Pour les articles homonymes, voir
Martin et Paul Martin (homonymie).
| Paul Edgar Philippe Martin | |
|
---|
21e premier ministre du Canada |
Date et lieu de naissance | 28 août 1938 à Windsor (Ontario) |
Parti politique | Parti libéral du Canada |
Le très honorable Paul Edgar Philippe Martin, C.P., Hon. B.A., LL.B. (né le 28 août 1938 à Windsor, Ontario) est un homme politique canadien. Il a été premier ministre du Canada du 12 décembre 2003 au 6 février 2006.
Biographie
Né à
Windsor, en
Ontario, le jeune Paul Martin est marqué par les campagnes électorales de son père, parlementaire et membre du gouvernement libéral sous quatre Premiers ministres différents. Après des études de philosophie, d’histoire et de droit à l’université de Toronto, il est reçu au barreau de l’Ontario en 1966, mais entreprend finalement une carrière dans les affaires au sein d’une société d’investissement basée à
Montréal (Power Corporation du Canada). En 1968, il s’offre une parenthèse politique de quelques mois pour diriger la campagne de son père, engagé pour la deuxième fois dans la course au leadership du Parti libéral canadien (PLC). De retour aux affaires, il prend la direction de la Canada Steamship Lines, une compagnie de transport maritime, qu’il rachète en 1981 — et dont il transmet la gestion à ses fils en 2003.
En 1988, les libéraux sont dans l’opposition et en quête de nouvelles personnalités. Sur les conseils de son père, Paul Martin se présente dans la circonscription de LaSalle-Émard (Montréal) et entre à la Chambre des communes. Quand John Turner abandonne la direction du parti l’année suivante, Paul Martin se présente à sa succession et termine deuxième derrière Jean Chrétien, qui lui confie la rédaction de son programme électoral en vue des prochaines législatives.
Ministre des finances
D'abord élu à la Chambre des communes du Canada en
1988 comme
Député libéral de la circonscription
Lasalle-Émard, il a participé sans succès comme candidat à la chefferie du Parti libéral du Canada en
1990. En
1993, Paul Martin a été nommé ministre des Finances dans le gouvernement de
Jean Chrétien, son prédécesseur. Il a conservé ce poste jusqu'en
2002.
A cause de ses efforts au ministère des Finances, le Canada a réussi, dès la fin des années 1990, à non seulement éliminer son déficit budgétaire mais aussi a beaucoup augmenter sa dette nationale d'environ 36 milliards de dollars canadiens. Comme ministre des Finances, il a instauré un projet de loi très controversé faisant en sorte que tout immigrant voulant résider au Canada doit débourser une somme de 475$ lors de son arrivée. Cette taxe d'entrée sur le territoire canadien devait être éliminée en 1993, l'année durant laquelle le Canada n'était plus dans une position déficitaire, mais malgré cela, Paul Martin a maintenu cette taxe. Il est aussi important de savoir qu'au cours de la période où Paul Martin fut ministre des Finances, le Canada a éliminé un déficit de 42 milliards de dollars et a enregistré cinq excédents budgétaires consécutifs.
Toutefois, plusieurs provinces, dont le Québec et l'Alberta, considèrent que ses programmes d'austérité budgétaire ont contribué à élargir le déséquilibre fiscal entre les états provinciaux et l'état fédéral, puisque plusieurs programmes sociaux canadiens, dont le système de santé public, ont subi d'importantes coupures budgétaires en 1996 afin que le gouvernement fédéral puisse réduire le déficit. De cette manière le gouvernement fédéral canadien a pu éliminer son déficit simplement en renvoyant la facture aux provinces.
En 2000, Paul Martin et ses supporteurs tentèrent de "renverser" le chef libéral de la tête du parti, lui étant désigné naturellement comme le successeur de Chrétien. Malheureusement, ses efforts restèrent vain. Cet évènement ne fit qu'envenimer davantage les relations tendues entre le premier ministre et son ministre des Finances. Aux élections en 2000, le premier ministre Chrétien obtient une troisième majorité parlementaire consécutive ce qui conforta pour un certain son rôle de leader au sein du parti. Ce dernier annonce également qu'il s'agira de son dernier mandat.
En juin 2002, fatigué du jeu de coulisses de la part du clan Martin visant à précipiter son départ, le premier ministre remanie son Cabinet, chassant du coup Paul Martin de son poste, le remplaçant par John Manley. Mais la pression ne diminue pas pour autant sur le premier ministre pour qu'il précise ses intentions sur son départ, chose qu'il fera deux mois plus tard annonçant qu'il entendait quitter en février 2004.
