Pour les articles homonymes, voir Pierre Paul Rubens (homonymie).
Pierre Paul Rubens (prononcé à la
belge, ou à la
française fut un
peintre Baroque flamand né en 1577 et mort en 1640. Il est appelé
Peter Paul Rubens en
Néerlandais.
Aidé par un atelier important, Rubens produisit une oeuvre considérable dans des genres divers. Il a accepté de peindre un grand nombre de portraits mais, « D'instinct plus porté aux grand travaux qu'aux petites curiosités » comme il l'écrit lui-même, il a surtout réalisé des grands projets religieux, des peintures mythologiques, et d'importantes séries de peintures historiques. Prisé des Grands pour l'érudition et le charme de sa conversation, il mena à bien une importante mission diplomatique a joui d'un position sociale sans égale chez les artistes de son temps.
Biographie
Pierre Paul Rubens est né à
Siegen en
Westphalie, dans le Saint Empire romain germanique à 300 km d'
Anvers. Son père, Jan Rubens (
1530-
1587) avocat
protestant prospère et sa mère, Maria Pypelinckx (
1537-
1608) avaient quitté
Anvers (
Pays-Bas espagnols) pour échapper à une persécution religieuse. En
1589, deux ans après le décès de son père, Rubens et sa mère retournèrent à Anvers, où il se fit baptiser à la religion
catholique. Beaucoup de ses tableaux représentent des sujets religieux.
Il fut marié de 1609 à 1626 à Isabella Brant, avec qui il eut trois enfants : Clara Serena, Albert et Nicolas, puis avec Hélène Fourment à partir de 1630. Ils eurent quatre enfants : Clara Johanna, François, Hélène et Pierre Paul.
À Anvers, il fut placé en apprentissage 1589 à 1598 par quelques peintres éminents de son époque ( entre autres Adam van Noort et Otto van Veen). Sur leurs conseils, il partit en Italie de 1600 à 1608 pour étudier les oeuvres de la Renaissance. Il séjourne notamment à Gênes, Mantoue, Venise et Rome où il assimile les styles et copie les oeuvres de Raphaël, Caravage, et surtout Titien dont il retient la fougue du coloris.
Il comprend le français, l'allemand, l'italien, l'espagnol et le latin.
Il fut le peintre officiel de la Cour d'Albert et Isabelle, régents des Pays-Bas espagnols de 1609 à 1621, de la Cour de l'Infante Isabelle de 1621 à 1633, de la Cour du cardinal infant Ferdinand de 1636 à 1640.
Rubens fut anobli en tant que « noble de la maison de la sérénissime infante » en 1624 par Philippe IV d'Espagne et fait chevalier par le roi Charles Ier d'Angleterre pour le récompenser de ses efforts diplomatiques à faire aboutir un traité de paix entre l'Espagne et l'Angleterre.
Une de ses commandes consista à peindre le plafond de la Maison des banquets au Palais de Whitehall. Mais sa plus grosse commande fut celle de soixante toiles pour le pavillon de chasse, la Torre de la Parada de Philippe IV d'Espagne, (Les Métamorphoses). On peut aussi citer la décoration de la Galerie Médicis au Palais du Luxembourg, cycle décoratif sur la vie de la reine de France, et veuve d'Henri IV, Marie de Médicis, peint entre 1622 et 1625. En 1635-1636, Rubens va peindre un "Jugement de Pâris", directement élaboré à partir du "Jugement de Pâris" de Raphaël, gravé par Raimondi. La seule différence, Rubens s'inspire de l'oeuvre vue en miroir. C'est cette oeuvre de Raphaël, vue en miroir, qui permettra à Picasso de peindre ses "Demoiselles d'Avignon" en 1907, peinture qui aurait du porter comme titre: "Le Jugement de Pâris".
Lorsque Marie de Médicis connut son ultime exil, c'est Rubens qui la recueillit et qui la protégea jusqu'à sa fin. Elle finit d'ailleurs sa vie, deux ans après la mort du peintre, dans la maison natale de celui-ci.
Rubens tomba malade et son état s’aggrava, jusqu’à l’amener à mourir en 1640. Il fut enterré à l'église Saint-Jacques (Sint-Jacobskerk) d'Anvers.
Importance
Rubens fut non seulement un artiste de renom mais aussi un diplomate et un habile négociant, faisant de lui un personnage alors connu dans toute l'Europe. Son atelier anversois mobilise des talents très divers, comme
Frans Snyders pour la peinture animalière ; ses collaborateurs les plus importants furent
Jacob Jordaens et
Antoine Van Dyck. Sa fortune artistique fut immense, à travers un corpus immense de peintures et de dessins : l'un des peintres l'ayant le plus admiré,
Delacroix le surnommait le 'Homère de la peinture', et Rubens incarne le primat de la couleur dans l'histoire de l'art européen du XVII
e siècle, poursuivant en cela la leçon des grands Vénitiens et demeurant l'un des peintres les plus importants de l'art occidental.
