Pour les articles homonymes, voir Parc Montsouris (homonymie).
Le
parc Montsouris est un
Jardin public situé dans le quartier du même nom, au sud de
Paris, dans le 14earrondissement. Pendant méridional du parc des Buttes-Chaumont, ce
parc à l'anglaise aménagé à la fin du
XIXe siècle s'étend sur 15
hectares. Endroit calme, il est planté de nombreuses espèces
végétales et abrite un grand nombre d'espèces d'
oiseaux.
Localisation
Le Parc Montsouris est situé entre la
Porte de Gentilly et la
Porte d'Arcueil. Il est délimité par le
Boulevard Jourdan au sud, les rues Gazan et de la Cité-Universitaire à l'est, l'avenue Reille au nord et les rues Nansouty et Émile-Deutsch-de-la-Meurthe à l'ouest. Il est desservi par la gare Cité universitaire, par la ligne T3 du tramway au niveau des stations
Cité universitaire et
Parc Montsouris ainsi que par les lignes de
bus et .
Historique
Le Parc Montsouris est imaginé au
Second Empire dans le but d'offrir aux Parisiens des
espaces verts aux quatre
points cardinaux de Paris :
Bois de Boulogne à l'Ouest, Buttes-Chaumont au
Nord,
Bois de Vincennes à l'
Est, et parc Montsouris au
Sud.
Haussmann décide de sa construction en 1860, et confie sa réalisation à l'Ingénieur Alphand. Le site est choisi sur les anciennes carrières désaffectées de Montsouris. L'aménagement de ces carrières posa de multiples problèmes. Ce lieu avait été utilisé, lors de la fermeture définitive du cimetière des Innocents, pour ensevelir les restes des défunts. On dut en retirer 813 tombereaux d’ossements.
La principale difficulté technique fut de construire le parc au dessus des lignes de Sceaux (nord-sud) et de la Petite Ceinture (est-ouest), tout en consolidant les anciennes carrières.
Véritablement mis en chantier en 1867, les travaux dureront jusqu'en 1878. Le parc est malgré tout inauguré en 1869. Le lac artificiel était alimenté à l'époque par l'aqueduc d'Arcueil. Le jour de l'inauguration, le lac artificiel se vida et l'ingénieur chargé de sa mise en oeuvre se suicida.
Autrefois parc de prédilection du Centre hospitalier Sainte-Anne, ce parc n'est désormais plus accessible aux patients de l'hôpital qui bénéficient d'un parc fermé dans l'hôpital même.
Le parc Montsouris est aujourd'hui un jardin public entretenu par le service des espaces verts de la Ville de Paris. Il est bordé au nord par l'avenue Reille (3 entrées), à l'est par la rue Gazan (2 entrées), au sud par le Boulevard Jourdan (2 entrées) et à l'ouest par la rue Nansouty. Contrairement à d'autres jardins parisiens, ses pelouses sont accessibles au public et ceci grâce au premier maire adjoint du 14ème, René Dutrey.
Bâtiments et constructions remarquables
Palais du Bardo
Cet édifice reproduisait à une échelle réduite une partie de la résidence d'été du Bey de Tunis. Il fut conçu par l'architecte Otapon pour représenter la Tunisie à l'Exposition universelle de 1867. Racheté à Jules de Lesseps pour 150 000 francs par la Ville de Paris en 1868, il fut remonté par Davioud en 1869 dans la partie sud du parc. Les ouvriers tunisiens mirent quatre Mois pour l'installer au point le plus haut du parc.
Prévu à l'origine pour servir de Logement au personnel de l'Observatoire chargé de l'étude et du Climat parisien, il eut à souffrir du siège de Paris en 1870 puis de la Commune en 1871.
Après restauration on le transforma pour en faire un observatoire météorologique dirigé jusqu'en 1886 par Marié-Davy. Puis il fut doté en 1876 d'un observatoire astronomique pour la Marine [↓] et d'un service consacré à l'étude des eaux et des cimetières de Paris et de la plaine de Gennevilliers, irriguée par les égouts. À partir de 1893 il abrita également un service des analyses chimiques et bactériologiques de l'air de la capitale.
En 1974, il fut définitivement évacué et laissé à l'abandon.
Se dégradant rapidement, et nécessitant une restauration, il fut racheté pour une somme symbolique par le gouvernement tunisien qui se chargea de le rénover. Il était aussi inscrit à l’inventaire des monuments historiques et était en cours de réhabilitation. La mairie de Paris venait d’affecter 15 millions de francs pour restaurer ce monument original quand il brûla entièrement le 5 mars 1991.
