La neuroéconomie est une branche de recherche au croisement de l'économie et des neurosciences cognitives qui étudie l'influence des facteurs
cognitifs et émotionnels dans les
prises de décisions qu'il s'agisse d'
Investissement, d'
Achat, prise de
Risque,
Consommation. Elle couvre entre autres, sous l'appellation
neurofinance, la prise de décision en matière de
placements et d'
emprunts.
Elle est voisine de l'économie comportementale, la différence étant que celle-ci s'intéresse plutôt aux comportements individuels et collectifs des agents économiques tandis que la neuroéconomie examine les bases neurobiologiques de ces comportements, notamment grâce aux techniques d'Imagerie cérébrale.
Méthodes
Ces recherches, qui ressortissent au domaine plus large des neurosciences cognitives, examinent les réactions du
Cerveau à divers stimuli, par exemple des images publicitaires, en utilisant le cas échéant des appareils de mesure adéquats (notamment l'IRM fonctionnelle). C'est ainsi que l'
Imagerie cérébrale permet de repérer quelles zones du cerveau sont activées lors de décisions économiques, et à quel type d'émotions positives ou négatives elles correspondent.
L'une des questions les plus souvent abordées concerne donc les bases neurales de la prise de décision économique, par exemple lors d'opérations boursières. Lorsqu'on mesure l'activité cérébrale d'un individu qui doit décider de vendre ou d'acheter un titre en bourse, on observe la mise en jeu de différentes zones du cerveau actives également lors d'autres circonstances émotionnelles de la vie, notamment lors d'intenses plaisirs ou souffrances.
Résultats
La neuroéconomie tend donc à confirmer le rôle important des processus psychologiques émotionnels dans la prise de décision économique et financière, laquelle ne se fait donc pas entièrement sur des bases rationnelles. Elle apporte ainsi un nouvel outil d'investigation permettant de compléter l'étude des
biais cognitifs et émotionnels déjà mis à jour dans le domaine plus large de l'économie comportementale.
Au niveau des applications, une meilleure connaissance du rôle des émotions dans la décision économique peut à la fois conduire à des manipulations (par exemple en matière de promotion des ventes, le neuro-Marketing) et à l'inverse permettre aux agents économiques de mieux comprendre, pour y résister, ce qui, dans leur fonctionnement mental, peut les détourner d'une analyse rationnelle.
Développements de ce domaine
La neuroéconomie bénéficie d'un intérêt scientifique croissant notamment depuis l'obtention du « Prix Nobel » d'économie 2002 par le
Psychologue Daniel Kahneman en 2002. Aux États-Unis les plus grandes universités ont développé des laboratoires de recherche pluridisciplinaires et ont inscrit cette discipline au programme des cursus en économie comme en
Neurosciences. En France, cette discipline est en train de connaître un rapide développement tant au sein des universités que des entreprises.
Ce développement ne va pas sans poser des questions d'ordre éthique sur les potentielles utilisations qu'il pourrait être fait de ces données scientifiques et plus généralement sur l'utilisation des neurosciences hors des laboratoires scientifiques ou médicaux, problématiques que l'on résume sous le terme de neuroéthique.
Notes et références
Voir aussi
Liens internes
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