Pierre Sidos est un militant d'extrême droite
français né le
6 janvier 1927 à Saint-Pierre-d'Oléron (
Charente-Inférieure).
Il est le fils de François Sidos, un ancien des Jeunesses patriotes, devenu sous l'Occupation un haut responsable de la Milice et fusillé en 1946. Ancien cadet du Francisme de Marcel Bucard, Pierre Sidos fonde après guerre – avec ses frères Jacques Sidos et François Sidos – le mouvement Jeune Nation, qui sera interdit en 1958 et qu'il reforme sous le nom de Parti nationaliste en 1959. Il sera ensuite membre du MP-13, mouvement pro-Algérie française.
Emprisonné pour soutien à l'OAS, Pierre Sidos fonde ensuite le mouvement Occident, dont il sera évincé par des militants plus jeunes. Il fonde en 1968 l'OEuvre française.
L'OEuvre française est un mouvement nationaliste français qui a pour emblème la Croix celtique. Pierre Sidos fut d'ailleurs le premier à introduire cet emblème – sans doute sous l'influence de Marcel Bibé qu'il avait rencontré au Struthof en 1946 –, qui était déjà celui du mouvement Jeune Nation, en politique.
L'OEuvre française se veut l'héritière des penseurs français d'extrême droite au XIXe siècle tels Édouard Drumont, le Cardinal Pie, Charles Maurras, Maurice Barrès et Alexis Carrel ainsi que de personnalités plus récentes comme Léon Degrelle, Corneliu Zelea Codreanu, José Antonio Primo de Rivera, Jacques Ploncard d'Assac et Henry Coston.
En 1969, la candidature de Pierre Sidos à l'élection présidentielle est rejetée par le Conseil constitutionnel aux motifs que « le nombre des présentations valablement émises en faveur de ce dernier est inférieur au minimum exigé par les dispositions de l'article 3-1 de l'ordonnance n° 62-1292 du 6 novembre 1962 ». Ce refus fut considéré par Le Soleil, organe de l'OEuvre française, comme dû à la présence au Conseil constitutionnel de Gaston Palewski et René Cassin « tous deux d'ascendances juives étrangères », considérations partagées par Roger Peyrefitte. Toutefois, accepter la candidature de Pierre Sidos aurait pu, dans une certaine mesure, être interprété comme un acte de réhabilitation du passé collaborationniste des Sidos durant l'Occupation.
Ayant refusé de façon catégorique toute « compromission » avec le système démocratique et électoral, Pierre Sidos tient une place assez marginale dans l'extrême droite française depuis le début des Années 1970. Il n'a d'abord pas souhaité rejoindre des mouvements plus rassembleurs comme Ordre nouveau ou le Front national, mais a finalement annoncé soutenir le FN en 1996.
Notes et références