Paul Weller (de son vrai nom John Paul Weller) est né le 25 Mai
1958 à Woking dans le
Surrey en
Angleterre. C'est un chanteur et compositeur anglais.
Weller est à l'origine de la création de deux groupes célèbres: The Jam et The Style Council. Au Royaume-Uni il est considéré comme une institution nationale car la plupart de ses compositions sont maintenant enracinées dans la culture britannique, il est cependant resté une star nationale plus qu'internationale.
Il est également la figure de proue de la renaissance du mouvement mods.
Carrière
The JamPaul Weller fait ses premiers pas sur la scène nationale britannique en 1977 avec son premier groupe : The Jam qu'il a formé quatre ans auparavant à Woking avec ses amis Steve Brooks (Guitare), Rick Buckler (batterie) et Bruce Foxton (Guitare rythmique). Paul Weller assure le chant et la Guitare basse, c est aussi un guitariste talentueux. Quand Steve Brooks quitte le groupe, Weller et Foxton se chargent des guitares.
En 1977 une première vague de groupes de Punk comme The Sex Pistols, Buzzcocks, The Clash et The Stranglers est déjà sur le devant de la scène depuis un an. Même si la musique de The Jam peut être comparée à celle de ces groupes, en termes de passion, de composition et de paroles, le groupe se classe plutôt dans le courant New wave, plus tardif. Weller se différencie du punk y compris dans ses textes "What's the point in saying detroy?" et les Jam jouent en costumes noirs, cravate noire...
En étant juste à l'extérieur de Londres ils ne firent jamais réellement partie de la scène punk du centre ville.
Cependant The Clash avaient repéré le groupe. On raconte que Joe Strummer dans une conversation avec Paul Weller lui conseilla d'écrire des chansons sur ce qui le touchait, la société et la politique. The Jam assure d'ailleurs la première partie de The Clash lors de la tournée White Riot de 1977. Plus tard il arriva même souvent que The Jam obtienne plus de succès que The Clash au Royaume-Uni, au moins en termes de vente de singles.
In The City permet à The Jam d'entrer dans le top 4O anglais en mai 1977, et même si ce sera le cas de tous les singles suivants, il faut attendre deux ans et huit singles pour que The Eton Rifles entre au top 10 (n°3 en novembre 1979).
Leur style pop et politiquement engagé leur assure une popularité croissante, en 1980 ils atteignent pour le première fois la tête des ventes avec ce que beaucoup considèrent comme la meilleure chanson de Paul Weller Going Underground. On raconte que le succès de cette chanson fut un véritable hasard : il était prévu qu'elle sorte en face B. Quoi qu'il en soit, The Jam -et Weller en particulier- atteignent le rang de stars en Angleterre grâce à cette chanson. Weller était très influencé par des groupes des années 1960 comme The Kinks, The Small Faces et The Who, ses groupes préférés et dont l'influence est très perceptible dans la musique de The Jam. Il trouvait également l'inspiration dans le travail d'autres artistes : par exemple la ligne de basse du single Start ! est inspirée de celle de Taxman des Beatles. Leur troisième titre à être en tête des ventes, Town Called Malice, qui a renoué avec le succès en se trouvant sur la bande originale du film Billy Elliot en 2001, reprend la ligne de basse d'un titre de Martha Reeves & the Vandellas : Gettin' Ready for Love.
Au début des années 1980, The Jam devient l'un des plus importants groupes du Royaume-Uni. Ils deviennent le seul groupe (excepté les Beatles) à jouer deux chansons (Town Called Malice et Precious) dans la même édition de l'émission Top of the Pops (Oasis et Manic Street Preachers feront de même quelques années plus tard). Le single That's Entertainment atteint la 21ème place au Royaume-Uni alors qu'il n'est même pas sorti dans ce pays (un nombre très important de personnes l'ayant acheté en import d'Allemagne, pays où il était sorti).
Malgré cela, Weller, désireux d'explorer d'autres horizons musicaux, sent qu'il ne peut plus continuer au sein du groupe. A la fin de l'année 1982 Weller secoue la presse et les fans -ainsi que ses acolytes Buckler et Foxton- en annonçant la fin de The Jam. En une semaine leur dernier single Beat Surrender devient leur quatrième N°1 au Royaume-Uni, ce qui était encore rare à l'époque. Leurs concerts d'adieux à Wembley se jouent tous à guichet fermé. Leur dernier concert a lieu à Brighton le 11 décembre 1982. Une réception pour la sortie d'un single et les Jam ne furent plus jamais ensemble dans la même pièce...
