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Pierre de Bérulle, né le
4 février 1575 , décédé le
2 octobre 1629 , était un
cardinal et homme d'État français.
Il naquit au château de Cérilly, près de Troyes. Il étudia auprès des jésuites et à l'Université de Paris et, encore jeune, il écrivit un Discours sur l'Abnégation Intérieure. Peu après son ordination, en 1599, il aida le cardinal Duperron dans sa controverse avec les protestants (dont entre autres Philippe de Mornay) et convertit de nombreuses personnes. Avec Madame Acarie, en 1604, il introduisit en France les carmélites réformées par Thérèse d'Avila malgré les difficultés que lui firent les carmes qui auraient voulu qu'elles dépendent de leur ordre.
Il fut surtout à l'origine de la Société de l'oratoire de Jésus qu'il créa en France en 1611 sur le modèle de la Congrégation de l'oratoire qu'avait formée quelques années plus tôt Philippe Néri à Rome. Eu égard aux différences de temps et de lieu la congrégation française différait sur quelques points importants de l'Oratoire italien. Les oratoriens français participent à la réforme du clergé au dix-septième siècle. Le célèbre jésuite Coton disait de cette congrégation qu'elle était « nécessaire pour l'Église » et François de Sales a dit de son côté qu'il ne connaissait « rien de plus saint et de plus utile pour l'Église et pour Dieu ».
Bérulle joua également un rôle important comme homme d'État, en devenant chef du Conseil de la Reine Mère, Marie de Médicis. Il fut en outre l'un des membres influents du parti dévot ce qui lui valut l'inimitié de Richelieu. Il obtint les dispenses nécessaires de Rome pour le mariage d'Henriette Marie de France, fille du roi Henri IV, avec Charles Ier d'Angleterre et fut son aumônier pendant la première année de son séjour en Angleterre. Après qu'il eut réconcilié Louis XIII avec sa mère, Marie de Médicis, il fut nommé conseiller d'état, mais en raison de sa politique favorable à l'Autriche et opposée à celle de Richelieu, celui-ci l'écarta rapidement du pouvoir. En 1627 il fut créé cardinal, dignité qu'il eût refusée sans l'ordre exprès que lui fit le pape de l'accepter. Il mourut subitement en célébrant la messe.
Pierre de Bérulle est inhumé depuis 1955 dans la chapelle du Collège de Juilly (collège oratorien) avec Charles de Condren, son successeur, qui fut le fondateur de cet établissement.
Ce qui fait l'intérêt majeur d'un homme comme Pierre de Bérulle, c'est la place qu'il occupe dans l'histoire de la spiritualité. Il compose de nombreux ouvrages dont les plus connus sont L'élévation sur Sainte Madelaine, La vie de Jésus et surtout Les Grandeurs de Jésus qui lui valut le titre « d'Apôtre du Verbe Incarné » décerné par le Pape.
On reconnaît en lui l'initiateur de ce que l'on a appelé « l'École Française de Spiritualité » qui a énormément marqué le clergé français, à travers de nombreuses familles religieuses (Oratoriens, Eudistes, Sulpiciens, Lazaristes, etc.)
L'édition critique de ses oeuvres complètes est en voie de parution. Huit volumes, contenant toutes ses oeuvres, ainsi que deux volumes sur cinq de sa correspondance, sont maintenant disponibles aux éditions du Cerf.
Bibliographie
- Jean-Félix Nourrisson : Le cardinal de Bérulle, sa Vie et ses Ecrits, 1856
- Abbé Michel Houssaye : M. de Bérulle et les Carmélites; Le Père de Bérulle et l'oratoire de Jésus; Le Cardinal de Bérulle et Richelieu (3 volumes, 1872-1876)
- H. Sidney Lear : Priestly Life in France in the Seventeenth Century (Londres, 1873).
- Francois Monfort : Petite vie du cardinal de Bérulle, (Paris, 1997)
- Richard Cadoux : Bérulle et la question de l'homme, (Paris, 2005)
Sources partielles
- « Pierre_de_Bérulle », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
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- (en) « Pierre_de_Bérulle », dans Catholic Encyclopedia, 1913 [détail édition] [#]
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