La
Rade de Brest est une grande
baie de 150 km² située dans le
Finistère en
France. Elle est reliée à l'
Océan Atlantique, nommé à cet endroit la
Mer d'Iroise, par un passage large de 1,8 km qui se nomme le
Goulet de Brest.
Ce très grand plan d'eau est navigable toute l'année.
Importance stratégique
Depuis de nombreux siècles,
Brest est un important port militaire. Ainsi, la rade de Brest possède de nombreuses installations militaires, telles que :
- l’Arsenal de Brest, au nord de la rade ;
- la base opérationnelle de l’Île Longue, au sud-ouest ;
- l’école navale et le groupement des écoles du Poulmic, à Lanvéoc ;
- le cimetière des navires de Landévennec.
On y trouve également nombre de vestiges de fortifications militaires et de vestiges des siècles derniers, comme les forts du Portzic, de la Pointe des Espagnols, de la pointe de Lanvéoc, de la pointe de l'Armorique, de la pointe du Corbeau, les ducs-d'Albe près de la pointe de l'Armorique et ceux qui ont servi de support à la construction de l'appontement pétrolier de Lanvéoc, la ligne de fortifications de Quélern…
Îles à l'intérieur de la rade de Brest
Fleuves et rivières se jettant dans la rade de Brest
Environnement
La rade abritait autrefois en raison de sa configuration une grande diversité d'habitats naturels, une productivité biologique et une
Biodiversité très élevée. Elle comprend encore des sites d'importance communautaire européenne pour les oiseaux, plusieurs réseaux d'habitats et de
corridors biologiques sous-marins et littoraux importants, qui ont été très affectés par les activités humaines pour la partie nord-ouest, mais qui ont justifié le classement d'environ la moitié de la rade en zone
Natura 2000.
Pollutions
La richesse écologique de la Rade est diminuée par une forte exploitation passée de certaines ressources, et par la présence de nombreux
polluants dont des métaux lourds et le
Tributylétain (TBT),
Biocide issu des
antifoulings. Ce produit est aujourd'hui interdit, mais il reste très présent dans les
sédiments et certains organismes. Les produits qui le remplacent sur les petits bateaux, dont le Diuron et l'Irgarol posent également problème, et ont été mesurés en quantités non négligeables dans la rade par l'Ifremer en 2003-2004.
La rade est également victime des séquelles de guerre et en particulier des séquelles des vagues de pollutions que la rade a connu lors de la Première Guerre mondiale ou de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Les pollutions relictuelles liées aux munitions immergées ou non explosées peuvent s'aggraver avec les premières fuites massives, que les expert prédisent dans les années 2000-2010.
Herbiers
La rade abrite encore quelques petits
herbiers de
Zostère (équivalent atlantique des posidonies de Méditerranée). Ces prairies sous-marines sont peu profondes, dont l'une à Kernisi découvre même à marée basse, ce qui est devenu exceptionnel dans le
Finistère. Les ancres et leurs chaînes ainsi que les
corps-morts et certains matériels de pêche dégradent ces herbiers.
Les zostères sont à la fois abri, zone de frayère et de nutrition, nourricerie pour de nombreuses espèces, constituant un habitat irremplaçable pour certaines et alimentant la Laisse de mer. Elles sont notamment l'habitat exclusif de l'Hippocampe, qui régresse à la même vitesse que les herbiers.
Maërl
Le
Maërl est une petite algue calcaire encroûtante dont l'extrémité rose est la seule partie vivante. Il était autrefois récolté comme engrais et amendement pour les fameuses fraises de
Plougastel et
Daoulas. Ces algues fabriquent lentement des récifs, épais de plusieurs dizaines de mètres, constitués de
Carbonate de calcium, constituant un
Puits de carbone depuis l’ère secondaire.
Les bancs de maërl, comme les herbiers de zostères sont un habitat irremplaçable pour de nombreux invertébrés, crustacés et poissons marins qui y trouvent aussi une nourriture abondante. Jouant une fonction comparable aux récifs coralliens des mers chaudes, ils abritent une biodiversité exceptionnelle.
Le maërl est hélas menacés par l'extension rapide d'une espèce invasive la crépidule (Crepidula fornicata), gastéropode marin involontairement introduit par l'Homme en rade de Brest semble-t-il essentiellement à l'occasion du débarquement américain. Le dragage et l'extraction affectent la partie haute du banc, la plus riche. Il est possible que depuis une centaine d'années environ, ces bancs aient aussi contribué a fixer certains polluants (plomb notamment), de manière significative.
Notes et références
Lien interne
Lien externe