Au cours de la vente aux enchères du 10 juillet 2002 chez Sotheby's, la peinture de Rubens « Le Massacre des Innocents » fut vendue pour un prix de 60,98 millions d'euros ( soit 400 millions F, 49,5 millions £, 76,2 millions US$ ) à Lord Thomson.
Comme beaucoup de grands peintres, Pierre-Paul Rubens a eu une quantité d'assistants. La particularité de cette situation vient du fait que ses assistants et collaborateurs furent, pour nombre d'entre eux, de grands peintres à leur tour quand ils ne l'étaient pas déjà. La plupart des assistants de Rubens avaient des tâches précises à exécuter.
OEuvres
- 1610-1614 : Érection de la croix (1610-1611) et la Descente de croix (1611-1614) pour la cathédrale Notre-Dame d'Anvers
- v. 1616 : Tête d'enfant (probablement Clara Serena, la fille aînée de l'artiste), huile sur toile montée sur bois, 33 X 26,3 cm. Vaduz, Liechtensteinische Staatliche Kunstsammlung.
- v. 1627-1628 : La vierge et l'enfant trônant avec les saints, esquisse pour un retable, huile sur bois, 80,2 X 55,5 cm . Berlin, Staatliche Museen, Gemäldegalerie.
- 1629-1630 : Allégorie sur les bénédictions de la paix, huile sur toile, 203,5 X 298 cm. Londres, National Gallery.
- 1635 : Orpheus vertraut die Hilfe der Unterweltsgotter
- 1635-1636 : Le Jugement de Pâris, huile sur toile, 144 x 190cm, Londres, National Gallery.
- v. 1639 Autoportrait, huile sur toile, 109,5 X 85 cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum.
- 1616-1617 : La descente de croix, 4,25 x 2,95 m, Lille, Musée des Beaux Arts. Elle fut peinte pour la chapelle des Capucins de Lille. Elle est proche de la version réalisée pour la cathédrale d'Anvers.
- v. 1617 : Liberté des Femmes
- v.1640 : Diane et ses nymphes surprises par des satyres, huile sur toile, 128 X 314 cm, Madrid, Musée du Prado. Cette peinture de Rubens permettra à Paul Cézanne d'élaborer "La Lutte d'amour".
- la toilette de Vénus, huile sur toile, 124 cm x 98 cm, Vaduz, Fürst. Lichtensteinische Gemäldegalerie (galerie princière du Liechtenstein)
- v. 1617-1618 : l'Adoration des mages , huile sur toile, 251 cm x 328 cm, au musée des Beaux-Arts de Lyon.
Galerie Portraits
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Galerie Thèmes Baroques
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Galerie Etudes
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Hommages
« Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse,
Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer,
Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse,
Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer. »
- Baudelaire, « Les Phares », dans Les Fleurs du mal
« Le Louvre - J'ai fait des kilomètres et des kilomètres devant des toiles prestigieuses et un grand Rubens fumeux (La mort de Didon) - Mais à mesure que je le regardais, le Rubens me semblait de plus en plus réussi avec les vigoureuses tonalités crème et roses, les yeux lumineux et chatoyants, la robe mauve terne sur le lit. Rubens était heureux, personne ne posait pour lui pour toucher un cachet et sa gaie Kermesse montrait un vieil ivrogne sur le point d'être malade. » - Jack Kerouac, Le vagabond américain en voie de disparition, précédé de : Grand voyage en Europe
Ses assistants
Figures
Animaux
Paysages
- Jan Bruegel « de Velours »
- Jean Wildens
- Martin Ryckaert
Autres
- Lambert Jacobsz
- Cornelis de Vos (1584-1651)
- Simon de Vos (1603-1676)
Élèves
- Abraham van Diepenbeck (1599-1675)
Graveurs
Rubens fit reproduire ses oeuvres par de nombreux graveurs. Citons :
- Christoffel Jegher
- Willem Swanenburg
- Jacob Matham
- Soutman
- Paul Dupont (Pontius)
- Witdoeck
- Marinas
- Boetius Adam Bolswert (Bolsward, 1580 - Anvers, 1633)
- Schelte Bolswert(Bolsward, ~1586 - Anvers, 1659)
Bibliographie
- Philippe Muray, La Gloire de Rubens, Grasset, 1991
- Rubens, Correspondance, Paris, 2006
- Charles Scribner III, Rubens, Le Cercle d'art, 1993
- Max Rooses, Rubens, sa vie, ses oeuvres, Flammarion, non daté début XXe.
- Jean Diwo, La chevauchee du Flamand, J'ai Lu, 2006.
Notes
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Voir aussi
Liens externes