Premier ministre
En novembre 2003, suite à une course à la chefferie dont l'issue ne faisait aucun doute, Paul Martin devient chef du Parti libéral avec un appui d'environ 90% contre près de 10% pour sa seule rivale encore dans la course, l'ancienne vice-première ministre
Sheila Copps. Jean Chrétien ayant accepté de devancer son départ du
24 Sussex, Paul Martin fut assermenté premier ministre du Canada le 12 décembre 2003. Le 12 décembre 2003, Paul Martin succède à Jean Chrétien. Arrivé à la tête du gouvernement sans programme clairement défini, il récupère un pays aux finances assainies et à l’économie performante. Sa politique intérieure s’inscrit dans la continuité de celle de son prédécesseur. Concernant l’épineuse question du système de soins, le nouveau Premier ministre s’attelle toutefois à mieux répartir les excédents du budget fédéral pour venir en aide aux provinces, qui peinent à équilibrer leurs comptes, en raison de l’augmentation importante des dépenses de santé et du désengagement de l’État fédéral dans ce domaine.
Fort d’un bilan économique favorable et d’une cote de popularité élevée, Paul Martin décide de provoquer des élections législatives anticipées. À quelques semaines du scrutin, pourtant, une affaire de détournements de fonds publics au profit d’agences de communication proches du Parti libéral (scandale dit « des commandites ») entame sérieusement la crédibilité du Premier ministre, bien qu’il nie immédiatement toute implication. Le PLC parvient toutefois à remporter les élections du 28 juin 2004 avec une courte majorité (36,7 p. 100 des suffrages, soit 135 des 308 sièges à la Chambre des communes), juste devant le Parti conservateur de Stephen Harper (29,6 p. 100 des voix, soit 99 sièges). Au lendemain du scrutin, Paul Martin se retrouve dans une posture des plus délicates : même avec les voix du Nouveau parti démocrate (NPD), allié historique des libéraux, son camp ne peut plus espérer qu’une majorité relative au Parlement.
Sur le plan de la politique étrangère, Paul Martin multiplie dans un premier temps les tentatives de rapprochement avec les États-Unis, après une période de tensions née de plusieurs facteurs (refus d’Ottawa de participer à la guerre en Irak, embargo américain sur le boeuf canadien, ou encore taxes sur le bois d’oeuvre). Dès le début de son mandat, il se prononce ainsi en faveur de la réduction de la dette irakienne, souhaitée par l’administration Bush. Toutefois, après avoir annoncé, lors de sa première visite à Washington le 30 avril 2004, la participation du Canada au projet de bouclier antimissile — dans le cadre de la politique de défense commune du NORAD (North-American Airspace Defense Command) —, il se rallie à son opinion publique et se rétracte en février 2005.
Il déclencha des élections générale le 23 mai 2004 avec un scrutin le 28 juin. Après une chaude campagne face à un Parti conservateur en pleine remontée, il est élu à la tête d'un gouvernement minoritaire, détenant 135 sièges sur les 308 de la Chambre des Communes. Le scandale des commandites, dans lequel plusieurs membres et proches du Parti libéral du Canada ont été impliqués, était un facteur important dans la perte de la majorité libérale. En effet, durant ce scandale, Paul Martin était le ministre des Finances dans le cabinet de Jean Chrétien et un rapport de la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, déposé en février 2004, révèle que l'argent des contribuables a été détourné vers les coffres de l'aile québécoise du Parti libéral (fortement endetté à cette époque). Bien sûr, Paul Martin a nié toute implication dans ce scandale, et dans son premier rapport publié le 1er novembre 2005, le juge Gomery affirme qu'il n'est pas personnellement responsable. Après dix-huit mois de turbulences, la Chambre des communes a voté une motion de non-confiance à l'endroit de son gouvernement le 28 novembre 2005, ce qui déclencha des élections générales. Le scrutin avait lieu le 23 janvier 2006, au cours duquel le Parti libéral a été défait et remplacé par un gouvernement minoritaire conservateur dirigé par Stephen Harper. Paul Martin annonça immédiatement son intention de démissionner du poste de chef du Parti libéral ; il demeure toutefois député de sa circonscription de Lasalle-Émard. Après l'annonce de sa démission, Martin a nommé Bill Graham, ministre de la Défense de Martin et ex-ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Chrétien, en tant que chef du Parti Libéral du Canada par intérim.
Son père, Paul Martin père, fut lui-même député et ministre fédéral. Il caressa l'ambition de devenir premier ministre, sans y parvenir. Paul Martin est membre de Bilderberg [#].
Affaire CSL
Paul Martin a aussi été accusé d'avoir échappé à l'impôt en enregistrant sa compagnie, la Canada Steamship Lines, dans les
paradis fiscaux. Pour rendre ce dispositif légal, il aurait modifié la loi concernant l'évasion
fiscale alors qu'il occupait le poste de ministre des Finances. Ces lois controversées et ces dispositions concernant les Paradis fiscaux ont été jugées inconstitutionnelles par les cours de justice.
D'ailleurs cela lui a valu bien une multitude de moqueries de la part des autres partis politiques canadiens lors de la campagne électorale de 2006 dans des publicités électorales qui remettent en doute son patriotisme canadien, car Paul Martin avait fait de cette élection fédérale "un affrontement référendaire" entre les souverainistes québécois, qui étaient représentés par le Bloc québécois, et les fédéralistes canadiens.
Mariage homosexuel et avortement
De confession catholique, Paul Martin a exprimé à de nombreuses reprises son parti pris en faveur du mariage gai et de l'avortement.
Liens externes