Vestiges de l'observatoire de la Marine puis du Bureau des longitudes
En
1875, le capitaine de vaisseau
Mouchez, membre du Bureau des longitudes depuis
1873, fait approuver son projet d'un observatoire chargé de compléter les connaissances astronomiques des officiers issus de l'École navale. Le projet est appuyé par plusieurs institutions et ministères, la Marine, l'
Instruction publique, le département de la Guerre, et surtout la Ville de Paris, qui assurera pratiquement à elle seule, le fonctionnement de l'observatoire, quand, en 1900, la Marine se désengagera du fonctionnement de cet observatoire.
Entre 1875 et 1910, l'observatoire est dirigé essentiellement par des officiers de Marine ayant tous évolué dans le cercle des amis proches de Mouchez. Ce dernier sera devenu entretemps, en 1878, le premier marin directeur de l'Observatoire de Paris.
Les directeurs seront successivement Mouchez, son ancien second, Frédéric Turquet de Beauregard, l'Amiral Charles de Poidloué, l'amiral Georges-Ernest Fleuriais, le capitaine de vaisseau Octave de Bernardières (qui prendra ensuite le commandement de l'École navale à Brest), le capitaine Émile Boistel, puis le commandant Émile Guyou. Quelques intérims seront assurés par des membres du Bureau des longitudes et de l'Observatoire, Félix Tisserand, Maurice Loewy.
L'observatoire voit passer un public plus large que les officiers de Marine : des voyageurs et explorateurs (dont le lieutenant de vaisseau Matha, de la première expédition Charcot de 1904-05) ; le futur directeur de l'observatoire de Tōkyō, nombre d'officiers de l'Infanterie, des ingénieurs français et étrangers, des étudiants, venus s'entraîner aux observations astronomiques, régler et utiliser des instruments astronomiques (cercles méridiens, instruments nautiques).
À l'observatoire de Montsouris, des essais seront faits sur des pendules et chronomètres utilisant un tout nouvel alliage à dilatation presque nulle, l'Invar.
Après 1905, l'observatoire vit comme il peut avec peu de subventions. Il devient un lieu de stockage des Archives du Bureau des Longitudes.
En 1983, l'Association française d'astronomie (Afa) et sa revue Ciel et espace, s'installent dans les locaux poussiéreux de l'observatoire abandonné depuis plusieurs années.
Station météorologique
En
1872, y fut fondé l'observatoire météorologique de Montsouris par Charles Sainte-Claire Deville. En
1896 l'observatoire de la
tour saint-Jacques lui fut affecté.
En 1947 une tour de relevé a été construite.
Depuis l'abandon du palais Bardo, de nouveaux locaux ont été construits et mis à la disposition du personnel en 1973. Cette station enregistre sans interruption les paramètres météorologiques depuis avril 1872, ce qui constitue un véritable trésor de mémoire du climat. C'est aujourd'hui un centre moderne qui réalise la prévision pour Paris et la petite couronne.
Matérialisation du méridien de Paris
Le
Méridien de Paris traverse le parc Montsouris. Pour matérialiser son emplacement, en
1806 est érigé par Vaudoyer la mire sud du
Méridien de Paris, la mire nord étant située à
Montmartre, dans le parc du
Moulin de la galette. Ce monument haut de quatre mètres est classé. Il était placé à l'origine dans le square de l'Observatoire, et a été déplacé par la suite. Sur la stèle on peut lire l'inscription suivante :
« Du règne de ... mire de l'Observatoire - MDCCCVI »
Pour la commération du bicentenaire de la naissance de François Arago, Jan Dibbets remporte le concours Hommage à Arago. Entre 1989 et 1994 cent-trente-cinq médaillons sont placés le long du méridien de Paris par l'artiste, dont neuf dans le parc entre l'avenue Reille et le boulevard Jourdan. Si on se fie à cette ligne imaginaire tracée dans le parc par les médaillons, on constate que la mire de 1806 n'est pas sur cette ligne.
Le pavillon Montsouris
Ce
Restaurant, créé en
1889, habillé d'une verrière en
1930, a reçu de prestigieux
clients tels que
Lénine et
Trotsky,
Beauvoir et
Sartre,
Jouvet et
Carné, etc.
Gare de Cité universitaire
La ligne B du RER traverse le parc Montsouris. La gare de Cité universitaire, enclave sur le parc, est une ancienne station de la
Ligne de Sceaux construite dans les années
1840. Son accès se fait exclusivement par le boulevard Jourdan.
La traversée du parc par la ligne se fait partie en remblai, partie en tranchée à ciel ouvert. Deux ponts permettent aux piétons de passer d'une partie du parc à l'autre.
Depuis 2006, la gare est desservie par une station de la ligne 3 du tramway : Cité universitaire.
