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Obéron, ou Aubéron est le roi des Fées, selon de nombreuses légendes. Il apparaît dans la littérature dès le haut Moyen Âge (Huon de Bordeaux), et il est particulièrement connu comme personnage de William Shakespeare, dans Le Songe d'une nuit d'été (vers 1590).
Obéron apparaît dans de nombreuses autres oeuvres, anciennes (Chaucer, Spenser, Wieland) ou modernes.
Légende mérovingienne
Le statut d'Obéron comme roi des
elfes provient du personnage d'
Alberich (
elbe pour elfe,
reix,
rex pour « roi »), un
Sorcier dans l'histoire légendaire de la dynastie Mérovingienne. Dans cette légende, il est le « frère » dans l'Autre Monde de
Merowech, dont le nom est l'éponyme des
Mérovingiens. Alberich gagne pour son fils aîné Walbert la main d'une princesse de
Constantinople. Dans l'épopée
Nibelungenlied, Alberich garde le trésor des
Nibelungen, mais est vaincu par Siegfried.
Geste française
Le nom Obéron est mentionné dans la littéraire française dès la première moitié du
XIIIe siècle, comme nain féerique qui aide le héros, dans la
Chanson de geste Les Prouesses et faitz du noble Huon de Bordeaux.
Quand Huon, fils du comte Seguin de Bordeaux, traverse la forêt où il vit, il est mis en garde contre Obéron par un hermite, mais sa courtoisie l'amène finalement à recevoir les salutations d'Obéron, et ainsi obtenir l'aide de ce dernier dans sa quête. Ayant tué Charlot, le fils de l'empereur (par auto-défense), Huon doit visiter la cour de l'Amir de Babylone et exécuter divers exploits pour gagner le pardon. C'est seulement grâce à l'aide d'Obéron, qu'il y réussit.
Cet elfe apparaît avec une taille de nain, mais très beau ; Obéron explique que lors de son baptême, une fée offensée l'a maudit à cette taille — première mention d'une mauvaise Marraine-fée). Mais radoucie, celle-ci lui aurait ensuite donné en compensation une grande beauté. Cet aspect singulier, issu de l'Alberich de Nibelungen, la taille de nain, trouvait ainsi une explication.
Le véritable Seguin était comte de Bordeaux sous Louis le Pieux en 839, et mourut en combattant les Normands en 845. Charles l'Enfant, fils de Charles le Chauve, mourut en 866 des blessures infligées par un certain « Aubouin », dans des circonstances similaires à celles du Charlot de l'histoire — un guet-apens. Obéron apparaît donc dans l'imaginaire courtois français du XIIIe siècle, d'après une interprétation de faits historiques datant du IXe.
À ce personnage légendaire, il est donné quelques artefacts celtiques, telle une coupe magique (comparable au Saint Graal) qui reste toujours pleine pour le vertueux : « La coupe magique fournissait leur repas du soir ; son pouvoir était tel, qu'elle proposait non seulement du vin, mais aussi des aliments plus solides quand désirés » selon Thomas Bulfinch. Dans cette histoire, Obéron est également présenté comme l'enfant de la Fée Morgane et de Jules César.
Un contient un prologue à l'histoire Huon de Bordeaux, sous la forme d'un roman séparé (dédié au personnage d'Auberon), et quatre suites. Il y eut plus tard des versions françaises.
Shakespeare
Shakespeare vraisemblablement lut ou entendit cette chanson de geste, dans la traduction faite vers 1540 par Lord John Bourchier Berners, intitulée
Huon de Burdeuxe. Dans son journal intime, Philip Henslowe nota qu'une représentation de la pièce
Hewen de Burdocize eut lieu le 28 décembre 1593.
C'est vers cette même période que Shakespeare écrivit sa pièce de théâtre A Midsummer Night's Dream.
Voir l'article : Le Songe d'une nuit d'été
Autres références historiques
Obéron est un personnage dans The Scottish History of James IV (« L'Histoire écossaise de James IV »), une pièce écrite vers 1590 par Robert Greene.
En 1610, Ben Jonson a écrit une Mascarade : Oberon, the Fairy Prince (« Obéron, le Prince féerique »). Il a été représenté par Henry Frederick Stuart, le prince de Galles, à la cours anglaise le jour du nouvel an 1611.
Obéron fait également partie du Semi-opéra de Henry Purcell The Fairy Queen (1692), adapation musicale de Le Songe d'une nuit d'été.
En 1826, l'opéra Oberon de Carl Maria von Weber (écrit d'après un poème de Christoph Martin Wieland) fut joué au Covent Garden de Londres.
Le nom Obéron fut choisi pour nommer le satellite de la planète Uranus en 1847, comme hommage à William Shakespeare et son personnage littéraire.
Références modernes
Le personnage du roi Obéron a été transposé dans de nombreuses oeuvres fantastiques, notamment en langue anglaise ; romans , bande-dessinées, dessin-animés, films...
- Dans les romans fantastiques du Cycle des princes d'Ambre de Roger Zelazny, Obéron est le roi d'Ambre et le père de tous les princes.
Références et notes
Liens externes