The Style Council
Au début de l'année 1983 The Jam splitte, la presse et le public se demandent ce qui va se passer pour Paul Weller. La réponse prend la forme d'une collaboration avec un ami claviériste Mick Talbot, avec qui il forme un nouveau groupe : The Style Council. Ils sont rejoints par Steve White à la batterie, tout juste âgé de seize ans. Très différent de The Jam, The Style Council varie les styles: de la pop au Jazz, de la soul et quelques balades. Le groupe est à l'origine d'un renouveau jazz/pop qui verra émerger des groupes comme Matt Bianco, Sade, et Everything But The Girl (dont les membres Tracey Thorn et Ben Watt jouent sur Paris Match, une chanson de The Style Council) La musique de The Style Council n'est cependant pas totalement étrangère à l'esprit de The Jam, un de leurs premiers singles : A Solid Bond In Your Heart avait été écrite et enregistrée à l'époque de The Jam. Et alors que The Bitterest Pill (I Ever Had to Swallow) est souvent qualifiée de chanson de The Style Council qu'elle se fait passer pour du The Jam, on dit de la chanson Walls Come Tumbling Down! (1985) que c'est une chanson de The Jam déguisée en The Style Council.
Même si The Style Council ne connut jamais le succès de The Jam, Weller est au sommet de sa popularité au milieu des années 1980. Il contribue à l'album de charité Do They Know It's Christmas en 1984. A la même époque il monte son propre groupe caritatif : The Council Collective et enregistre Soul Deep dans le but de récolter des fonds pour les mineurs grévistes. La chanson est diffusée à la BBC et est jouée à Top of the Pops malgré son contenu très engagé et politique ("Nous ne pouvons pas laisser le gouvernement gagner, cela signifierait la mort des syndicats")
Malgré leur succès national, The Style Council ne parvient pas à devenir plus célèbre que The Jam à l'étranger. Vers la fin des années 1980 leur popularité au Royaume-Uni commence à décroître. Pour la première fois de sa carrière Weller se trouve plus ou moins dans l'ombre, et la fin sonne pour The Style Council quand en 1989 leur maison de disque refuse de sortir leur cinquième et dernier album studio Modernism-A New Decade. Sûrement révélatrice de l'impatience grandissante du public à voir revenir Weller, cette phrase ""kick out the Style, bring back the Jam" ("Virez le Style, on veut le Jam") dans la chanson de Tears for Fears Sowing The Seeds of Love.
Carrière solo
En
1989 Paul Weller dissout The Style Council devant le refus de sa maison de disques de publier l'album totalement instrumental "A new decade" (finalement publié au Japon et dans le coffret de l'intégrale) et se retire de la vie publique pendant quelques temps, avant de revenir sur le devant de la scène en tant qu'influence majeure de la musique anglaise du milieu des années
1990. Il produit lui même son premier album solo, sobrement intitulé "Paul Weller", qui reste l'un des préférés des admirateurs de Weller comme le montre un sondage récent (sur l'un des nombreux blogs qui lui sont consacrés:
http://musiccornershop.blogspot.com)
Avec son ami le batteur Steve White qui joue avec lui depuis le début du Style Council, Paul Weller devient la référence ultime du mouvement Britpop (qui a pour figure de proue des groupes comme Oasis et Blur). Oasis avoue d'ailleurs avoir été largement influencé par The Jam et Noel Gallagher cite toujours Paul Weller en tête de ses influences ("Je voulais être Paul Weller ou Ian Brown" déclare-t-il.)
Weller assure d'ailleurs la guitare et les choeurs sur leur titre Champagne Supernova (sur l'album (What's The Story?) Morning Glory de 1995, disque Britpop par excellence). A cette époque la musique de Weller tend aussi vers la scène Acid jazz alors émergente, son titre phare "Wildwood" est d'ailleurs remixé par Portishead. Noel Gallagher apparaîtra sur l'album Stanley Road de Paul Weller, il y joue de la guitare et chante des choeurs sur la reprise de Dr. John "I Walk On Gilded Splinters".
