(Œuf (télolécithe)) Pour les articles homonymes, voir OEuf (télolécithe) (homonymie).
Dans la reproduction sexuée, l’oeuf est le premier stade de la vie d'un individu. C'est une cellule issue de la Fécondation d'un Ovule, c'est-à-dire, issue de la fusion avec un Gamète mâle — un Spermatozoïde pour les animaux. Cette cellule se développera par divisions successives pour former l'embryon.
À l'origine, et toujours dans le langage courant, on appelait « oeuf » l'ensemble formé de l'organisme qui se développe avant la naissance et de son entourage protecteur. En effet, chez les oiseaux, les Reptiles et les monotrèmes, l'oeuf est entouré d'une coquille, dure ou flexible selon l'espèce. Les oeufs de reptiles, en particulier ceux à coquille souple, absorbent plus facilement l'eau que les oeufs d'oiseaux. Le revêtement intérieur de la coquille, est tapissé de vaisseaux sanguins (provenant de l'allantochorion) permettant à l'embryon de respirer à travers les pores de la coquille. De tels oeufs sont dit « télolécithes » pour les différencier des autres types d'oeufs propres aux arthropodes, aux batraciens, etc.
L’oeuf est une cellule unique, qui se distingue des autres par sa taille, très souvent non microscopique.
Les animaux qui pondent des oeufs avant leur éclosion sont appelés ovipares. Chez d'autres animaux, l'oeuf éclot dans la Matrice, avant la ponte, on parle alors d'ovovivipares. On a longtemps supposé que certaines espèces de reptiles étaient ovovivipares, c'est-à-dire que leurs oeufs restent dans les voies internes des femelles durant leur développement. Ces espèces sont cependant considérés aujourd’hui comme vivipares puisqu’il existe un vrai Placenta dans les oviductes de la Femelle.
OEufs amniotiques
Les oeufs à coquille sont appelés « oeufs amniotiques ». La coquille les protège et maintient l'humidité du contenu en supplément d'une
Annexe embryonnaire spécifique appellé
Amnios.
Coupe d'un oeuf de poule domestique | | 1. Coquille calcaire 2. Membrane coquillière externe 3. Membrane coquillière interne 4. Chalaze 5. Blanc d'oeuf (ou albumen) externe (fluide) 6. Blanc d'oeuf (ou albumen) intermédiaire (visqueux) 7. Peau du jaune d'oeuf (ou Vitellus) 8. Jaune d'oeuf (ou vitellus) formé | 9. Point blanc puis embryon 10. Jaune d'oeuf (ou vitellus) jaune 11. Jaune d'oeuf (ou vitellus) blanc 12. Blanc d'oeuf (ou albumen) interne (fluide) 13. Chalaze 14. Chambre à air 15. Cuticule |
Dans le cas des oeufs à coquille dure, le Carbonate de calcium (calcaire) est le principal constituant de ladite coquille.
L'oeuf d'Autruche est le plus gros oeuf à coquille d'animal vivant, et celui du Colibri d'Hélène, le plus petit.
La coquille
Les
oiseaux sont les seuls animaux à pondre des oeufs tachetés. Plusieurs fonctions ont été attribuées à cette pigmentation, comme le camouflage aux yeux des prédateurs. Toutefois, on rencontre cette pigmentation même chez les oiseaux dont les oeufs sont entièrement cachés au sein des
nids.
Selon Andrew Gosler et ses collègues (de l'Institut d'ornithologie Edward Grey, à Oxford), ces taches joueraient un rôle dans la robustesse des coquilles. En effet, en étudiant des populations de mésanges charbonnières, dans des régions où les ressources en calcium varient, ils ont établi une relation entre les taches et l'épaisseur de la coquille des oeufs. Ainsi, l'épaisseur est généralement plus faible aux endroits montrant les taches les plus sombres, mais les oeufs pondus dans des environnements riches en calcium sont moins tachés que ceux des zones où cette ressource est peu disponible.
Ces taches sont constituées de protoporphyrines, des molécules produites lors de la synthèse de l'Hème (un composant de l'Hémoglobine). Or, cette molécule pourrait, dans une certaine mesure, jouer un rôle dans la structure de la coquille. En effet, la protoporphyrine renvoie les infrarouges, évitant des pertes en eau, elle montre également une structure proche des lubrifiants solides (comme le Graphite), permettant une meilleure absorption des chocs.
Pour les oiseaux, ces taches pourraient également donner un indice sur le degré de fragilité des oeufs, notamment en exposant les zones fragiles.
