Ossian
- Les recueils de poèmes dits « gaéliques » publiés en Anglais par James Macpherson (1736-1796), entre 1760 et 1763 et attribués à un barde écossais du IIIe siècle, Ossian, fils du roi Fingal, eurent un énorme retentissement dans toute l'Europe. C'était par exemple une des lectures favorites de Napoléon. Il faut préciser qu'une controverse existe au sujet de ces poèmes : certains n'y voient là qu'une supercherie littéraire, une mystification menée de main de maître par MacPherson. En d'autres termes, les textes seraient apocryphes, et le personnage d'Ossian tout bonnement imaginaire - tout du moins dans sa facette de poète.
- Le jugement actuel de l'Encyclopedia Britannica est plus nuancé. On a retrouvé, après la mort de Macpherson, les originaux de plusieurs poèmes gaéliques se rattachant au cycle ossianique. Macpherson les aurait suivi parfois "de très près" (closely), parfois en prenant beaucoup de libertés. Le XVIIIe siècle est encore l'époque des "belles infidèles", comme on peut s'en convaincre en comparant le texte anglais de Macpherson à sa traduction par Diderot. Macpherson a certainement inventé une partie de sa matière, mais il a eu le mérite de faire connaître un pan oublié de la culture européenne.
- Une véritable « celtomanie » s'empara de nombreux milieux littéraires « celtiques » couvrant aussi bien les langues et cultures que les monuments mégalithiques, lesquels n'ont de commun avec les Celtes que d'être sur les lieux d'implantation de tribus celtes. Les poèmes dits d'Ossian permirent, qu'ils soient authentiques ou entièrement apocryphes, du moins à l'Allemagne de se passionner pour son histoire ancienne et la mythologie celtique. Ainsi, sans les Poèmes d'Ossian, Wagner n'aurait sans doute jamais écrit sa Tétralogie.
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