Ligne de Petite Ceinture
La ligne de Petite Ceinture, voie de
Chemin de fer désaffectée depuis
1934, passe par le parc Montsouris. C'est d'abord une tranchée de plusieurs centaines de mètres qui sort du tunnel passant sous la rue Gazan. Puis la voie emprunte un
Tunnel d'un kilomètre est-ouest qui passe sous le parc.
La gare Parc de Montsouris se situait en bordure est de la rue de l'Amiral-Mouchez, et a été détruite lors de l'urbanisation de la partie ouest de la gare de la Glacière-Gentilly, au début des années 1980.
Lieux et observations remarquables
Ce parc, calme et ombragé qui possède de nombreuses essences d'
arbres, est aussi le refuge de plusieurs espèces d'oiseaux. Il est traversé par le sentier de grande randonnée GR1.
Arbres remarquables
Plus de 1 400 arbres sont plantés ici, dont la plupart centenaires. On peut y admirer notamment :
- près de l'esplanade du Pavillon Bardo, un arbre rare, l'arbre parasol de Chine, dont les feuilles ressemblent à celles des érables ;
- à l'entrée nord du parc, un Kaki, arbre exotique dont les feuilles se parent d'une couleur lie-de-vin à l'automne.
Autour du lac :
| |
Corneille. | Oiseaux sur le lac. |
Oiseaux à observer
Statuaire
De nombreuses
sculptures réalisées entre
1878 et
1960 ornent le parc : oeuvres d'
Étex, de Lipsi, de
Desca, Valsenis, etc.
Le parc et l'histoire de France
- En 1871 lors de la Commune, le parc fut le théâtre de combats.
- Le 23 octobre 1897, un des acteurs de l'Affaire Dreyfus, Esterhazy, rencontre Schwartzkoppen pour la dernière fois. Un peu plus tard, au parc Montsouris, il a une entrevue secrète avec Charles du Paty de Clam, déguisé, qui l'assure de sa protection.
- La Seconde Guerre mondiale y fit au moins une victime : le soldat Pierre Durand y mourut, victime d'une bombe (une stèle commèmore ce fait à proximité du lac).
Le parc et l'art
Cinéma
De nombreux
films ont une ou plusieurs scènes se déroulant dans le parc Montsouris. Par exemple :
C'est aussi, depuis plusieurs années, pendant le mois d'août, un des sites de projection de la mairie de Paris pour son animation culturelle « Cinéma au clair de lune. »
Chanson
En
1988,
Jacques Higelin écrit et interpète une
Chanson intitulée
Parc Montsouris, consacrée au parc éponyme, dans l'album
Tombé du ciel :
« Le parc Montsouris c’est le domaineOù je promène mes anomalies…
Où j’me décrasse les antennes
Des mesquineries de la vie. »
Littérature
« Des milliers et des milliers d'annéesNe sauraient suffire
Pour dire la petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Au parc Montsouris à Paris
À Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre. »
- Le 2 juillet 1923, le journal littéraire Le Divan fêta son quinzième anniversaire avec un dîner au parc Montsouris, Louis Thomas et son épouse étaient présents et s’y trouvèrent en la compagnie non seulement des auteurs et critiques habituels de la revue, mais également de « vedettes » telles que Henri de Régnier, Edmond Jaloux, Roland Dorgelès, Francis Carco, Jean-Louis Vaudoyer, Henri Ghéon et François Mauriac, pour y écouter les félicitations éloquentes que Paul Valéry, empêché, avait fait parvenir.
- Jaya Ganga, le Gange et son double (Ramsay, 1985) par Vijay Singh (né en 1952). L'action commence à Paris, principalement au parc Montsouris. Ce livre sera adapté au cinéma sous le titre Jaya, fille du Gange, en 1999.
- LHistoire d'O y commence…
Peinture
Voir aussi
Notes et références
Bibliographie
- René-Léon Cottard, Vie et histoire du 14e arrondissement, Montparnasse, Parc de Montsouris, Petit Montrouge, Plaisance : histoire, anecdotes, célébrités, curiosités, monuments, musées, promenades, jardins, dictionnaire des rues, vie pratique, Hervas, Paris,1988, 155 p.(ISBN 2-903118-34-5)
- Sur l'observatoire de la Marine puis du Bureau des longitudes, créé en 1875 par l'amiral Ernest Mouchez : Guy Boistel, Instruire les marins avec les moyens du Bord : l'observatoire de Montsouris, Les Génies de la Science (Pour la Science), n°28, août-octobre 2006, pp. 28-33.
Articles connexes
Liens externes
- Sur le site officiel de la ville de Paris :
- Le parc Montsouris : photos actuelles et des années 1900
- Parc Montsouris : présentation de ses arbres, arbustes et chimères
- Plans et vues satellite :
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