l’histoire de la bijouterie et de la fabrication des objets en or depuis le 3e millénaire avant JC.
Objets d’art
À côté des collections mondialement connues d’art de l’Europe de l’Ouest, l’Ermitage contient également un nombre de pièces variées. Ainsi on y trouve une collection d’
icônes remontant au XII
e siècle originaires entre autres de
Kiev,
Moscou et
Novgorod, une collection de bijoux de l’atelier de
Fabergé et un grand nombre de costumes historiques. Les tsars ont également rassemblés des objets issus de l’artisanat russe tels que des tapis et des porcelaines; la collection d’habits russes du XVIII
e au XX
e siècle est particulièrement impressionnante. Parmi les vêtements on trouve 300 pièces de la garde-robe de Pierre le Grand.
Arts de l’Europe occidentale et orientale
La constitution des collections a depuis le début été centrée sur les oeuvres d’art de l’Europe de l’Ouest et de l’Europe orientale, mais les acquisitions sur ce thème ont été particulièrement importantes au XVIII
e siècle. Il existait à l’époque dans toute l’Europe un grand nombre de collections d’oeuvres majeures et le tsar avait la réputation d’être un grand acheteur des collections de valeur. En 1722 la plus grande collection de l’époque, celle du baron Joseph Antoine Croizat tomba ainsi entre les mains russes. Parmi les oeuvres achetées à cette occasion figuraient le Danaë de Titien, la Sainte Famille de Raphaël, le portrait d’une femme de chambre de Rubens.
Comme la plus grande partie de l’art russe a été depuis transféré au musée d'Art Russe, le coeur des collections est aujourd’hui de nouveau les arts et la culture de l’Europe occidentale et orientale. Les peintures constituent le gros des oeuvres rassemblées, mais l’Ermitage expose également des dessins, plus de 50 000 gravures (estampes, lithographies, Eau-forte)s de plusieurs types et périodes et de nombreuses collections d’objets d’art. En font partie des objets du culte datés du XIe au XVe siècle, des émaux et des sculptures sur ivoire datés du XVe au XVIIIe siècle. On trouve également à l’Ermitage un grand nombre de collections de verreries vénitiennes, allemandes et espagnoles du XVe au XXe siècle ainsi que des faïences. Le musée abrite 14 000 pièces de porcelaine provenant de toutes les grandes manufactures, en particulier de Meissen et de Sèvres. Parmi les collections d’art figurent d’importantes collections de tapis et de meubles. La collection d’Art Plastique compte 2000 pièces, ce qui en fait une des plus importantes du monde; elle comporte entre autres des oeuvres de Michel-Ange et Rodin.
Les collections de peinture
On trouve dans 120 salles des oeuvres essentiellement de peintres italiens, français, hollandais et flamands; il existe également des collections d’oeuvres anglaises et allemandes. Les principales peintures exposées sont les suivantes (dans l’ordre de l’exposition) :
La peinture italienne
[image] [image] La peinture italienne forme l’ensemble le plus important de la collection de peinture de la période classique. Les oeuvres exposées les plus célèbres et les plus visitées sont deux peintures de Léonard de Vinci qui font partie d’une série de douze mondialement connues : la
Madonna à la fleur (1478) et la
Madonna Litta (1490/91). La
Madonna Conestabila (1502/03) et
La Sainte Famille (1506) de
Raphaël sont encore plus célèbres. À côté de ces peintures on trouve une reconstitution de la loggia de Raphael au Vatican construite nettement après l’originale. Le musée abrite également des oeuvres de Titien, essentiellement de sa dernière période , la
Judith de
Giorgione ainsi que des peintures de
Michelangelo,
Paolo Veronese, Caravaggio,
Annibale Carracci,
Luca Giordano,
Salvator Rosa, Giuseppe Maria Crespi, Tiepolo, Stefano Torelli et
Francesco Guardi.
La peinture espagnole
Les peintres exposés les plus connus sont
El Greco (
Les Apôtres Pierre et Paul),
Jusepe de Ribera (
Le Christ en croix - première peinture datée de l'école du réalisme espagnol),
Francisco de Goya (
Portrait de Antonia Zarate (vers 1811, une seule peinture de ce peintre à l'Ermitage) et Velazquez. Plus loin on trouve des oeuvres de Murillo, Zurbaran et Juan Pantoja de la Cruz.