C'est l'album Wildwood qui va le ramener définitivement sur le devant de la scène et l'amener à devenir "la" référence en matière de songwriting anglais à côté des plus grands comme Ray Davies, Pete Townhsend. On y voit l'album d'un homme moins citadin...En 1995, Stanley Road le ramène tout en haut des charts anglais. C'est un disque plus marqué par le rythm and blues anglais et où on constate le retour en force de la guitare. S'y trouvent des incontournables absolus du répertoire de Paul Weller comme Broken stones, très rarement absente des setlists dans un nombre de version incalculables (du piano/voix au "tout guitares".)En 1997, Heavy soul est un album dur, qui correspond à une période plus difficile de la vie personnelle de Paul Weller, on en parle parfois comme de l'album du divorce et de la colère. En 2000, c'est l'absolument magnifique Heliocentric, à l'inspiration totalement renouvelée, Weller explorant des rythmes et des lignes inconnues jusque là. Il avouera qu'il a du aller chercher "plus loin" ces titres là. L'album Illumination suit en 2002 (Septembre) et il comporte son lot de titres magistraux. Même la critique française, peu amène avec lui depuis longtemps a viré après la publication de Heliocentric, on y parle des "frémissements et des dentelles" de Paul Weller...Sic.
A noter que Weller ne reste jamais longtemps sans jouer live même quand il dit s'accorder une année de repos. Cette année (2007), pendant laquelle il ne devait rien faire, il a publié un single (Wild blue yonder), collaboré avec Andy Lewis, Gabrielle, Steve Cradock et assuré une "petite" tournée automnale! 2008 devrait être l'année de la publication du premier double album de Weller. Il n'a jamais annoncé de retraite et a même annoncé qu'il ne se retirerait jamais de la scène.
Weller peut compter sur la ferveur incroyable de "son" public sur ses terres. Une liste de diffusion lui est consacrée (The Splinters en référence à un album de promotion destiné à la presse "Morewood, little Splinters") et il ne cesse de recevoir des récompenses telles que le "outstanding contribution to music" aux brit awards. Tout est filmé, récupéré, rediffusé avec l'accord tacite de Paul Weller qui n'a jamais poursuivi qui que ce soit pour diffusion de matériel enregistré en concert. Les Albums dits "bootlegs" des Jam sont aussi connus des fans que les albums officiels. Il a notamment joué des reprises telles que " Don't go to strangers " ou encore "Heard it through the grapevine" au Jools Holland show avec Amy Winehouse.
Le 2 mai 2008, exactement un mois avant la parution de son nouvel album "22 dreams", il commence une tournée anglaise avec un line up complètement inédit à l'exception du fidèle Steve Cradock, décidément sur tous les fronts puisqu'il joue avec Ocean Colour Scene, Paul Weller, et publiera bientôt un album solo. Pour une fois, la première depuis le début de la carrière solo de Paul Weller, il jouera sans Steve White derrière les fûts, ce qui suscite une vive émotion chez ses fans. Whitey et Paul assurent de concert qu'il n'y a absolument aucune brouille entre eux mais que chacun a des projets différents. Damon Minchella n'est pas non plus de la tournée (après Henry Thomas, Yolanda Charles, Marco Nelson, Camelle Hinds, Earnie McKone, Dr Robert, Edgar Summertime Jones, etc.) et c'est Andy Lewis qui tient la basse cette fois ci. Steve Pilgrim est à la batterie. Les premiers échos de la tournée font état ce jour de la reprise de "Eton Rifles" un des grands hymnes des Jam pour la tournée 2008. L'album est annoncé sur les ondes anglaises comme Folk, Soul, Jazz (un hommage à Alice Coltrane) et même "spoken word" avec le titre "God" dit par Aziz Ibrahim, ex remplaçant de John Squire des Stone Roses et auteur d'un album solo auquel Weller avait collaboré. C'est une grande année pour Weller avec cet album très attendu (son meilleur selon lui), ses 50 ans en mai, une nouvelle couverture de Mojo et une tournée automnale déjà programmée... quant à son franc parler, il reste de mise et l'interview de Mojo le confirme si besoin en était. "Il n'y a que l'empire romain qui ne se reforme pas... On n'a vraiment pas besoin de Tears for fears" affirme-t-il alors qu'on lui demande s'il risque un jour de reformer les Jam et d'ajouter " Il faudrait que je sois dans le caniveau pour le faire"... "Il n'y aucun problème avec Bruce Foxton auquel j'ai téléphoné récemment pour prendre des nouvelles de sa femme malade..." "Je ne me soucie guère de ne jamais revoir le batteur, il ne m'aime pas et moi non plus"... "From the Jam (groupe de Foxton et Buckler qui joue les standards des Jam en tournée)... C'est du cabaret, ce n'est pas ce que nous faisions..." etc...
(A suivre, mise à jour et corrections en cours. Yann Viseur)