La
musique sérielle ou
sérialisme est un mouvement
musical du
XXe siècle. Ce concept englobe les musiques dont le principe de construction se fonde sur une succession rigoureusement préétablie et invariable de sons appelée
série. Les rapports d'intervalle propres à la série restent stables. Elle fut initiée par la Seconde école de Vienne avec
Arnold Schoenberg,
Alban Berg et
Anton Webern, qui ont érigé en système une certaine évolution du langage musical déjà perçue chez
Gustav Mahler et d'autres précurseurs qui poussèrent les schémas de la tonalité jusqu'à créer une absence de repères tellement les
modulations étaient nombreuses.
En réaction aux « diktats » de la Tonalité, ce mouvement a donc conçu une nouvelle théorie compositionnelle susceptible de supplanter l'Harmonie tonale, qui prévalait depuis le XVIIIe siècle. La musique sérielle n'est qu'un cas particulier du Dodécaphonisme. Le dodécaphonisme consiste à utiliser les 12 sons chromatiques, le plus souvent selon un principe d'énumération et sans répétition. La musique sérielle n'apparaît réellement qu'avec la Klavierstück V de l'opus 23 de Schönberg en 1923 ; il s'agit ici de n'utiliser qu'une seule et unique suite de 12 sons (la série) et de travailler ses développements selon les 4 formes énumérées ci-dessous.
- dans sa forme originelle (Grundgestalt) appelée aussi forme droite
- en récurrence (la série est prise par la fin) appelée aussi forme rétrograde
- en renversement (tous les intervalles sont imités en mouvement contraire, c’est-à-dire qu'un intervalle descendant devient ascendant et vice versa) appelée aussi forme miroir
- en récurrence du renversement appelée aussi forme miroir du rétrograde
C'est ce dernier procédé qui, progressant en Allemagne, aboutit peu à peu à un langage totalement chromatique délivré de toute polarité tonale : les mélodies ne sont plus soumises aux lois harmoniques d'attirance vers une note ou un accord. L’intérêt du procédé provient du fait que les intervalles (ou plutôt les parités intervalliques) sont récurrents et proposent à l'audition une couleur harmonico-mélodique spécifique.
Extension du domaine de la série
La généralisation aux rythmes et aux durées puis aux
timbres et à tous les paramètres du
son, conduira au milieu du XX
e siècle à un
sérialisme intégral (Stockhausen,
Boulez,
Nono,
Babbitt,
Koffler…).
Voir aussi