La peinture flamande
L’Ermitage contient environ 500 peintures de 140 artistes de la période majeure de l’école flamande. Il possède en particulier un grand nombre d’oeuvres de
Pierre Paul Rubens et de ses élèves Anthonis van Dyck et
Frans Snyders. Le musée détient 22 peintures du seul Rubens (dont
Persée et Andromède et
Bacchus) et 19 dessins. Cette partie de la collection a été rassemblée à partir de 1769 lorsque l’État russe fit l’acquisition de 600 peintures flamandes et françaises auprès des héritiers de
Heinrich von Brühls . Parmi celles ci se trouvent
Bildnis eines Gelehrten et
Bildnis eines alten Mannes in Rot de Rembrandt ainsi que 4 peintures de paysage de Jacob Izaaksoon van Ruisdael.
La peinture hollandaise
Les peintures de
Rembrandt constituent sans doute la partie la plus connue de cette partie de l’exposition : le musée contient plus de 20 peintures ce qui constitue la plus grande collection conservée en dehors des frontières hollandaises. Les principaux tableaux sont
Flora (1634),
Danae (1630/40) et le
retour du fils disparu (1668/69). On trouve également environ 1000 oeuvres d’autres peintres hollandais. Les autres artistes représentés sont
Lucas van Leyden, Rogier van der Weyden, Jacob van Utrecht, Jan van Goyen,
Jacob van Ruisdael,
Jan Steen,
Gerard ter Borch,
Pieter de Hooch,
Adriaen van Ostade, Isaac van Ostade,
Paulus Potter, Willem Claesz Heda,
Willem Kalf et
Frans Hals.
La peinture française
L’Ermitage abrite un grand nombre de peinture de la période classique française. On trouve des oeuvres de
Nicolas Poussin,
Claude Gellée, des peintures des frères
Le Nain, de
Antoine Watteau,
François Boucher, Jean-Honoré Fragonard,
Hubert Robert,
Jean-Baptiste Greuze et
Jean Siméon Chardin. Mais le musée est particulièrement renommé pour sa grande collection des peintres modernes français - jusqu’à la rupture historique de 1917 - qui permet d’embrasser l’évolution de l’art pictural de cette époque. Rattachés à cette période on trouve en particulier 7 tableaux den
Claude Monet, d’autres d’
Édouard Manet, Pierre-Auguste Renoir,
Alfred Sisley,
Paul Cézanne,
Paul Gauguin, 37 peintures de
Henri Matisse et 31 oeuvres de
Pablo Picasso.
Les autres peintres représentés sont Lucas Cranach l'Ancien, Johann Friedrich Tischbein, Caspar David Friedrich, Vincent van Gogh, Joshua Reynolds, Thomas Gainsborough, ainsi que Wassily Kandinsky et Casimir Malevitch du "Quadrant Noir".
Historique
[image] [image] Catherine II : amorce des collections et premières constructions
L’Ermitage tant comme complexe architectural que comme collection d’art fut l’oeuvre de l’impératrice russe Catherine II de Russie. En 1764 celle-ci acheta 225 tableaux au marchand d’art J.A. Gotskowski; celui-ci l’avait à l’origine acquise pour le roi de Prusse Frédéric qui avait du y renoncer car les caisses de l’État avaient été vidées par la
Guerre de Sept Ans. En 1765 Catherine acheta pour la somme de 80 000 talers presque 1000 tableaux de la collection du comte Brühl dont la valeur avait été estimée à 105 329 talers.
Ces tableaux furent dans un premier temps entreposés dans le palais d’Hiver. Catherine acquis par la suite un grand nombre de peintures, parfois des collections entières, en partie pour satisfaire sa passion de collectionneuse, en partie pour prouver à l’Europe de l’Ouest le caractère éclairé et cultivé de la Russie et de Saint-Pétersbourg. Parmi les conseillers qui le guidèrent dans ses acquisitions figuraient entre autres l’encyclopédiste Melchior Grimm, Denis Diderot et des diplomates russes comme Dimitri Golizyn et Alexandre Stroganov. En 1775 Catherine se fit construire près du palais d’Hiver dans le style qui était à la mode à l’époque, le Petit Ermitage par l’architecte H.B. Vallin afin de pouvoir s’y retirer à titre privé ou avec des petits groupes de personnes. Bientôt un deuxième bâtiment fut construit pour pouvoir stocker les nouvelles acquisitions; ce bâtiment, le Vieil Ermitage, fut conçu par l’architecte J.M. Velten en 1784. À l’époque, des pièces de théâtre étaient données dans le Petit Ermitage; en 1783 Catherine fit construire un bâtiment dédié à cet usage : le théâtre de l’Ermitage. Presque à la même époque fut édifié dans l’aile située le long du quai du canal de l’Hiver, la loggia de Raphael une réplique de l’original construit au Palais du Vatican à Rome. En 1797 la collection avait cru au point de contenir 3996 peintures.