Structure de l'oeuf
L'oeuf est pondu même s'il ne rencontre pas de Spermatozoïde dans le Vagin. Si l'oeuf est fécondé, le point blanc composé d'une cellule indifférenciée devient rouge lorsque l'embryon commence à se développer. L'embryon est relié au sac vitellin, très vascularisé, au moyen de la tige vitelline, riche en vaisseaux. L'Albumen est une réserve d'aliment qui fournit des protéines et de l'eau à l'embryon, et protège celui-ci des micro-organismes (présence de Lysozyme). L'embryon est entouré d'une poche appelée Amnios, laquelle délimite la cavité amniotique, remplie du Liquide amniotique. Ce sac protège et sert en même temps d'amortisseur à l'embryon. Les déchets azotés sont éliminés dans l'Allantoïde, ou plutôt l'allantochorion, sous forme d'acide urique. L'allantochorion permet à l'embryon d'obtenir de l'Oxygène et de rejeter le CO2 grâce à une paroi vascularisée et à un accolement à la coquille calcaire poreuse qui permet le passage des gaz. En dissolvant les sels de la coquille, il permet à l'embryon de construire ses OS (calcification).
Incubation
Article détaillé : .Pour se développer, l'oeuf a besoin d'une Température minimale. L'oeuf est donc incubé — ou couvé — chez de nombreuses espèces. Dans les zones équatoriales, certains oeufs sont enterrés dans le sol, ou sous des tas de feuilles qui, en se décomposant dégagent une chaleur constante.
Chez certains Boidae comme les pythons, la Femelle couve littéralement ses oeufs en s’enroulant autour de sa ponte : on constate alors une exceptionnelle élévation de la température de son corps.
L'éclosion
Article détaillé : .L'embryon, lorsque son développement est terminé, absorbe le reste de Vitellus, l’albumen ayant déjà été consommé. Le petit commence par briser la poche d'air qui s'est constituée dans le bas de l'oeuf. L'Allantoïde, qui lui avait fourni de l'air, se déshydrate. Le nouveau-né rompt la coquille avec une structure nommée diamant — situé sur le bec pour les oiseaux et les tortues ou sur la mâchoire pour les serpents — en donnant des coups de tête. Cette opération peut lui prendre du temps : pour certaines espèces, les parents aident leurs petits au cours de cette opération. L'Amnios et l'allantoïde restent dans la coquille. Le diamant tombe après quelques jours.
Durée de l'incubation
Chez la plupart des espèces qui laissent le développement de leurs oeufs aux conditions extérieures (insectes, poissons, amphibiens, reptiles...), la durée de ce développement n'est pas fixe comme chez les espèces
Homéotherme qui incubent leur oeufs (oiseaux, mammifère
Protothérien). Pour se développer les oeufs des premiers ont besoin d'une certaine « quantité » chaleur. Un valeur peut être calculée de façon à modéliser ce besoin, ce chiffre en
Unité degrés-jours présume à un nombre de jours et des températures auxquelles s'est déroulé le développement. Plus les températures sont basses, plus grande sera la durée entre la ponte et l'éclosion.
Détermination du sexe par la température
Pour certaines espèces, une caractéristique du développement embryonnaire est la détermination du Sexe par la Température à une période critique de l'Incubation. Dans ce cas, cette détermination peut se faire avec un ou deux paliers de température.
Ce phénomène a été observé pour la première fois chez un reptile agame (un Lézard) par Madeleine Charnier, qui travaillait au Sénégal, et publié en 1967. Mais les travaux les plus importants sur le sujet ont été effectués par Claude Pieau, chercheur au CNRS, lequel a montré que chez certaines tortues, la température d'incubation des oeufs pouvait influer sur le sexe de ces animaux.
Ce phénomène — appelé « TSD » pour Temperature-Dependent Sex Determination — n'est pas opérationnel chez certaines espèces, et fonctionne avec un ou deux paliers de température chez d'autres. Claude Pieau a écrit plus d'une centaine d'articles scientifiques sur le sujet dont certains restent une référence.
Il ne faut pas confondre la détermination du sexe et la « différenciation » du sexe, cette dernière correspondant à l'ensemble des processus qui conduisent d'une gonade indifférenciée à une Gonade mâle (Testicule) ou Femelle (ovaire). Cependant, alors que ces deux évènements sont clairement distincts chez les espèces avec chromosomes sexuels, et pour lesquelles la température est sans effet, chez les espèces concernées par le phénomène en question, cette détermination du sexe par la température a lieu au début du développement de la gonade, par conséquent, la différenciation est concomitante à la détermination du sexe. Mais les deux concepts doivent être clairement différenciés.
Certaines tortues, les crocodiliens, les sphenodons, les mégapodiidés, utilisent ce type de détermination.
Voir aussi
articles connexes
Bibliographie
- (en) Andrew G. Gosler, James P. Higham et S. James Reynolds, Why are birds' eggs speckled?, Ecology Letters, volume 8, numéro 10, pages 1105-1113, octobre 2005.
Liens externes
Notes