René Caillié, né le
19 novembre 1799 à
Mauzé-sur-le-Mignon et mort le 17 mai 1838 à La Gripperie-Saint-Symphorien, est un
explorateur français, devenu célèbre après avoir été le premier occidental à revenir de la ville de
Tombouctou, au
Mali .
Biographie
L'enfance et la jeunesse
René Caillié est né dans les
Deux-Sèvres le
19 novembre 1799 à
Mauzé-sur-le-Mignon. Il est un homme du peuple, fils d'un ouvrier-boulanger, son père est condamné au
Bagne pour un petit vol l'année de sa naissance. Caillié ne connaîtra pas son père qui meurt au bagne de
Rochefort en
1808. À onze ans, il devient orphelin : sa mère meurt en
1811. Fasciné par la lecture de
Robinson Crusoé de
Daniel Defoe, il quitte Mauzé à l'âge de dix-sept ans, à pied, pour
Rochefort.
Son périple
Désirant parcourir des terres inconnues, il quitte la
France à l'âge de seize ans, en
1816, mais ne réalise son rêve que onze ans plus tard. Il connaît d'abord deux échecs, doit revenir en France... Enfin, ils se rend chez les
maures braknas, dans l'actuelle Mauritanie, d'août
1824 à mai
1825, pour apprendre la langue
Arabe et la religion
musulmane. Il s'invente une nouvelle identité de musulman, qu'il endossera durant son voyage pour éviter de se faire tuer. Après avoir appris l'existence du prix qu'offrirait la Société de géographie au premier Européen qui pénètrerait dans la ville de
Tombouctou (rendue mythique par les récits des voyageurs arabes du
Moyen Âge), il décide de partir, seul, par ses propres moyens, sans aide financière, sans escorte militaire, se faisant passer pour un humble lettré musulman. Il passe un séjour forcé de cinq mois, à Timé dans l'actuelle
Côte d'Ivoire, tombé gravement malade. Enfin, il atteint le
20 avril 1828, la cité mythique de
Tombouctou, il sera déçu de trouver une cité tombant quelque peu en ruines.
Son retour en Europe
Son retour en
France en
1830 après 16 ans d'absence, à travers le désert du
Sahara puis le
Maroc est un véritable calvaire. Il reçut de la Société de Géographie un prix de 10 000 francs, ainsi que le Grand Prix des explorations et voyages de découvertes, prix partagé symboliquement avec le major Alexander Gordon Laing.
Il publiera en 1830 un récit de son voyage intitulé Journal d'un voyage à Temboctou et à Jenné dans l'Afrique centrale, avec le concours de Edme François Jomard, qui lui assurera une grande renommée. Les Anglais ont contesté la véracité de ses écrits et de son voyage. Mais ses écrits sur Tombouctou seront confirmés par le voyageur allemand Heinrich Barth en 1858, bien que ce dernier soit très critique vis à vis de la qualité des observations de Caillié. Ce dernier meurt le 17 mai 1838, usé par son périple, -des suites d'une maladie contractée en Afrique- à La Gripperie-Saint-Symphorien (alors Saint-Symphorien-du-Bois), commune de Charente-Maritime où il avait acheté le domaine de l'Abadaire.
Legs
Le voyage de René Caillié fut interprété de différentes façons.
Jules Verne le qualifie du « plus intrépide voyageur des temps modernes » . Ouvreur de l'
empire colonial français africain à la fin du
XIXe siècle et au début du
XXe siècle, il a été plus récemment considéré comme le premier « africaniste » : respectueux des hommes et civilisations qu'il a rencontrés, il dénonce l'
Esclavage et la conditions des
femmesAnectodes
A propos de son nom...
Le nom officiel de cet explorateur qui sera retenu par les français est "René Caillié". Ce nom est depuis le moyen-âge courant dans l'ouest de la France sous les graphies : Cailler, Cailhé, Caillé, Caillet. En revanche Caillié était jusque là inexistant. En fait, René fut inscrit sur son registre de naissance en tant que Caillié, alors que ces frères et soeurs furent notés Caillé ou Caillet. (N'oublions pas que l'explorateur est issu d'un milieu très modeste) René signera "Caillé" jusqu'en 1816. De retour de son voyage, il sera connu comme Auguste (son deuxième prénom) Caillé. Puis comme René Caillié. Bien que plus tard il signera des deux manières.
Citations
- "Les intérêts de la science ne sont ni Anglais, ni Français, ni Chinois : les découvertes utiles appartiennent au Monde" (En effet, la découverte de l'intérieur des terres en Afrique fit l'objet d'une concurrence et de querelles entre la France et l'Angleterre)
- "C'est un rêve, n'est-ce pas, mes aventures ?"
Bibliographie
De René Caillé :
- Journal d'un voyage à Temboctou et à Jenné dans l'Afrique centrale, imprimé à Paris en mars 1830, par l'imprimerie royale, en trois tomes et un atlas.
- L'édition actuelle : Voyage à Tombouctou, La Découverte, 1996
A propos de René Caillié
- Numa Broc (et al.), Dictionnaire illustré des explorateurs et grands voyageurs français du XIXe siècle. Afrique, Comité des travaux historiques et scientifiques, 1988-2003 (ISBN 2735501574)
- Edouard Goepp et E. Cordier, René Caillié, 1885
- André Lamandé et Jacques Nanteuil, La vie de René Caillié, vainqueur de Tombouctou, Plon, 1928.
- Alain Kerjean, La piste interdite de Tombouctou, flammarion, 1984.
- Roger Frison-Roche. L'esclave de Dieu. Flammarion.(1985)
- Alain Quella-Villéger, René Caillié, une vie pour Tombouctou, Atlantique, 1999.
- Jean-Marc Pineau, Mon voyage à Tombouctou, sur les pas de René Caillié, Presses de la Renaissance,2007
- Yves Baron et Alain Quella-Villéger (dir.) (1995). René Caillié. Un Voyageur controversé. in Aventures scientifiques. Savants en Poitou-Charentes du XVIe au XXe siècle (DHOMBRES J., dir.), Les éditions de l’Actualité Poitou-Charentes (Poitiers) : 44-57. (ISBN 2-911320-00-X)
- Christophe Dabitch (scénario) et Jean-Denis Pendanx (dessin) (2006). Abdallahi. Futuropolis. Deux Tomes (Albums de bande-dessinée).(ISBN 2-75480-013-1)
Notes et références
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Source
« René_Caillié », dans
Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)