D’Alexandre I. à Nicolas II : construction et ouverture du musée au public
Durant la première moitié du XIX
e siècle, les différentes collections furent réorganisées et agrandies avec des oeuvres d'art orientales et des objets archéologiques. La présentation des tableaux par école nationale, adoptée alors, était une nouveauté; en 1825 pour la première fois furent ouvertes des salles présentant l'art russe du XVIII
e siècle.
Jusque là, la collection de peintures n'était accessible qu'au cercle restreint des membres de la cour impériale. En 1852 le tsar décida de séparer la résidence impériale des salles d'exposition de la collection de l'Ermitage. Ainsi la collection put être, pour la première fois, accessible au public bien qu'avec d'importantes restrictions. Nicolas Ier fit construire le Nouvel Ermitage qui communiquait avec le reste de l'Ermitage mais disposait d'une entrée séparée permettant d'accéder directement au musée. Le bâtiment fut édifié entre 1839 et 1851 sous la direction de l'architecte Vassili Petrovich Stassov et Jefimov sur des plans de Leo von Klenze.
Nicolas Ier par ailleurs travailla à agrandir les collections : il acheta, entre autres, la collection rassemblée durant les guerres napoléoniennes par Joséphine de Beauharnais, la veuve de Napoléon à ses héritiers.
La Révolution d'Octobre
[image] [image] [image] Durant la première guerre mondiale une partie du palais d'Hiver servit d'hôpital. Un événément décisif de la Révolution d'Octobre eut lieu dans ces murs lorsque les bolchéviques arrêtèrent dans le Palais d'Hiver les membres du gouvernement Kerinski. Durant la révolution d'Octobre, un grand nombre de collections privées de nobles russes comme celles des familles
Strogonov, Scheremetjev, Ioussoupov et Chouvalov furent confisquées au profit de l'Ermitage.
Peu après la prise de pouvoir des bolchéviques, le musée impérial fut renommé musée d'Etat et les bâtiments du palais d'Hiver ouverts au public comme salles d'exposition. Les premières années de la Révolution furent, en particulier à Saint-Pétersbourg, marquées par la volonté de sensibiliser le public à la culture de l'Europe de l'Ouest. Le premier ministère de l’Éducation formé après la Révolution d'Octobre reçut ainsi l'appellation de commissariat public aux Lumières; cet état d'esprit régna également sur l'Ermitage durant les premières années. Peu après la révolution, le palais d'Hiver fut consacré à des lectures, des exposés et des projections de film. La première exposition permanente d'Antiquités Egyptiennes ouvrit ses portes en 1920; en 1922 l'Ermitage était entièrement ouvert au public, l'entrée restant gratuite durant les 5 premières années. Jusqu'au milieu des années 1930 un musée de la Révolution d'Octobre était installé dans le palais d'Hiver à côté du musée de l'Ermitage.
Démantèlement des collections
Dans les années 1920 de longues négociations furent menées avec ce qui est devenu depuis le musée Pouchkine à Moscou pour la cession de certaines pièces des collections de l'Ermitage. Un accord fut trouvé en 1927 et 700 peintures conservées en dépôt furent transférées au musée moscovite. Plus tard 70 oeuvres majeures exposées à l'Ermitage furent également transférées parmi lesquelles
Minerve de
Veronese et
Le Combat de Joseph contre les Amorites de
Poussin .
Dans le cadre de la mise en place du premier plan quinquennal de l’URSS le ministre du commerce extérieur décida de vendre une partie des collections d’art des musées d’État en passant par l'organisation Antiquriat fondée en 1925. Entre 1928 et 1933 les marchands d'art Matthiesen (Berlin), Colnaghi (Londres) et Knoedler (New York) achetèrent 2 880 peintures de l’Ermitage. Parmi celle-ci figuraient 250 oeuvres majeures et 50 peintures d’une certaine valeur.
Le siège de Leningrad
Durant la Seconde Guerre mondiale l’Ermitage fut une des cibles de l'armée allemande au cours du siège de Léningrad. Celles-ci avaient reçu des ordres explicites de ne pas épargner la ville et Leningrad fut soumise durant plusieurs années à de bombardements aériens et terrestres qui l'endommagèrent fortement. Les bâtiments de l’Ermitage furent sévèrement touchés par 17 obus d'artillerie et deux bombes lancées d'avion. Les collections avaient été mises à l'abri en partie dans les caves du musée; plus d’un million de pièces furent envoyées à
Ekaterinbourg. À l'époque 12 000 personnes vivaient à l’Ermitage pour préserver les collections et dans la mesure du possible limiter les dégâts produits par les bombes et le froid. La première exposition des collections restées dans le musée fut ouverte peu après la levée du siège le 7 novembre 1944; la réouverture officielle du musée avec toutes ses collections eu lieu le 5 novembre 1945. La réparation des dégâts causés par le siège s’étala sur plusieurs années.
De l’après-guerre jusqu’en 1990
En 1948 une grande partie de la collection du musée de Moscou dédié aux arts de l’Occident fut transférée à l'Ermitage. Parmi ces peintures figuraient les collections de deux mécènes de la période tsariste Sergei Ivanovitch Schtchukin et Ivan Abramovitch Morosov. La plupart des oeuvres du XX
e siècle de l'Ermitage, en particulier les tableaux de Pablo Picasso, proviennent de cette collection. Ces peintures, taxées de formalisme durant une partie de l'ère soviétique, ne purent être exposées qu'après la mort de
Staline. Par ailleurs les tableaux, qui avaient été volés durant la Seconde Guerre mondiale par la
Wehrmacht dans les territoires occupés puis récupérés par l'
Armée rouge, furent également confiés à l'Ermitage. Depuis 1990 certains de ces tableaux ont été restitués à leurs propriétaires légitimes d'autres sont exposés dans des salles dédiées.
Depuis le démantèlement de l’Union soviétique
Sous l’ère soviétique, bien que le musée de l’Ermitage passait alors pour l’une des vitrines de l’Union soviétique, il était à peine connu dans les pays occidentaux. La direction du musée et les principales décisions étaient en pratique prises par le
Politburo. Depuis 1996 l’Ermitage est même placé directement sous le patronage du président de la Russie.
Toutefois depuis 1990 le musée dispose d'une plus grande autonomie bien que souffrant toujours de problèmes financiers : ainsi en 1996 le musée qui demandait l'équivalent de 60 millions de dollars à l’État, se vit promettre 40 millions mais en reçut finalement 18. Les chiffres respectivement pour 1997 (90 millions /30/12) et 1998 (7,4 / 5,4 / 2,7) furent encore inférieurs. L’Ermitage fait partie avec le Théâtre Bolchoï et la bibliothèque Lénine des principaux projets placés sous la protection de l'UNESCO en Russie. Le budget du musée qui représentait dans les années 1990 1% du budget du Metropolitan Museum of Art, s'est relevé par la suite pour atteindre environ 10%. 60 % des frais de fonctionnement de l'Ermitage sont pris en charge par l’État. Les 2 500 employés du musée doivent souvent occuper un second emploi le soir ou la nuit pour compenser la faiblesse des salaires versés.
Depuis l'ouverture de la Russie, l’Ermitage est devenu pour les touristes étrangers l'attraction principale du pays. Une coopération à long terme s'est mise en place avec le Musée Guggenheim. Les Pays-Bas soutiennent également financièrement et techniquement le musée depuis l'éclatement de l'Union soviétique. En 2004 l’Ermitage a ouvert une annexe à Amsterdam ainsi qu'un musée Guggenheim Ermitage à Las Vegas en collaboration avec le musée Guggenheim. Un projet similaire à Londres a débouché sur la création de salles d'exposition Ermitage à l’Institut des Arts Courtauld. Le musée travaille ces derniers temps sur la numérisation de ses collections. Contrairement à beaucoup de musées les prises de photos à des fins privées non lucratives ou pédagogiques sont autorisées.
OEuvres exposées au musée de l’Ermitage
[image] [image] [image] Voir aussi
Liens externes